J'entends dire qu'une, sinon la la
seule, raison de nos problèmes actuels est l'erreur qui fut faite
par nos gouvernants, locaux ou centraux, lorsque leurs politiques ont
encouragé les gens à aller s'installer loin des centres-villes, ce
qui les amène à avoir recours à des transports individuels pour se
rendre à leur travail qui, lui, est demeuré dans les centres ou à
leur immédiate périphérie. Si les vingt-cinq millions de personnes
qui sont venus s'ajouter à la population depuis le début des années
50 ainsi que tous les ruraux qui depuis ont quitté la campagne
avaient eu le bon goût de venir s'installer au centre des métropoles
on veut nous faire accroire que tout le monde pourrait bénéficier
de transports en commun.
Raisonnement spécieux. Car quand la
population des métropoles explose sauf à la loger dans des tours de
plus en plus hautes on ne voit pas comment leur surface
n'augmenterait pas. Tout le monde n'ayant pas un goût immodéré
pour les cages à lapin, on ne voit pas comment on aurait pu éviter
qu'elles ne s'étendent et de plus en plus. L'augmentation de la
demande tendant à faire monter les prix bien des gens se trouvent
contraints d'aller s'installer de plus en plus loin, là où les
transports en commun n'existent pas. Sans compter que dans un pays
longtemps resté rural, les gens ont tendance à rêver de posséder
une maison qu'entoure un peu de terrain. Que ce soit par contrainte
ou par goût de plus en plus de gens se trouvent donc vivre dans ce
qu'on appelle depuis peu la « France Périphérique ».
Une autre donnée du problème est le
sort des campagnes. Celles-ci se vident. Le village d'où j'écris
comptait dans les années 50 du XIXe siècle plus de 2700 habitants.
Il en reste aujourd'hui un peu moins de 800. Ainsi beaucoup sinon la
majorité des maisons y sont-elles partiellement ou totalement
inhabitées quand elle ne tombent pas en décrépitude. Ce qui n'a
rien de pimpant. Dans ces conditions, comment s'étonner que les
services y soient réduits, qu'on n'y trouve ni transports en commun,
ni Théâtres, ni Opéra ni salle de spectacles ? Les jeunes
gens qui ont repris la petite supérette sont certes sympathiques
mais la gamme des produits qu'ils proposent y est réduite.
Néanmoins, je m'y plais car j'aime le calme de la vie rurale et ai
horreur de la vie urbaine. Goût que je partage avec tous ces Anglais
qui fuyant la promiscuité de leurs cités trouvent leur paradis dans
nos campagnes.
Et c'est tant mieux car si on on
suivait les collectivisto-écologistes qui aiment tant la nature
qu'ils l'évitent au maximum, nous devrions tous vivre en ville. Que
deviendrait la France ? Un pays de villages en ruines ? Je
ne suis pas certain qu'alors elle attirerait le tourisme... C'est
pourquoi, plutôt que de prôner un urbanisme concentré (voire
concentrationnaire) je pense que pour bien des raisons, il faudrait
trouver des solutions pour que survivent nos villages. Le télétravail
est possible. Bien sûr, il supprime le merveilleux enrichissement
qu'apportent les relations de bureau mais on n'a rien sans rien. Je
suis prêt à parier qu'avec un vieux diesel parcourir 15 km en
campagne pollue moins qu'en parcourir le tiers en ville avec une
voiture plus « propre ». Qu'on arrête donc de nous
emmerder ! Ne serait-ce que parce qu'une grande majorité des
gens continuera de préférer la vie urbaine à la vie rurale. Et
surtout parce que, ne produisant que 1,2% des émissions de CO2, la
France, même en n'en produisant plus du tout ne serait pas en mesure
de changer quoi que ce soit au destin de la planète*
*Je m'étonne que dans aucun débat
personne ne signale cette évidence et qu'on continue à nous dire
sans rire que l'avenir de la terre repose sur nos frêles épaules de
nains.