Parmi les éléments constitutifs de mon bonheur, celui du tour matinal de jardin n’est pas des plus négligeables. Une fois pris mon petit déjeuner et après avoir consacré un temps suffisant à mes mots croisés, toujours en pyjama, je vais faire le tour du propriétaire. Cette année, vus le temps particulièrement pourri ou froid des mois d’avril et de mai, et le temps que me prenait la rénovation des pièces d’eau du bas, ce n’est qu’avec beaucoup de retard que je me suis remis au jardinage. Au mois de mars, j’avais préparé le terrain mais deux mois de négligence avaient laissé tout leur temps aux mauvaises herbes pour en reprendre le contrôle. Aussi avant de commencer plantations et semis, ai-je dû remettre le terrain en état. Le temps chaud revenu me permettra-t-il de rattraper les retards accumulé, nous le verrons bien.
L’intérêt de cette promenade matinale consiste à constater les progrès accomplis par les végétaux d’un jour sur l’autre. Ils sont très significatifs grâce à la chaleur ambiante et à mes arrosages.
Les bulbes de glaïeuls pointent leurs petits glaives (glaïeul vient du latin « gladiolus ») vers le ciel.
Cinquante plants de ratte ont sorti leur feuillage. Ceux du voisins sont déjà en fleur mais peut-être que voir l’état de sa salle de douche et de ses toilettes me consolerait.
les premières plantules de haricots verts sortent leurs cotylédons. Je vais pailler leur entourage afin d’éviter que, comme l’an dernier, les escargots et les limaces ne s’en repaissent.
Un miracle s’est produit : mes deux pieds d’artichauts que les fortes gelées dont nous avons souffert avaient selon moi totalement détruits sont repartis de plus belle et, bien qu’on ne les voie pas encore, plusieurs bourgeons sont en pleine croissance.
J’avais, en avril acheté des plants de courgettes et de tomates. Je les avais laissés dehors afin qu’ils profitent des pluies et qu’ils s’acclimatent. Hélas, je n’avais pas prévu que les escargots feraient un sort aux plants de courgettes, n’en laissant qu’un moignon de tige qui ne tarda pas à mourir. Ceux de tomates souffrirent des gelées et prirent une inquiétante teinte brune. Quand j’eus remplacé la serre à tomates achetée l’an dernier et que les tempêtes hivernales avait détruite, je leur donnai cependant leur chance en les plantant dans la nouvelle serre et très vite, elles reprirent du poil de la plante. Je leur offris la compagnie d’un pied de poivron qui ouvrit récemment sa première fleur. De nouveau plants de courgettes vinrent remplacer les plants défunts à l’extérieur, je les préservai des escargots par un paillage, et hier matin l’un d’eux vit éclore sa première fleur.
La promenade matinale, n’a pas pour but que de s’émerveiller sur les progrès des végétaux, elle est également l’occasion de récoltes, ou, plus exactement d’une récolte : celle des fraises. Si celle-ci avait un bon mois de retard sur celle de l’an dernier , elle se montra d’une abondance remarquable. S’il me fallut attendre le 2 juin pour manger mes premières fraises, la production alla ensuite croissante et plus d’une semaine durant se situa entre 400 et même plus de 500g par jour. Des quantité que j’aurais à moi seul été bien en peine de consommer je me suis donc vu contraint à en congeler. Plus de deux kilos de fraises attendront donc, dans le congélateur, que l’envie d’elles me reprenne. Voici mes récoltes des 13 et 14 juin, près d’un kilo en deux jours :
Le temps des fraises tire à sa fin. Viendra bien vite celui des courgettes des artichauts et des haricots verts que je récolterai petits, quand leur goût et leur tendreté les rend incomparables à ce que pourrait fournir le commerce. Pour tomates, rattes et poivrons, il faudra attendre mais le jardinage est une école de patience.