J’ai l’impression de vivre une
période d’hystérie collective inouïe. Quelques milliers de cas,
même pas cent morts et des gens se ruent sur les nouilles, on ferme
les commerces non essentiels (Dieu merci, les bureaux de tabac le
sont alors que ce matin je craignais qu’ils ne le fussent pas), on
supprime des trains*, faute d’approvisionnement venant de Chine ou
d’Italie, nombre d’artisans se trouvent au chômage technique. Si
l’hécatombe prévue ne se produit pas, une chose est certaine :
une crise économique majeure va arriver, avec les conséquences
sanitaires que cela impliquera.
Il
me semble que, quelles que soient les mesures prises, on ne pourra au
mieux que limiter la diffusion de la pandémie car si on ne va plus
au bistrot, on continuera de se rendre dans les commerces de bouche,
sur les marchés et bien d’autres endroits où la contagion pourra
continuer. On prend des précautions méticuleuses dans les bureaux
de vote mais on continuera de s’entasser dans les transports
publics. Même en arrêtant toute activité économique, en obligeant
chacun à rester chez soi, de nouvelles contaminations auront lieu à
l’intérieur des foyers par l’intermédiaire des « porteurs
sains » et à part ceux qui auront pris la « sage »
précaution d’entasser chez eux des tonnes de vivres, on mourra
vite de faim.
Que
faire ? Je n’en sais rien mais une chose me paraît évidente,
c’est qu’il faudrait raison garder. Se montrer prudent, prendre
certaines précautions, certes, mais éviter la panique qui n’a
jamais fait qu’empirer les choses. En ce qui me concerne, bien que
mon âge et mon état de santé m’exposent à des formes graves de
la maladie, je ne compte pas changer grand-chose à mon mode de vie.
J’ai peu de contacts sociaux, je ne serre pratiquement jamais de
mains, j’ai la foule en horreur, il faudrait donc que je manque
terriblement de chance pour attraper ce foutu virus. Ma fille doit
venir passer quelques jours chez moi à partir de demain. Elle vit à
Paris et est donc plus exposée que moi à la contagion. Mais même
si le nombre de contaminés est dix fois, cent fois plus élevé que
ne le disent les chiffres officiels, ses chances d’être atteinte
et de me contaminer restent très faibles. Je ne vois donc aucune
raison d’annuler cette visite dont je me fais une joie. Sauf,
évidemment, si la restriction des transports à venir rendait son
retour à Paris compliqué.
Qu’on
le veuille ou non, et quelle que soit la pandémie, soit on est
atteint, soit on ne l’est pas. Si on l’est, c’est de manière
bénigne ou grave. Si c’est grave, soit on on s’en tire, soit on
en meurt. Quel que soit le cas, le pire n’est pas garanti et on
n’aura pas le choix. Je suis fataliste, qu’y puis-je ?
Une
chose est certaine : l’urgence climatique, censée détruire
la planète alors que le coronavirus n’affecterait qu’une partie
de l’humanité, semble n’avoir jamais provoqué une telle
panique. Les gens n’y croiraient-ils pas ?
D’autre
part, voici un peu plus de 10 ans, la grippe aviaire devait décimer
la population. Bilan final : 323 morts en France.
Pour
finir, je plaindrai le gouvernement dont la tâche est malaisée. Si
l’épidémie s’avérait moins catastrophique que prévu, on lui
reprochera d’avoir mis l’économie cul par-dessus tête en
prenant des mesures inutiles (cf . Mme Bachelot et ses vaccins
en 2010). Si elle provoque des ravages considérables, on le blâmera
pour n’avoir pas suffisamment réagi. Quoi qu’on pense d’eux,
les gouvernants n’ont pas des métiers faciles !
*
Si le passage au niveau trois est dû au fait que l’ensemble du
territoire serait en voie de contamination, on ne voit pas bien
pourquoi on limiterait les déplacements entre agglomérations.
Serait-il préférable de se faire contaminer à domicile dans les
transports en commun ?