Turlupiné je suis. Et voici pourquoi :
imaginons qu'un juge de gauche décide, pour des raisons partisanes,
d'ouvrir une enquête préliminaire suite à des allégations d'un
organe de presse. Qu'ensuite des juges d'instruction soient nommés
afin de procéder à l'ouverture d'une information judiciaire pouvant
mener à une mise en examen. Supposons qu'une des personnes en
question soit le candidat de la droite à la magistrature suprême.
Bien sûr, il s'agit ici de pure
spéculation car tout le monde sait qu'un juge ne saurait être
partisan, que seuls le respect et l'amour de l'équité le guident,
du moins en France. Mais ne peut-on pas envisager que dans des
démocraties moins éprises de vertu que la nôtre de telles choses
se produisent ? Que devrait faire le mis en cause ?
Proclamer une foi aussi entière que sincère en la justice de son
pays ? Accepter avec le sourire les poursuites dont il est
l'objet ? En cas de réponse affirmative à ces questions,
quelles pourraient être les motivations qui pousseraient l'innocente
victime à accepter d'injustes poursuites, si ce n'est que juste ou
inique la justice est intouchable, insoupçonnable et ipso facto
possède un pouvoir de nuisance absolu et incontestable ?
Puisque nous en sommes à envisager
l'improbable, voire l'impossible, on pourrait imaginer que les media
aux mains de groupes hostiles à cet éventuel candidat décident de
donner à cette pseudo-affaire, un retentissement immense au point
qu'elle occupe l'essentiel de leur temps d'antenne (hors publicité,
bien sûr) et que ce qu'ils en disent ne respecte que marginalement
la présomption d'innocence. Vous me direz que mon esprit bat la
campagne, que de tels agissements sont inconcevables dans notre
démocratie et je ne pourrai que vous approuver. J'imagine simplement
que , dans un pays où les media auraient d'autres préoccupations
que celle de fournir une information objective (ça s'est, hélas
parfois produit), de tels errements seraient concevables. Face aux
torrents de boue qu'on déverse sur lui et ses proches, que devrait
faire l'intéressé ? Proclamer une foi aussi entière que sincère
en l'objectivité des media de son pays ? Accepter avec le
sourire les libelles dont on l'accable ? En cas de réponse
affirmative à ces questions, quelles pourraient être les
motivations qui pousseraient l'innocente victime à accepter
d'injustes attaques à son honneur, si ce n'est qu'objectifs ou
frénétiquement partisans les media sont intouchables,
insoupçonnables et ipso facto possèdent un pouvoir de nuisance
absolu et incontestable ?
Imaginons, puisque nous en sommes à
envisager l'improbable, voire l'impossible que, la personne mise en
cause n'adopte pas l'attitude soumise qui sied vis à vis de ces
incontestables pouvoirs. Ne serait-ce pas scandaleux ? Ceux qui
naguère soutenaient ce voyou, ne seraient-ils pas en droit de lui
reprocher une dérive cryptofasciste ? Bien sur que oui, mais de
mauvais esprits, comme il en existe hélas, pourraient penser que
leurs vertueuses réactions seraient dues à la crainte que leur
inspirent ces pouvoirs en lesquels ils n'ont pas plus de foi que le
peuple dit en avoir ?
Heureusement, ces remarques échevelées
ne sauraient se rapporter à une (des) affaire (s) ayant récemment
agité notre pays.