Que penseriez-vous d'une personne pour
qui la meilleure façon d'assurer la sécurité de notre pays serait
de restaurer la ligne Maginot et de renforcer nos garnisons de
l'Est ? Qu'il se trompe d'ennemi et d'époque ? Qu'il
souffre de dérangement mental ?
Pourtant, en matière religieuse, nos chers "de gauche" rappellent cet abruti. Pour quelqu'un d'un peu observateur, il semblerait que l'Islam et pas seulement l'Islamisme,
à l'heure actuelle, pose un peu plus de problèmes que le
catholicisme à notre société. Sans parler des actes qui
ensanglantent le monde ici et là et jusqu'au sein de notre
irréprochable république, il faudrait, sans jeu de mots, se voiler
la face pour ne pas constater que le monde musulman est parcouru de
mouvements fondamentalistes. Chez nous (je sais, se déclarer chez
soi est devenu blasphématoire), à voir la façon dont se développe
le port du voile, à constater que dans les écoles des sujets
deviennent délicats voire impossibles à aborder et que dans les
« quartiers » femmes et filles se voient imposer des
tenues « correctes », à écouter certains zélateurs du
prophète exprimer leur désir d'une islamisation de notre pays, on
peut se sentir inquiet. Les plus modérées de nos autruches
socialistes parlent de faire s'épanouir un Islam « à la
française ». Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?
S'agirait-il d'une sorte de fac-simile du catholicisme que nous
connaissons aujourd'hui ? Des religieux ouverts à tous les
vents de la modernité et dans le peuple peu ou pas de pratique,
encore des baptêmes, des communions, des mariages et des
enterrements mais tout cela sans grande ferveur ? Pas plus de
pratique du ramadan qu'on ne constate d'observance du carême ?
Il y aurait cependant un hic à tout
cela car l'église catholique d'aujourd'hui n'en reste pas moins en
butte aux attaques féroces de nos chers « démocrates »
de gauche. On lui reproche parmi bien d'autres choses de refuser le mariage pour
tous, de ne pas encourager contraception et avortement, de ne pas
dénoncer suffisamment les pédophiles en son sein. Se donne-t-on
seulement la peine d'interroger rabbins et imams sur leur position
vis-à-vis de ces questions ? Au cas où celle ci ne serait pas
notablement différente, journalistes et « humoristes »
les accuseraient-ils d'obscurantisme et noieraient-ils leurs
convictions sous des flots de sarcasmes vulgaires ?
Permettez-moi d'en douter !
Parce qu'au sein de la gauche demeure
un anti-catholicisme rabique hérité de la période révolutionnaire.
Pour eux, la guerre contre l'Église n'est pas terminée. Pour
parodier la sœur d'Horace, « Voir le dernier catho à son
dernier soupir » est leur rêve. Moyennant quoi, et
peut-être inspirés par Machiavel, ils tolèrent les menues
incartades des ennemis de Leur Ennemi...
Athée sans états d'âme bien qu'issu
d'une famille très pratiquante, cet acharnement me désole. Non
seulement parce qu'il est le fait de lâches qui savent que leurs
insultes et leur haine ne risquent aucunement d'avoir pour réponse des
rafales de kalachnikov mais aussi parce que leur aveuglement de
gâteux permet que se développent en toute impunité des menaces
bien plus sérieuses pour l'idéal laïque qu'ils prétendent
incarner et défendre.
Là dessus, je vous dis à
je-ne-sais-trop-quand car demain, dès l'aube, à l'heure ou
blanchira la campagne, je partirai vers la belle Corrèze où je
crains d'être trop occupé pour venir bavarder ici. L'avenir nous
dira si ces inquiétudes sont fondées.