Autant se demander si on est pour ou contre la loi de la pesanteur ! L’Europe est une réalité, de l’Oural à l’Atlantique, de la Mer de Barents aux rives Nord de la Méditerranée. Ce qui caractérise cette péninsule du continent Eurasiatique, c’est la leucodermie de ses population et leur christianisation. En dehors des confetti islamiques balkaniques souvenirs de l’Empire Ottoman ainsi que ceux subsistant des anciens empires coloniaux européens (qui se trouvent en Afrique, en Océanie ou en Amérique, ce qui nuit gravement à leur Européanité), c’est une réalité indiscutable.
Le problème est que l’on tend à vouloir que s’établisse une confusion entre Europe et Union Européenne comme on est globalement parvenu, en France a établir une confusion entre France et République et entre république et démocratie (comme si, dans les douze monarchies subsistant en Europe régnaient encore le servage et autres joyeusetés d’un système révolu !).
A une réalité continentale indéniable on oppose la création, selon moi utopique, d’États Unis d’Europe dont serait exclue la Russie. Le but étant de créer une puissance économique seule capable de rivaliser avec les autres superpuissances mondiales (USA, Chine, Inde).
Pour nous allécher, on met en exergue des réussites européennes comme Ariane ou Airbus. Reste à savoir si les indispensables synergies entre industriels et états européens à l’origine de ces succès eussent été totalement impossibles en dehors de l’UE. On peut en douter, vu que dans le cas d’Airbus, la collaboration entre Anglais, Français et Allemands date d’avant l’entrée des Britanniques dans la CEE et l’émergence de L’UE. Il ne semble pas que le Brexit empêche Rolls-Royce d’équiper en moteurs les appareils produits par Airbus. On pourrait faire les mêmes observations pour ce qui est de l’ESA et d’Ariane.
Il n’est donc pas besoin d’une structure supranationale pour que se développent des projets communs en Europe. La coopération entre entreprises soutenues par des gouvernements nationaux suffit.
L’Europe-puissance, née d’une union économique puis politique, me semble utopique dans la mesure où il est difficile de fondre en un seul bloc plus ou moins homogène des nations que leur langue, leurs traditions, leur culture leur histoire, malgré le socle commun mentionné plus haut, séparent depuis des siècles. Sans compter qu’une puissance digne de ce nom se doit d’avoir une armée à la hauteur de ses ambitions, chose qui semble difficilement réalisable surtout lorsqu’à travers l’Otan, une partie de ses membres est inféodée à un de ses rivaux.
L’union monétaire qui prit si longtemps à se réaliser ne regroupe que 19 des 27 pays de l’Union connaît de temps à autre de graves crises et n’a pas réellement tenu les promesses de développement économique qu’on nous a faites tout en nous privant de la possibilité de dévaluations compétitives.
Pour ces raisons (et bien d’autres encore) j’ai du mal à croire au rêve fédéraliste européen. Il me semble que l’Europe existe, que les nations qui la composent ont suffisamment de points communs pour collaborer et trop de différences pour se fédérer.
A quoi bon d’ailleurs soutenir la notion fumeuse d’une Europe des Nations, vu qu’elle existe déjà de fait ?