Un
monde éberlué apprit l’incroyable nouvelle voici deux jours :
l’auteur d’un des blogs généralistes les plus réputés pour la
profondeur de ses analyses s’était vu contraint, suite à une
interdiction émanant de la tyrannie bruxelloise, à trouver une
solution de remplacement à sa consommation multi-décennale de
cigarettes mentholées. Le plan B consistait en un astucieux mix
(restons franglais!) de cigarette supposées « fraîches »
et de cartouches de vapotage aromatisées au menthol.
Deux
jours ont passé et, bien qu’il soit encore trop tôt pour en tirer
des leçons définitives, les premiers constats peuvent être dressé
concernant cette expérience inédite. Nous allons donc dresser un
premier bilan comparatif d’avant et après son début.
Au
niveau du goût, cigarette et vapeur sont renvoyées dos à dos :
les deux sont infects. Il faut dire que, pour moi, fumer n’est
aucunement un plaisir mais une sale manie contractée dans ma prime
jeunesse. Si je fume c’est non pas pour atteindre la félicité
mais pour mettre fin au manque impérieux que je ressens en ne fumant
pas : une banale quoique très forte addiction.
Ce
manque, la vapeur y pallie. De même, l’« addiction
gestuelle » créée par des décennies passées à tenir un
objet entre ses doigts, à le porter à sa bouche et à pratiquer une
aspiration à son extrémité est aussi compensée. J’ai depuis
longtemps pensé que cet aspect du tabagisme était important et
rendait les substituts nicotiniques peu satisfaisants.
Jusqu’ici
donc, aucun sentiment de manque ou de gêne. En revanche, j’ai pu
constater bien des avantages à cette nouvelle pratique. En voici
quelques uns :
- Plus besoin de briquet ni de cendriers
- Possibilité de poser l’objet en question n’importe où ou de le glisser dans sa poche sans provoquer le moindre dégât
- Si on ne s’en sert pas, elle s’arrête quand la cigarette continue de se consumer
- Si on sent le manque pointer son nez, une ou deux aspirations suffisent pour le supprimer
- Vue l’absence de goudron dans la vapeur, mes murs blancs tendront moins à se teindre en beige au fil des années.
Et
tout ça sans le moindre effort de volonté. N’étant pas partisan du
« tout ou rien » qui, selon moi favorise les
désespérantes rechutes, je n’ai pas pour autant totalement
abandonné la cigarette. Dimanche, j’en ai fumé 9. Hier, 5. Je
pense aujourd’hui descendre à 3 (une après chaque repas). Celle
du petit déjeuner m’a paru bien infecte et il se pourrait qu’une
fois le deuxième paquet acheté samedi terminé, je cesse totalement
d’en fumer.
Résumons
nous : en presque trois jours : 21 cigarettes fumées
contre 60 à 70 normalement. Une cartouche à 3,33 € pas tout à
fait terminée. Je suis bien parti pour m’offrir une Ferrari !*
*Pour
ceux qui ne la connaîtraient pas, la blague de la Ferrari :
Un
non fumeur sermonne son copain grand fumeur sur ce vice aussi coûteux
que grave.
-
Tu ne te rends pas compte ! Avec tout l’argent que tu as
dépensé en cigarettes depuis toutes ces années, tu aurais pu
t’offrir une Ferrari !
-
Ah bon ? Et ta Ferrari, elle est où, connard ?