..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 22 février 2016

Lecture...

J'envie les lecteurs avides ! Je l'ai été. Ma soif de lecture me poussait, avant même l'école, à supplier mon frère aîné de lire pour moi. Ce qui, évidemment, l'ennuyait bien qu'il accédât parfois à mes demandes. Grand lecteur devant (et peut-être même derrière?) l'Éternel, je crois qu'à l'adolescence ce fut lui qui, achetant des livres tandis que mon père n'en lisait jamais et que ma mère se complaisait dans d'ennuyeuses bondieuseries, stimula cette passion.

L'été, à notre maison du bord de mer, je préférais rester à lire sous ma tente plutôt qu'aller à la plage. J'achetais une pile de livres de poche et passais la journée à lire, parfois plusieurs ouvrages par jour. Mes lectures furent désordonnées. Après une période Simenon vers onze douze ans, je me pris de passion pour les romans d'aventures. Dire que je comprenais tout serait exagéré. Je me souviens même, lisant Germinal en mon âge tendre, avoir pensé que la maîtresse d'un des fils était son institutrice ! Mais qu'importe ? Le livre était pour moi comme une porte de secours battant sur les étoiles, pour citer Ferré. Une échappatoire vers un monde moins terne que celui où je m'ennuyais. Cette passion fut plus qu'un feu de paille. Mais, comme bien des choses, le temps l'a affaiblie à mesure que d'autres occupations s'y substituaient.

Le temps est loin où j'attendais presque tout du livre. Sagesse, connaissance de l'âme humaine, savoir, dépaysement. Peut-être me suis-je si bien réconcilié avec la vie que le besoin se fait moindre d'en sortir ? Peut-être suis-je devenu exigeant ou blasé au point que peu d'auteurs trouvent grâce à mes yeux ? Peut-être aussi que, mon sens de la dérision s'exacerbant, je ne supporte plus que les livres légers ? Toujours est-il que, ces dernières années, seuls quelques auteurs m'ont vraiment rendu le goût de lire. Avec gloutonnerie, allant jusqu'à la quasi-indigestion, je me suis tour à tour empiffré de Terry Pratchett, de Robert Rankin ou de P G Wodehouse. Tous trois Anglais et humoristes à leur manière originale. Je lis bien de ci de là d'autres livres mais je transgresse de plus en plus la loi que je m'étais fixée de terminer tout livre commencé. S'il faillit à me donner une fringale de connaître la suite, j'abandonne l'ouvrage.

Le temps où je n'aurais su concevoir un jour sans lecture est révolu. Cuisine, bricolage, jardinage sont, entre autres, venus s'ajouter à mes intérêts. Maintenant, c'est une journée sans une quelconque activité manuelle qui me paraît perdue... Je continue cependant de ressentir une certaine envie quand j'entends ou lis quelqu'un décrire ses enthousiasmes vis-à-vis de livres qui me sont tombés des mains ou que je n'ai aucune envie de découvrir. Regret d'un paradis perdu ? Peut-être mais qu'importe si j'en ai découvert de nouveaux ?

Tiens, en prime, une chanson de Jean-Roger Caussimont à qui, ne l'oublions jamais, l'on doit les meilleures de Ferré. Je n'ai su trouver de version par l'auteur mais il n'en demeure pas moins que le texte reflète bien la légèreté venant de l'âge même si la mienne prend d'autres aspects.


dimanche 21 février 2016

Troll et buse ! (jeu de mots)

Depuis quelque temps déjà une personne (qui s'est revendiquée féminine) s'amuse, du moins je l'espère, à déposer force commentaires sur mon blog. Il semblerait que je ne sois pas le seul bénéficiaire de ses délicates attentions. Vu le côté totalement inepte de ses interventions, j'en retire une certaine perplexité.

Au temps béni des multiples et divers Léon, l'intention était maligne. Quels qu'ils soient, les Léon se montraient agressifs, critiquaient le manque d'intérêt de ma prose. Mais là, c'est tout autre chose. Ça va du néant à l'incompréhensible en passant par l'intempestif. Au point qu'on est amené à se poser des questions. La personne serait-elle démente ? Cherche-t-elle à nuire ? Ou au contraire, émue par la relative oisiveté qu'impose une météo défavorable, cherche-t-elle, en toute charité à me procurer un peu d'activité ? Supprimer ses interventions m'occupe, c'est vrai...

Pourtant, à la longue, ces suppressions s'avèrent un rien fastidieuses et quelque nobles que soient les motivations de la dame, s'installe une certaine lassitude. Seulement, comment s'en débarrasser ? Modérer les commentaires ne fait pas partie des habitudes du lieu et ne me dispenserait aucunement de la corvée d'effacement. Mettre des captchas ne ferait que compliquer l'accès à tous et n'empêcherait aucunement l' « Anonyme » d'intervenir.

La seule solution me paraît donc de prendre mon mal en patience. Tout finit par lasser... S'il faut pour cela des mois, eh bien on attendra. Le proverbe ne dit-il pas que « Si tu t'assois au bord d'une rivière et que tu attends assez longtemps, tu verras passez les corps de tes trolls » ?

PS : Il se peut qu'emporté par ma fougue épurative  je supprime des commentaires qui n'émaneraient pas de la personne en question. Je prie les éventuelles victimes  de ces inadmissibles censures de m'en excuser. Tant il est vrai que, comme disait mon professeur d'histoire-géo en Terminale, "on ne fait pas d'omelettes sans casser d’œufs" (il parlait en l’occurrence des menues erreurs du stalinisme).

vendredi 19 février 2016

Grave décision !

Il est des moments dans la vie d'un homme où de graves décisions s'imposent. Ils ne sont pas nombreux mais marquent des étapes. Il font qu'existe un avant et un après. Ainsi, moi qui vous parle, me suis-je récemment trouvé contraint à prendre position. Il y a un peu plus de huit ans, j'ai acquis cette modeste demeure qui me permet de profiter pleinement des agréments du bocage normand et de son climat vivifiant. Après plusieurs années de travaux, j'en ai fait un logement confortable. Seulement le temps passe et il me fallut bien reconnaître qu'avec lui la fraîcheur de la décoration s'étiolait. Soumis aux assauts des fumées de cigarette, tout commençait à perdre de son éclat. Que faire ? Se résigner à une lente déchéance ? Refaire à neuf les premiers aménagements ?

L'une comme l'autre solution me parurent inacceptables. Accepter que peu à peu tout se détériore est peut-être le fait du sage mais je lui en laisse le plaisir. Me lancer dans de nouveaux et coûteux travaux n'est pas très raisonnable à l'heure où je m'apprête à partir pour la Corrèze retaper ma nouvelle maison. C'est alors que me vint l'idée d'un compromis : l'opération GMH ou Grand Ménage d'Hiver. Elle consisterait à tout nettoyer du sol au plafond. Murs, meubles, tout serait récuré afin de retrouver un peu du pimpant originel. Depuis deux semaines, à raison de quelques heures par jour, armé d'éponges, de chiffons, de seaux, d'une serpillière, d'un escabeau, je déplace les meubles, récure jusqu'au moindre coin et peu à peu, pièce après pièce, tout s'améliore.

Dire qu'il s'agit d'une partie de plaisir serait exagéré. En fait, ménage et entretien m'ennuient profondément. Je préfère probablement créer mon environnement à y vivre. D'où l'idée de ma rénovation corrézienne. Et puis ça occupe plus utilement que les mots-croisés et la belote sur Internet qui m'aident à tuer l'ennui de cette interminable mauvaise saison.

jeudi 18 février 2016

De la neige, encore !

La Normandie est connue pour son climat doux mais quelque peu humide. Humide, c'est indiscutable mais doux... Enfin si on se base sur Cherbourg, ça se tient : souvent ville la plus chaude en hiver et la plus fraîche en été (du moins pour le Nord de la France). Seulement, au sud de la Manche, nous sommes a une centaine de kilomètres de ce port. Et puis, il y a l'altitude. 360 m, ça fait sourire mais ça se sent : les collines normandes sont souvent enneigées quand les vallées restent vertes. En  8 ans, je n'ai pas vu d'hiver sans neige. Que ce soit une mince pellicule ou que plusieurs dizaines de centimètres viennent bloquer les routes, elle est toujours là. Rien que cette année, réputée sans hiver, elle a du tomber quatre à cinq fois. Celle d'hier laissa le plus épais manteau.

22 h 40, ça tombe dru ! (ça continuera jusqu'à 4 h passées)



Dur lever du soleil pour les oiseaux !


Comme pour le camélia en fleurs,

les artichauts,

les bruyères,


ou les choux.

Les pas s'y enfoncent.

J'ai déneigé les bruyères car la neige ne leur réussit pas .


Certains m'envieront, mais j'ai la neige en horreur !

DERNIÈRE MINUTE :

Un de nos aimables commentateurs ayant exprimé son scepticisme quant au fleurissement du camélia, nous nous sommes empressés, dès la neige fondue sous les ardents rayons du soleil des collines de prendre une photo propre à dissiper ses doutes : 


mercredi 17 février 2016

Surgissements inattendus

Dans un excellent roman  dont j'ai déjà parlé (ici et ), à la page 180 d'icelui, Evremont aperçoit  la maigre bibliothèque de sa défunte mère. Parmi les auteurs dits « oubliés » qui la composent, un nom retient mon attention : Jean Hougron. Au début des années soixante-dix, j'avais apprécié l'exotisme de ses romans indochinois. Des années plus tard, je découvris, par le truchement de mon épouse, son Histoire de Georges Guersant qui me parut de loin supérieur au reste. Ma mémoire n'en conserve que le très vague souvenir d'un jeune homme qui s'échine à débrouiller l'inextricable contentieux qui existe entre la maison de commerce qui l'emploie et un client. Y consacre-t-il des mois ou des années avant qu'on ne lui fasse connaître la totale vanité de ses efforts ? Je ne saurais dire.  Mais ce côté absurde du travail m'avait séduit...

Toujours est-il que ma curiosité en fut piquée et que j'allai regarder si, par bonheur, ce roman ne se trouverait pas parmi mes livres. Ce n'était pas le cas. Des deux ouvrages, achetés en janvier 73, je décidai de relire Tu récolteras la tempête

En l'ouvrant, j'y trouvai une carte postale qui devait m'avoir servi de marque-page lors d'une précédente tentative de relecture. Elle se trouvait dans les premières pages, illustrant l'échec de cette entreprise. Datée d'octobre 79, la carte, une vue de la mosquée bleue d'Istambul, sous le message « Bon baisers de Russie » portait la signature de Béa et Babou. Tout d'un coup resurgit une époque. Celle qui me vit rencontrer ma première épouse dans un troquet de Tours dont le nom a déserté ma mémoire. Inséparables amies, les deux filles y tenaient leur QG.

 Quelques années plus tard j'épousai la plus vive et l'autre se maria avec le surnommé Babou, un gars qui fréquentait assidument ce même bar, vague étudiant en je-ne-sais-plus-quoi à qui le père de Béa finit par procurer un emploi dans l'entreprise qu'il dirigeait. La vie nous éloigna (c'est une des choses qu'elle fait le mieux) sans que les liens ne disparaissent. 

Bien avant le nôtre, leur couple battit de l'aile, l'un plongeant dans l'alcool, l'autre dans la mouise. Pour l'aider un peu nous embauchâmes un temps Béa au magasin. Expérience peu concluante. Babou, lui, vint un jour nous démarcher. Dire qu'il représentait bien sa société serait abusif. Portant des vêtements d'une propreté plus que douteuse, il nous narra ses errances hospitalières suite à ses menus excès et nous remercia d'avoir tendu la main à son ex. Nous n'entendîmes plus parler ni de l'un ni de l'autre. Que sont-ils devenus ?

Il arrive qu'au hasard d'une phrase, un mot ou un nom provoque une chaîne de retours inopinés, cependant le passé ne provoque en moi aucune nostalgie.