Faudrait-il la confisquer aux ploucs pour certaines consultations ? |
Ce matin, j’entendis, faute d’avoir éteint le poste, un débat chez M. Morandini. Y participait le maire d’un village de 50 habitants, invité parce qu’il avait promis sa signature à M. Zemmour en vue de son éventuelle candidature à la présidentielle. Le présentateur s’étonna de ce qu’un édile rural puisse apporter son soutien à un candidat faisant ses choux gras de l’immigration, de l’insécurité ou de l’insécurité culturelle du pays, tous problèmes n’affectant pas directement son village. J’avoue que cette remarque du bon Jean-Marc me laissa pantois. Pour deux raisons.
D’abord, M. Morandini semblait ne pas avoir compris que la présidentielle est une élection nationale et qu’en apportant son soutien à un quelconque candidat, un maire, qu’il soit d’un minuscule village, d’une petite ville ou d’une métropole, le fait en fonction d’enjeux nationaux et non locaux.
Ensuite, réserver le droit de prendre position sur telle ou telle question à ceux qui seraient directement concernés me paraît stupide autant qu’anti-démocratique. En suivant cette logique, dans le cas d’un référendum sur l’immigration, par exemple, devraient être écartés du corps électoral, tous les habitants de secteurs qui ne seraient pas directement impactés par ce problème. Sur quels critères se baserait-on ? Ce serait évidemment absurde, tout électeur ayant par définition le droit d’avoir une opinion sur toutes les questions qui peuvent se poser au pays.
Il est habituel de voir les gauchistes s’étonner du score réalisé par le RN dans les communes rurales. Ce faisant, ils semblent considérer ces électeurs comme des ploucs qui ne devraient se préoccuper que des questions locales comme le curage des fossés des chemins vicinaux ou des cours du lait, de la betterave ou du topinambour suivant l’activité agricole principale de leur village et laisser aux citadins-qui-savent les autres questions. Curieuse conception de la démocratie et de la citoyenneté !