..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 22 avril 2020

D’une nouvelle forme de délinquance


Sur l’attestation de déplacement dérogatoire il y en a très peu qui peuvent me concerner vu que je suis retraité, que je ne pratique aucun sport, que je n’aime pas me promener, que je n’ai aucun animal de compagnie, que mes chers parents sont décédés depuis belle lurette, que je n’ai, du moins pour l’instant, aucun problème avec la justice ou toute autre administration et que je ne vois pas de quelle utilité je pourrais être dans une quelconque mission d’intérêt public.

Seuls les achats de première nécessité et les soins des patients atteints d’une affection de longue durée me concernent. Pour ce dernier motif, voyant mon médecin traitant une fois tous les trois mois afin qu’elle renouvelle mon ordonnance et que je l’ai vue début mars, je suis tranquille jusqu’à début juin. La seule occasion de sortie dans ce cadre c’est pour, une fois par mois aller chercher mes médicaments à la pharmacie.

Restent donc les achats de première nécessité. Les tabacs ayant été autorisés à rester ouverts, il est raisonnable de penser que c’est afin qu’ils vendent du tabac et qu’en allant, tous les dix jours acheter une cartouche de cigarettes je ne risque aucunement de connaître les foudres de la loi et cela d’autant moins que je m’arrange pour en faire l’emplette en même temps que d’autres achats.

Mais il y a le reste. On lit ça et là que des personnes ont été verbalisées par les forces de l’ordre sous le prétexte qu’elles avaient, entre autres denrées acheté qui des paquets de gâteaux, qui une teinture pour les cheveux, qui des tampons périodiques etc. Bref, des articles que, dans leur grande sagesse, les zélés représentants de l’ordre n’avaient pas jugé être de « première  nécessité ». Mais qu’est-ce qui l’est au juste ? Où peut-on consulter une liste exhaustive et précise de ces dits achats ? Existe-t-elle seulement ? La réponse à ces questions est que c’est difficile à déterminer et que la liste n’en est pas dressée.

La conséquence en est que vous êtes livré pieds et poings liés à l’arbitraire du policier. S’il estime que, quand vous avez acheté un paquet de nouilles en plus d’un paquet de riz, l’un des deux perd de son absolue nécessité : il peut vous verbaliser. La viande, le poisson, les œufs, les produits laitiers font-ils partie des achats de première nécessité ? Les végans prouvent que non : amende. En admettant que l’on puisse acheter des produits provenant d’animaux. Lesquels sont vraiment indispensables ? Pas ceux provenant du cochon, vu que les musulmans vivent (parfois) très bien en n’en mangeant pas. Saucisse=contravention. On vit en absurdie.

Que faire ? Doit-on interdire à la vente tout produit n’apparaissant pas dans une liste dressée par les autorités compétentes (si elles existent) ? Dans ce cas, les commerçants devraient logiquement supprimer de leurs rayons tout article n’y figurant pas, ce qui, en plus de rendre la plupart des magasins aussi bien approvisionnés que ceux de la regrettée URSS, aurait pour conséquence de les mener à la faillite.

De plus, j’aimerais qu’on m’explique en quoi le fait que j’achète en plus d’achats nécessaires, un paquet de lames de rasoir ou de rasoirs jetables (produits dont la première nécessité est contestable, vu que je pourrais très bien porter la barbe sans que ma vie ne soit menacée) met en danger la santé, voire la vie d’autrui et fait de moi un délinquant.

Ne pourrait-on pas recommander aux policier de faire preuve sinon de bienveillance du moins d’un peu de bon sens et, comme le disait si bien M. Pompidou, d’« arrêter d’emmerder les Français » ?

mardi 21 avril 2020

Poiscaille : le retour !

Sardines, moussette et maquereaux
C’est sans trop d’espoir mais d’un pas tout de même alerte que je me rendis au marché ce matin. Les poissonniers seraient-ils de retour ? Devrais-je me contenter faire l’emplette de quelques pieds de courgette, mes semis n’ayant rien donné. Passant devant la poissonnerie, je vis qu’elle avait rouvert. Je me rendis sur la place et achetai les cucurbitacées désirées et constatai que les étals de poisson étaient eux aussi de retour et bien garnis. Seulement une longue file d’attente me poussa à aller faire mes courses à la boutique. Le choix y était un peu maigre j’achetai quelques belles sardines en vue de les griller mais l’absence de maquereau me contraint à retourner au marché où ils étaient en nombre. Car une belle journée comme aujourd’hui qui ne se terminerait pas par un maquereau à la moutarde cuit sur le barbecue serait une journée gâchée. Chose qu’on ne saurait supporter en ces temps incertains où l’on ne sait si on sera encore de ce monde demain et que mourir pour mourir autant ne s’y résigner qu’après un maquereau à la moutarde.

J’aperçus sur l’étal des moussettes. N’en cherchez pas si vous n’habitez pas à proximité des côtes de la Manche elle voyage mal. Il s’agit d’une araignées de mer juvénile (moins de deux ans). Connue aussi sous le vocable crabe de mai, on la pêche approximativement entre le 15 mars et fin juin quand, après sa migration hivernale, elle revient sur les côtes parfois en très grand nombre. Elle mue en juin et n'est alors plus consommable. J’en achetai une. chacune de ses moitiés fera mon entrée du soir.

Ce que l’on trouve partout, en revanche, c’est le maquereau. Pour le barbecue, je le prépare ainsi : Je retire sa tête, le vide (quand le poissonnier n’a pas eu la gentillesse de le faire lui même) puis racle bien l’arête centrale afin d’en retirer le sang. Je l’incise le long de cette arête, le mets à plat, l’assaisonne puis le recouvre de moutarde forte. Quelques minutes de chaque côté sur le barbecue et c’est prêt. Simple mais délicieux. Voici à quoi il ressemble avant cuisson : 




dimanche 19 avril 2020

Confinement, mode d’emploi (du temps).

Dire que le confinement ait bouleversé mon mode de vie serait exagéré. Il se trouve que, ma nature solitaire et les activités qui sont les miennes m’amènent à une sorte de confinement permanent. Ce que je déplore dans la situation actuelle est qu’elle m’est imposée, que la fermeture du magasin de bricolage du village m’interdit de terminer la rénovation de ma cage d’escalier et de son palier faute de colle, de crépit intérieur et de boutons de portes, qu’elle me contraint à payer un jardinier pour éviter que mon terrain de Corrèze ne se transforme en jungle et qu’ayant décidé de faire mes courses localement, je ne bénéficie plus d’autant de choix pour mes divers achats.

Disposant d’un petit terrain, j’ai, suite au chômage technique que m’imposa le manque de matériaux, pu consacrer du temps à l’amélioration du potager dont j’avais entamé l’aménagement l’an dernier en convertissant des espaces envahis d’herbes folles en lopins et carrés propices à la culture de légumes. Tâche un peu ingrate au départ mais qui, menée à bien, après un sévère désherbage suivi de labour et d’ameublissement au croc, fait que le terrain ne nécessite qu’un peu d’entretien. La première tranche de ce mini-potager (mon précédent, dans les collines était bien plus vaste) a donc été facile à préparer en vue des semis de Poireaux, radis, haricots verts et autres courgettes qui viendront tenir compagnie aux artichauts et fraisiers déjà en place :


L’artichaut violet,planté, l’an dernier m’a offert la joie de donner naissance à, pour l’instant, 3 jolis bébés que je pourrai savourer dans un mois. Hélas, la nature est cruelle et ce n’est qu’en agrandissant la photo que j’avais prise d’un de ces délicieux bourgeons que le jour suivant j’aperçus qu’un escargot l’avait rejoint parmi les feuilles :


Quand je voulus aller déloger la bête immonde, je vis qu’elle s’était permis de dévorer l’extrémité du bourgeon. Je l’envoyais suite à un vol plané voir si l’herbe était plus verte chez le voisin et entourai le pied de la plante de granulés propre à envoyer ses congénères tester les avantages du paradis des gastéropodes.

Mettre en état la partie destinée aux pommes de terre fut plus délicate car un premier bêchage d’automne n’avait pas permis que pourrissent les racines des divers végétaux qui la recouvraient et supprimer celles-ci prit du temps. Le sol rendu meuble, je pus y planter mes tubercules.Seulement, le soleil et la chaleur et la chaleur de ce début avril dopa leur croissance et certains pointent déjà leur feuillage, ce qui ne va pas sans m’inquiéter un peu car jusqu’à la mi-mai et ses fameux saints de glace (période où il arrive qu’on crève de chaud), on n’est pas à l’abri de gelées destructrices. On avisera alors.


Pousse prématurée
La tomate étant l’un des fruits qui, obtenu de manière naturelle, cueilli pour être mangé immédiatement, offrent au gourmet, à l’instar de la pomme de terre nouvelle, du haricot ultra-fin cueilli du matin ou de la jeune courgette, des plaisirs ineffables, j’avais fait l’emplette d’une mini-serre. Je la montai donc et y plantai quelques pieds :

J’en réservai deux ou trois pour la pleine terre. Toutefois, vu le climat parfois rigoureux et très souvent pluvieux, il est plus sage de leur offrir un abri que les préservera du mildiou et d’un mûrissement trop tardif.

Tous ces menus travaux menés à bien, je connaîtrai, chaque matin, le bonheur simple que procure un tour de jardin où l’on arrache ici où là une herbe entre deux binages, où on cueille une fraise que l’on savoure sans plus tarder et où l’on récolte les produits à maturité.

Un peu de lecture et de cuisine ainsi que l’écriture de billets frivoles viennent compléter ces moments paisibles. J’ai expérimenté de nouvelles recettes qui m’ont réjoui le palais dont voici quelques unes :
Noix de Saint-Jacques crème-curry accompagnées de nouilles chinoises

Filet mignon de porc et son riz basmati
Restes de poulet rôti tomates et champignons

Et bien sûr, chaque fois que le temps s’y prête, le barbecue :




Certains parleront de chance. La chance n’a rien à voir là-dedans, il s’agit de choix, choix que beaucoup auraient du mal à faire et encore plus à assumer tant les sirènes de la ville les captivent. Étant sourd à leurs appels, je les ignore. 




vendredi 17 avril 2020

On n’est pas sortis, ni de l’auberge ni de la peur !


Tout a été fait pour qu’on n’en sorte jamais ou très difficilement. Les effets conjugués des chaînes d’information, des réseaux sociaux, du principe de précaution et des progrès de la médecine ont fait monter le trouillomètre à des niveaux stratosphériques. C’est ça le jamais vu, l’inouï !

Venues de Chine, on a eu des « grippettes » pas piquées des hannetons en 1957 et en 1969. Je ne peux pas témoigner de l’impact qu’elles eurent. Pourtant j’étais là. Pour la première, j’étais bien jeune pour la deuxième j’avais d’autres préoccupations car, si on n’est pas sérieux quand on a 17 ans, on ne l’est pas forcément beaucoup plus à 19. Du coup, je n’en garde aucun souvenir. Il faut dire qu’on ne m’a pas beaucoup aidé : on n’a pas fermé les écoles ! Je m’en serais aperçu : pour la première j’y étais, pour la seconde, je la faisais. Je crois que ça m’aurait arrangé. J’étais assez fainéant à ces époques…

Mais tout était différent. Pas de Net, pas de chaînes d’info, une population moindre (44 millions en 57, 50 en 69), plus jeune (plus de baby-boomers qu’un curé ne saurait en bénir, espérance de vie plus réduite), moins urbanisée, une médecine moins bien équipée, des outils statistiques approximatifs… Les ingrédients de la panique n’étaient pas bien en place. Les comparaisons ne sont pas pertinentes.

Le nombre de morts ne justifie aucunement la montée du trouillomètre. Après tout, il meurt environ 12 000 personne de divers cancers chaque mois. Et cela dans l’indifférence générale (les victimes et leurs proches mis à part). Pas de Professeur Salomon pour venir dire combien de cancéreux sont morts, guéris, diagnostiqués, en réa. Pas d’applaudissement pour leurs soignants qui ne doivent pourtant pas être à la fête tous les jours. Et 39 000 autres personnes meurent chaque mois d’autre chose. Le nombre ne justifie rien.

Seulement, le cancer ou les affections cardiaques présentent l’avantage certain de ne pas être contagieux. On peut se dire, parfois à tort, que, grâce à une stricte hygiène de vie, ils nous épargneront. C’est la contagion qui fait peur. Car là, tout le monde se sent menacé. Plus on la décrit virulente, frappant aveuglément toutes les générations, plus la psychose monte. Et c’est ce que font les media, repris et souvent déformés par les réseaux sociaux. Sans le battage médiatique, la pandémie pourrait passer quasi-inaperçue comme ce fut le cas des précédentes. Seulement, le mal est fait et la panique est là.

Comment s’en guérir ? La pandémie viendrait-elle à disparaître d’elle même (c’est l’hypothèse qu’esquissait le Pr Montagnier ce matin chez Pascal Praud) que la peur d’un rebond pourrait fort bien subsister. On parle d’un déconfinement progressif qui pourrait se poursuivre jusqu’à fin 2020. On enfermerait les plus de 70 ans sine die, pour leur bien. Les obèses, les asthmatiques, les cardiaques et autres populations à risques connaîtraient le même sort. Pour les autres : masques et tests obligatoires. Comme si ces précautions, en admettant qu’on ait les moyens de les prendre, étaient des armes absolues !

Comment s’imaginer qu’après des mois et des mois de gestes barrières, de masques et de tests les gens pourront d’un coup croiser des gens dans la rue sans faire un pas de côté, s’asseoir à une terrasse de bistro, dans un théâtre, dans un stade, prendre un métro ou un bus à côté de quelqu’un qui tousse en toute tranquillité ?

La psychose sera probablement plus difficile à éradiquer que la maladie et pourrait repartir de plus belle au moindre pet de travers. Plus que le Covid-19, elle aura mis en danger nos sociétés occidentales et démontré clairement leur grande fragilité. On n’est vraiment pas sortis de l’auberge !


mercredi 15 avril 2020

Une triste conséquence de plus !

Quand reverra-t-on cela ?


Depuis quelque temps, j’ai pris de plus en plus goût au poisson. Ce ne fut longtemps pas le cas. Il faut dire que, de mon enfance, je n’en gardais pas d’excellents souvenirs.Et cela pour une raison très simple : ma mère faisait ses courses au marché de Houilles ( ville dont le maire comme celui de Eu est un farouche ennemi de l’élision) qui avait lieu, si ma mémoire est bonne, le lundi. Le jour du poisson était, comme dans toute famille catholique qui se respecte, le vendredi. Il en résultait que le poisson n’était plus toujours très frétillant et que son goût s’en ressentait.

Depuis que je vis en Normandie, il m’arrive plus souvent d’en trouver du bien frais, parfois même chez Leclerc. Sinon, on en trouve sur le marché du village ainsi qu’à sa poissonnerie. Huit jours après le début du confinement, je me rendis donc au marché d’un pas allègre, bien décidé à acheter du poisson. Arrivé sur la place, force me fut de constater que le marché avait été annulé. Je me rabattis donc sur la poissonnerie. Je fis de même le jeudi de la semaine suivante et congelai mes achats. Comme il m’en restait le mardi suivant, je n’eus pas besoin de me réapprovisionner mais je vis que quelques commerçants étaient revenus au marché dont les deux poissonniers habituels.

C’est donc persuadé de n’avoir que l’embarras du choix que je me rendis hier au marché. Curieusement, je constatai au passage que la poissonnerie était fermée. Je poursuivis mon chemin jusqu’à la place pour y faire le triste constat que les poissonniers en étaient absents. C’est triste comme plusieurs semaines sans poisson que je revins bredouille. Au passage, je m’arrêtai pour lire une affichette apposée sur la vitrine de la poissonnerie. Celle-ci expliquait que, faute d’approvisionnement, ils s’étaient vu contraints, bien qu’autorisés à ouvrir, à fermer boutique. Je me souvins que lors d’une précédente visite, la propriétaire m’avait expliqué que le poisson se faisait rare mais, qu’ils parvenaient tout de même à en avoir un peu par leurs mareyeurs habituels. Il faut croire que ces derniers avaient depuis jeté l’éponge.

Il faut préciser que la filière française du poisson dépend à 60 % de la restauration, laquelle n’est pas près de reprendre ses activités et que la consommation des particuliers a également beaucoup baissé. Les mareyeurs n’achètent donc plus et les bateaux restent à quai et ça va durer. Combien de pêcheurs, de mareyeurs, de poissonniers vont se retrouver sur le carreau ? Encore un secteur d’activité qui, grâce au confinement, va se retrouver en grande difficulté. Espérons qu’au jour du bilan, ce dernier se sera montré capable de sauver beaucoup de vies. Si les pays qui n’y ont pas eu recours montraient une mortalité égale voire inférieure, on aurait créé une belle catastrophe pour rien !