Mme Pécresse, candidate LR à la présidence de la république, serait, selon un sondage, en mesure de battre le président sortant. Vous vous rendez compte ? Vaincre l’invincible ! Battre l’imbattable ! Les commentateurs s’en donnent à cœur joie ! Ceux-là mêmes qui donnaient la « droite de gouvernement » pour morte feignent de la voir ressuscitée ! Faut-il y voir un véritable tsunami ou un de ces pets dans la toundra qui font les choux gras des media entre deux vagues de Covid ?
Une chose est certaine : Mme Pécresse est, sauf en cas de vent tempétueux, bien peignée et a fait les études qu’il faut. Elle ne saurait être taxée d’extrémisme autre que centriste et a su en donner la preuve en quittant LR lorsque cet infâme fasciste qu’est M. Wauquier était à sa tête. Elle est rentrée au bercail et tous ceux qui ne voulaient pas de M. Ciotti l’ont choisie. Pour ne pas trop mécontenter la droite de son parti, elle s’est « radicalisée » et va nous régler les problèmes d’immigration en deux coups les gros.
Donc, si l’on en croit ce sondage, au deuxième tour, elle affrontera victorieusement M. Macron, personne également bien peignée et ayant fait les études adéquates. Son en-même-tempstisme évite qu’on le classe aux extrêmes s’il ne lui évite pas de dire n’importe quoi et son contraire. « Radicalisé » de fraîche date, il va également s’intéresser à la question migratoire qu’il réglera en deux temps trois mouvements.
En gros, il existe entre les deux les différences capitales qui séparent, pour reprendre l’expression de cette vieille crapule stalinienne de Jacques Duclos, le bonnet blanc du blanc bonnet ou l’eau tiède de l’eau mitigée. On pourrait même imaginer qu’en cas d’alternance, Mme Pécresse reconduise le gouvernement actuel constitué d’ex-LR et de socialistes aux convictions pour le moins modérées avec elle compatibles.
En admettant que ce duel annoncé ait lieu, qu’est-ce qui pourrait pousser les électeurs à voter pour l’une plutôt que pour l’autre sinon le goût du changement pour le changement ou l’envie de voir (enfin!) une femme à la tête du pays ? Si ce combat titanesque opposant l’extrême-centre au centrisme radical se produisait, j’avoue que j’aurais des réticences à me rendre au bureau de vote.