Je viens de terminer la lecture du
dernier ouvrage de Philippe de Villiers Les Cloches
sonneront-elles encore demain ? . Livre intéressant en ce
qu'il analyse et décrit avec force détails et références les
lents mais inexorables progrès de l'Islam en France, les
compromissions, voire les collusions, des politiques avec le
salafisme et d'autres courants fondamentalistes de l'Islam, la vanité
d'un projet d'islam à la française, la disparition du « roman
national »au profit d'une culpabilisation systématique, et
bien d'autres aspects du changement d'identité en cours dans notre
pays.
S'il n'apporte pas grand chose de
nouveau à qui est déjà contaminé par « l'idéologie
moisie du renfermement sur soi et du rejet de l'autre », ce
livre a le mérite d'en proposer une synthèse bien écrite et
souvent véhémente. Seulement, si le constat de la maladie est
complet, au niveau de la thérapeutique, l'ouvrage laisse à désirer.
Bien sûr, il est bien question ici ou là de s'opposer à
l'islamisation, la remigration est évoquée, le livre se termine sur
de ferventes et parfois lyriques déclarations d'amour à la France,
sa langue, sa culture. Tout ça est bel et bon. Seulement que fait-on
concrètement ? L'idée de faire renaître l'amour du pays dans
le cœur des Français est excellente seulement, qui s'en chargera ?
Des parents plus préoccupés de leur bien être matériel que du
devenir culturel de leur pays ? Une Éducation Nationale gérée
par des pédagogues élevés hors-sol et son corps enseignant
généralement acquis aux âneries de l'auto-flagellation, préférant
souvent des mièvreries modernes aux magnifiques œuvres classiques ?
Si le mal est bien décrit, où se
trouve le remède ? J'avoue sortir de cette lecture plus abattu
que revigoré. Sans compter que ceux qui achèteront et liront ce
livre seront, sauf accident, des convertis, que les artisans de la
démolition l'ignoreront et que si, par aventure ils s'informaient de
son contenu, ils continueraient d'en nier le fondement.