Je l’ai vu un soir virevolter autour du lustre de salon. J’ai d’abord pensé à un papillon de nuit ayant profité de l’aération nocturne de la maison pour y pénétrer. Je ne le vis pas ensuite et pensai qu’il était ressorti. Le jour suivant, j’aperçus un joli papillon de forme triangulaire blanc et noir posé sur l’écran du téléviseur. Il y demeura plusieurs heures durant avant , par goût de l’aventure, d’aller d’un coup d’aile se poser sur le canapé. C’est là que je le photographiai :
J’appréciai sa beauté et me mis en devoir d’identifier ce squatter qui jusqu’alors m’était inconnu. Grâce à M. Google, ce fut un jeu d’enfant . L’animal n’était pas si rare que je l’aurais pensé : L’Écaille chinée , puisqu’il faut l’appeler par son nom, est répandue dans toute l’Europe. Elle se caractérise par une apparence très différente selon qu’elle est en vol ou au repos. En effet, une fois posée, ses ailes antérieures d’un blanc beige zèbré de noir dissimulent totalement les postérieure de couleur rouge orangé. De plus, elle présente la particularité de voler de jour comme de nuit où les lumières l’attirent. Mes deux papillons n’en étaient donc qu’un.
De nouveau sorti de sa torpeur, il se dirigea vers la partie de la baie vitrée que le volet n’occultait pas confirmant son goût de la lumière. J’ouvris la fenêtre. Ainsi se termina notre brève cohabitation.
Dire que je le regrette serait exagéré. Le papillon, du fait de son mutisme, de son peu de goût pour les caresses et du peu de services qu’il est capable de rendre dans une maison est un bien piètre animal de compagnie même si son vol erratique rappelle celui qu’auraient les ivrognes s’il leur poussait des ailes...