Mr. New-York Times aime à rire.
Aime-t-il, à l'image de la Fanchon de la chanson, à boire et à
chanter comme nous ? Mystère. Son goût pour la rigolade est
cependant indéniable. J'en veux pour preuve ce qu'il écrit dans une
pub : « Truth. It’s hard to find. But it’s easier with
1,000+ journalists looking. » (La vérité. Elle est difficile
à trouver. Mais ça devient plus facile avec plus de 1000
journalistes qui la recherchent.).
Grâce à ces courtes phrases nous
apprenons des choses surprenantes. D'abord que le but d'un journal
est d'apporter la vérité. Moi qui croyais innocemment que c'était
d'influencer ses lecteurs de façon à ce qu'ils partagent le point
de vue défendu par l'équipe rédactionnelle ! J'étais
bêta !
Ensuite, que le nombre de chercheurs
favorise la trouvaille. Ainsi, si vous envoyez 1000 personnes
chercher la clé du champ de tir (ou la corde à virer le vent), il
serait étonnant qu'ils ne trouvent pas cette fameuse clé (ou
corde). Il se pourrait même qu'en plus ils ramènent quelques dahus
de rencontre !
De plus, on pose comme principe que le
lectorat d'un journal serait intéressé par rien moins que la
Vérité ! Ne chercherait-il pas plutôt dans ses colonnes la
confirmation de ses préjugés ?
Enfin, de telles déclarations
supposent qu'il existerait UNE vérité. Que celle-ci serait
intangible et nullement fonction de convictions toujours sujettes
à caution. Que la sélection des événements présentés comme
majeurs découlerait uniquement d'un amour de cette Vérité. Que le
ton et le contenu des articles traitant de tel ou tel sujet serait
dictés par elle. Curieusement, ce n'est pas tout à fait
l'impression que me laisse la lecture de sa une d'aujourd'hui.