Lorsque je me promène chez M.
Facebook, il arrive que des publicité apparaissent dans les marges.
Certaines sont liées à mes recherches comme celles vantant des
perceuses ou autres rétroviseurs mais d'autres me paraissent
intempestives, proposant des objets, des biens ou des services dont
je n'ai jamais envisagé l'achat. C'est le cas des propositions de
rencontres. L'âge et une austérité de mœurs qui pour être
récente n'en est pas moins fervente me font trouver peu d'attrait à
ces propositions. Toutefois, puisque rien de ce qui est humain ne
m'est étranger, la vision de ces offres suscite ma réflexion.
Prenons au hasard deux exemples de ces publicités :
I |
II |
De prime abord, elles pourraient
paraître très semblables : elles montrent toutes deux une
jeune femme avide de combler sa solitude et qu'on devine empressée
de partager des moments intimes avec un solitaire. De plus toutes
deux ont en commun d'habiter dans le voisinage. Je dois reconnaître
que près de chez moi, le type I est plus répandu que le II, mais là
n'est pas la question.Il est,en outre, à remarquer que dans les deux
cas, grâce au tutoiement s'instaure immédiatement un climat de
douce intimité. Et ce sont ces multiples similitudes qui rendraient
indécis.
A supposer que l'on soit appelé à
rencontrer l'une ou l'autre de ces jeunes personnes également,
quoique chacune a sa manière, charmantes. Sur quoi baser son
choix ? Certains débauchés diront : « Pourquoi
choisir ? Sautons les deux ! » Belle mentalité !
Répondre ainsi aux nobles aspirations d'âmes esseulées ! On
croit cauchemarder !
Cela dit, examinons de près textes et
photos. D'un côté, on recherche un VRAI rendez-vous, de l'autre on
propose des rencontres. Ce n'est pas la même chose. La rencontre est
souvent fortuite tandis que le rendez-vous est volontaire. Ensuite on
vous invite à parcourir les profils tandis qu'ailleurs on exige une
inscription. A quoi au juste ? Ça sent l'arnaque : on
s'inscrit et ensuite on a sa BAL pleine de spams !
Venons-en aux images. Alors là, y'a
pas photo. Enfin, si, y'a photos mais vous m'aurez compris.
Commençons par le décor. Une des jeunes filles apparaît dans sa
cuisine : on en déduit qu'après un vrai rendez-vous on ne
repartira pas le ventre vide, la bougresse, de manière subliminale,
met en avant des talents de cuisinière qu'on devine grands et que confirment ses formes généreuses. L'autre
apparaît auprès de ce qui semble être des lits superposés.
Pourquoi ? Serait-ce une feignasse ou une lubrique ? Quand à l'apparence
physique, même si seule compte la beauté intérieure, l'homme de
goût n'hésitera pas longtemps. Nous avons d'une part une tenue
traditionnelle, simple et élégante qui n'exclut pas la fantaisie
comme le montre l'absence de chaussures. De l'autre, le vêtement
laisse à désirer : un T-shirt à vous attraper un rhume de
nombril, une sorte de jean de couleur indéterminée. Quelle
vulgarité ! Et puis il y a la personne. L'une à un maintien
modeste, l'autre, qui prend un selfie, semble fascinée par son
imaginaire beauté ! Car regardons les choses en face : ça
ressemble à quoi ces mensurations disproportionnées ? On fait
un petit 36 en bas et un 90 bonnet D en haut ! Ridicule !
Un engin comme ça, ça vous fait cinquante kilos à tout casser.
Quelle misère ! En revanche, l'autre jeune femme, c'est du
costaud, du massif, du qu'on peut emmener se promener par grand vent
sans redouter l'envol. De la vraie femme, quoi.
J'en serais presque à regretter de ne
pas m'intéresser davantage à la gaudriole !