J’ai assisté à un débat concernant le reportage sur l’islamisme à Roubaix qui vaut à ceux qui l’ont réalisé ou présenté des menaces d’égorgement ou de décapitation et de se retrouver sous protection policière. J’ai cru halluciner en entendant l’orateur national (titre amusant) de la France Insoumise, un certain Aurélien Le Coq. Ce jeune homme est très habile ! Pas du genre à ergoter niaisement ! Il va au fond du problème.
Si son parti a attaqué ce reportage, c’est pour d’excellentes raisons : ce reportage stigmatise cette merveilleuse cité du Nord en ne l’abordant que par le biais de l’islamisation alors qu’il s’y passe tant de jolies choses. Le brave Aurélien ne s’était pas embarqué sans biscuit : il avait eu soin de se munir d’une liste de personnes qui y vivaient en toute liberté. Il s’empressa de la lire, évoquant Mme Paulette, fringante octogénaire qui y toilettait les chiens, Léon dans le magasin duquel on trouvait de tout et même des crucifix prouvant, si nécessaire, que tous y vivaient en harmonie. Pour paraphraser Oscar Wilde, parlant de la mort de la petite Nell, il aurait fallu un cœur de pierre pour ne pas éclater de rire en l’écoutant !
Il semblait oublier que le sujet du reportage n’était pas de mettre en exergue l'extrême tolérance de nos amis roubaisiens mais les signes d’islamisation qu’on pouvait noter dans leur riante cité. Autant reprocher à une enquête sur le cassoulet de Castelnaudary de ne rien évoquer de la campagne de fleurissement des espaces publics menée par la municipalité ou à un reportage sur la cueillette des olives dans l’arrière-pays niçois de passer sous silence les problèmes qu’y connaît la pisciculture.
En fait, ce que regrette l’Orateur National, c’est que l’on puisse traiter de ce problème qui ne concerne qu’une infime minorité de la population. Il oublie cependant que nombre de sujets évoqués par les media ou les politiques concernent directement très peu de monde. Le thème des « violences policières » et plus particulièrement des éborgnés des manifestations Gilet-Jaunesques qui tient tant à cœur à son patron et à ses Orateurs ne concerne que 30 personnes sur plus de 65 millions d’habitants, n’est-il pas extrêmement minoritaire et ne tendrait-il pas à stigmatiser l’ensemble de la police ?
Pour M. Le Coq, il serait donc souhaitable de ne traiter que des sujets qui lui agréent : baisse du pouvoir d’achat, misère, racisme, homophobie, désastres écologiques, etc. Et cela tant qu’il serait dans l’opposition. Si, par malheur, il arrivait que sa clique arrive au pouvoir, on peut imaginer que ces même sujets laisseraient place aux louanges des actions gouvernementales. Puissions nous en être préservés à jamais !