..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 14 janvier 2021

Le "scandale" Chombier



Olivier Chombier tenait, depuis des lustres, un rôle prépondérant dans les institutions charcutières de France. Que ce soit lors de la Foire au boudin de Mortagne, des Rillettades du Mans, du Festival Panalsaciens du Knack de Strasbourg (FPKS), des Jambonnades Bayonnaises, du Congrès Interceltique de l’Andouille de Guéméné-sur-Scorff et de tout ce que l’hexagone compte de manifestations charcutières prestigieuses c’est dans un silence religieux que l’on écoutait ses interventions avant de l’ovationner.


Les media se l’arrachaient. Un débat sérieux sur le porc et ses dérivés était tout simplement inconcevable sans celui que l’on surnommait « Le pape de la charcutaille ». Son émission « Saucisses, pâtés, andouilles et compagnie », programmée en prime time battait les records d’audience. Mérite Agricole, Légion d’honneur, Ordre du mérite, aucune distinction ne lui fut refusée. Des unes de Match, The Economist, Time Magazine, et de bien d’autres prestigieuses publications internationales rendirent son visage de bon vivant familier au monde entier.


Mais, comme on se plaît à le répéter dans les salons feutrés de l’élite charcutière , « Arx tarpeia Capitoli proxima ». Depuis longtemps déjà des rumeurs circulaient sur son compte : de mauvaises langues laissaient entendre qu’Olivier aurait eu tendance à faire « tâter de sa saucisse » à de jeunes et même trop jeunes gens. Mais que ce soit dans la filière charcutière ou dans tout autre milieu, on craint tout scandale susceptible d’entacher la profession. Hélas, des décennies après les faits évoqués, un article fut publié par la revue « Charcuterie et Démocratie » dans lequel la fille de sa seconde épouse l’accusait d’avoir sexuellement abusé de son frère ! Comme dans l’histoire du fou qui repeint son plafond, le tout charcutaille pria Chombier de s’accrocher au pinceau avant de s’empresser de lui retirer son échelle. On annula son émission, l’exclut des ordres prestigieux, nombre de personnages éminents de la charcuterie déclarèrent tout ignorer des faits reprochés à Chombier, tandis que quelques-uns de ses intimes crurent nécessaire de démissionner de leurs fonctions. Cependant, l’affaire ne connut pas de grand retentissement dans les media car qu’un charcutier, si talentueux soit-il, ait sa part d’ombre ne saurait faire leur choux gras. Les faits étant prescrits, l’affaire passa à la trappe.


Entre cette fable et le scandale qui émeut actuellement le Tout-Paris médiatico-politique la seule différence est le retentissement qu’il connaît. On s’offusque, on blâme, on dénonce à tout-va. Comment se peut-il qu’un grand constitutionnaliste se soit rendu coupable du « pire des crimes » ? Qu’un éminent donneur de leçons, même si ces dernières ne portaient généralement pas sur les déviances sexuelles, puisse s’être adonné à de telles pratiques ? A droite, on en profite, dans la foulée, pour vilipender la « gauche caviar » et sa pratique de l’entre-soi, étouffeuse de scandales. J’avoue que l’agitation effrénée du Landerneau politico-médiatique m’étonne tant il est basé sur la conception, erronée à mon sens, qu’une personne éminente devrait être, par définition, exempte de toute turpitude. A mes yeux, qu’ils soient charcutier ou constitutionnaliste, aucun homme, aucune femme ne sont à l’abri de fautes fussent-elles gravissimes. Ça me paraît une évidence.


D’un autre côté, le temps passé à évoquer ce scandale n’est pas consacré au Covid et ça nous fait des vacances.

samedi 2 janvier 2021

Meilleurs vœux !

 

Que vous souhaiter à l’aube de cette deuxième année covidienne sinon les deux principaux éléments sur lesquels se base toute félicité humaine durable ?

Une salle de bain entièrement rénovée :


Et du pâté de campagne à foison :



 Si, de plus, on vous installe un compteur Linky, votre bonheur sera inégalable !


lundi 14 décembre 2020

Pensées profondes

 Mon temps étant quasi-monopolisé par la rénovation de la salle de bain de l’étage qui sera je l’espère pire qu’avant afin de ne pas décevoir Fredi, histoire de donner un peu de vie à mon blog, je vous propose quelques statuts Facebook que j’ai publiés ces derniers temps. J’espère qu’ils vous divertiront et que vous saurez saluer dans ce recyclage un geste important pour le sauvetage de la planète.

Voyons le bon côté des choses : confinement = pas d’Halloween.

La situation sanitaire est désespérée mais pas grave.

Vu l’immense intérêt que les Français portent aux librairies, le confinement terminé, je pense en acheter une et faire rapidement fortune.

Si M. Joffrin représente la gauche modérée, qui représentait le nazisme modéré ? Goering ? Himmler ? Goebbels ?

Avec le Covid, nombre de petits commerçants vont avoir un sentiment de dépôt de bilan.

Sanytol supprime 99,9 % des bactéries. Il ne laisse donc que les plus costaudes, les plus dangereuses ?

Les sourds qui lisent sur les lèvres ont beaucoup de mal avec le masque.

Covid : après une première et une deuxième vagues, peut-on s’attendre à une troisième nette ?

Le succès mondial d’Aya Nakamura s’explique par le fait qu’elle est ABSOLUMENT INCOMPRÉHENSIBLE dans toutes les langues.

« Logique » gauchiste : Le Grand remplacement est un fantasme mais il est urgent de tenir compte du changement de la population.

Maradona n’est plus. Nous n’oublierons jamais ses chansons.

Je rêve d’un peu de brutalité dans ce monde de doux.

Comment pourrait-on représenter équitablement des minorités qu’il est interdit de dénombrer ?

Quand nombre de dealers et de clandestins seront des petits vieux blancs à casquette, c’est eux qu’on contrôlera au faciès.




vendredi 4 décembre 2020

Ils sont bien polis !

 

 

Votre numéro de ticket :

 

Bonjour,

Vous avez saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) au sujet d’une séquence de l’émission « Par Jupiter ! », diffusée sur France Inter le 10 janvier 2020.

Le Conseil a examiné cette séquence lors de sa séance du 26 février 2020.

En vertu de l’article 1er de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 « La communication au public par voie électronique est libre (…) ». Par ailleurs, l’article 5-1 du cahier des charges de Radio France dispose que « la société participe aux actions en faveur de la cohésion sociale et à la lutte contre les discriminations (…) ». A ce titre, le Conseil se montre particulièrement attentif à intervenir lorsqu’une séquence audiovisuelle est susceptible de véhiculer des stéréotypes stigmatisants et offensants à l’égard de catégories de la population et peut, en particulier, encourager des comportements discriminatoires.

S’il a noté que de très nombreuses personnes avaient été heurtées par les propos tenus à l’antenne par l’humoriste, il a estimé que ceux-ci n’excédaient pas les limites de la liberté d’expression, dont le Conseil est le garant et qui vaut aussi pour les idées polémiques qui heurtent, choquent ou inquiètent.

Le Conseil a relevé, par ailleurs, que la directrice générale de France inter, ainsi que l’humoriste lui-même avaient exprimé leur regret par des excuses publiques, publiées sur le site de la station.

Dans ces conditions, le CSA n’a pas relevé de manquement de la station aux dispositions du cahier des charges de Radio France.

Cordialement,

La Direction de la communication

Pour plus d'information, n'hésitez pas à vous rendre sur notre site internet www.csa.fr

Je vous donne copie du mail que j’ai reçu hier de M. Céhessa. Il se trouve qu’histoire de me voir confirmé dans mon sentiment qu’il n’y serait donné aucune suite, j’avais, en janvier dernier, suite à la très fine prestation de M. Frédéric Fromet dans l’émission « Par Jupiter » et sa diffusion sur le Web (je n’écoute plus France Inter), j’avais, comme plusieurs milliers de Français, saisi le CSA.


Je ne peux pas dire avoir été surpris par la longue absence de réponse. En fait c’est qu’il m’ait été répondu qui m’étonna.


Le contenu de la missive montre à quel point la mission du CSA est claire : il est chargé de pourchasser ceux dont les propos pourraient encourager les discriminations et avoir choqué et stigmatisé une catégorie. Il est certain que, suite à la chanson de M. Fromet, il est peu probable que les chrétiens se voient discriminés. Seuls des homophobes, donc des gens rétrogrades et très méchants, prenant ce texte hautement humoristique au premier degré et croyant à la véracité de son contenu, pourraient les blâmer d’adorer un pédé et, ce faisant encourir un châtiment.


Cela dit, on ne comprend pas bien pourquoi la directrice générale de France Inter ainsi que l’« humoriste » ont cru bon de s’excuser.


La mission antiraciste du CSA est donc précisée. En a-t-il d’autres ? Je suppose que oui. Visiblement, celle de veiller à ce qu’une radio d’état, financée par l’ensemble des contribuables, respecte la diversité des opinions politiques et religieuses de la population n’en fait pas partie. Le scandale que constituent France Inter et ses « humoristes » peut donc continuer.


S’il se trouvait à cours d’inspiration, je conseillerais à M. Fromet d’écrire et de chanter d’autres textes hilarants du genre « Mahomet est un dealer »,«Vishnou est un voleur », etc. Il bénéficiera de la bienveillante bénédiction du CSA et pourra, me semble-t-il se dispenser de s’excuser. Il se peut toutefois qu’une des suggestions que j’ai faites pourrait lui attirer de menus ennuis. Mais bon, quand on est un rebelle et un vrai comme ce monsieur on ignore la pusillanimité, non ?


dimanche 29 novembre 2020

Assimilation

 



Je suis d’origine bretonne. Surtout du côté de ma mère et de mon père, tous deux nés dans le Trégor, l’un sur la côte (Armor) l’autre dans les terres (Argoat) Tous deux parlaient couramment le breton dans sa variante trégoroise. A une différence près : chez mon père on ne parlait en famille que cette langue tandis que du côté maternel on s’exprimait en français du fait que la famille avait recueilli un certain M. Le Fustec (nom de jeune fille de ma mère) qui, retraité et à la recherche de ses racines leur était un jour arrivé de Paris. Bien qu’il ne fut pas vraiment apparenté à mon grand-père, celui-ci lui loua la petite maison adjacente à la sienne et il prit ses repas « en famille ». Par politesse, vu qu’il ne parlait pas un traître mot de breton, on n’utilisa dès lors que le français en sa présence.

Autre différence : mes grands parents maternels parlaient bien français. Le grand-père avait son Certificat d’études ! Du côté de mon père, c’était moins brillant. Je crains qu’ils n’aient pas fréquenté l’école et leur français était approximatif. Quoi qu’il en soit, ce fut à l’école que mon père rencontra le français et que ma mère peaufina le sien. Savoir très utile car les vicissitudes de la vie firent qu’à la fin des années quarante ils se virent contraints de quitter leur pays natal pour s’installer à Paris puis dans sa banlieue.

Pour eux, toutefois, ce fut ressenti comme un exil temporaire. Seule la Bretagne comptait. On fréquentait ceux de la famille qui avaient émigré, d’autres exilés de leurs villages, on allait en vacances en Bretagne, on fréquentait la Mission bretonne de Paris, on était abonné à La Bretagne à Paris et surtout, surtout, le temps de l’exil terminé, on retournerait y vivre. On y fit bâtir d’abord une maison de vacances puis une maison pour la retraite. On réalisa ce rêve de retour au pays. Ce fut une déception pour ma mère car entre un pays rêvé et le pays réel, il existe pour le moins des nuances.

Et moi là-dedans ? Tout d’abord, bien que né en proche banlieue, à cause de l’exiguïté du logement, on m’expédia jusqu’à mes deux ans et demi en nourrice chez une amie de ma mère, dans son village natal. Il paraît que j’en revins parlant français (avec un fort accent breton) mais aussi, selon la grand-tante qui avait accompagné mon retour en train, le breton. Il faut croire que le changement brutal de famille et d’environnement fut fatal à ce dernier savoir car je n’en conserve aucun souvenir. Chez nous on ne parlait que français. Le breton était réservé aux échanges houleux dont mes parents ne désiraient pas que nous connaissions la substance. Leur code secret, en somme. Du coup, en dehors de quelques dizaines de mots, je n’en connais rien.

En dehors du début des années soixante-dix où souffla un fort vent de « bretonnitude » (Tri Yann, Glenmor, Stivell, Servat ; succès en librairie du « Cheval d’orgueil » de Per-Jakez Hélias, etc.) et où mon entourage d’alors s’y prêtait, mon sentiment d’appartenance à la Bretagne alla s’étiolant au fil du temps. Ma mère mourut en 84, entraînant la fin des Noëls en famille. En dehors de quelques séjours dans notre maison de vacances, mes visites se firent de plus en plus rares. La maison vendue, le décès de mon père y mit fin. Mis à part quelques visites touristiques à Dol-de-Bretagne et à Saint-Nazaire où réside mon frère aîné, je n’ai depuis pas mis les pieds en Bretagne et jamais dans le Trégor.

Je ne me sens plus que Français. Je suis assimilé. Quand on me demande d’où je suis je réponds « de nulle part » faute de pouvoir dire « de France » ce qui ne renseignerait aucunement mon interlocuteur vu qu’il s’en doutait probablement déjà (en dehors des Anglais qui ont tendance à me croire Néerlandais quand je parle leur langue).

Je pense que ce phénomène d’assimilation est très fréquent chez les immigrés de l’intérieur de deuxième génération. Combien, du fait de leur sédentarité, de Le Braz, de Le Guen, de Le Fur, de Piriou, se déclarent Parisiens, Marseillais, voire même Normands ? Ayant mené une vie plutôt errante de pays en pays, de province en province, je ne me reconnais que dans la France, plutôt celle du Nord-ouest si l’on excepte mes escapades limousines. Je m’y sens chez moi. 

Depuis plus de neuf ans, je vis en Normandie. Je pourrais y demander ma naturalisation mais ce serait tricher car je ne me sentirai jamais Normand. Pas plus que Breton, Sénégalais, Anglais, Eurélien, Limousin, Tourangeau ou Berrichon. Je suis Français, de langue et de culture, j’aime la France : c’est tout.