..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 12 janvier 2016

Le Sabbat

Lors de ma récente excursion en terres collaborationnistes, cheminant de lien en lien, je tombai par hasard sur une allusion à Maurice Sachs, « Juif-collabo ». Le nom me dit quelque chose. Je ne tardai pas à trouver parmi mes livres « Le Sabbat » qu'il écrivit en 1939. Je n'en gardais bien entendu aucun souvenir. Comme j'en avais alors l'habitude, j'avais indiqué sur la première page la date et le lieu de cette lecture : « le 17 juin 1972, à Thiès* ». Bientôt 44 ans. Ça ne nous rajeunit pas et ça excuse l'oubli.

J'entrepris une relecture. Curieuse autobiographie d'un bien curieux personnage. Ça tient des Confessions de Jean-Jacques, c'est larmoyant à souhait, débordant d'apitoiement sur soi. Le bon Maurice ne cesse de poursuivre la Vertu, l'Honnêteté, la Paix intérieure mais pour toujours retomber dans les ornières du vice, de la tromperie, de la flagornerie... Le livre est bâti à la va-comme-je-te-pousse. L'auteur s'attarde sur certains épisodes, en traverse d'autres en trombe, sans qu'on comprenne le pourquoi de ces soudaines ruptures de rythme. On a du mal à cerner un personnage qui semble tout de même avoir joué un rôle dans le milieu littéraire de l'entre deux guerres. On y croise, entre autres, Jean Cocteau, Jacques Maritain, André Gide Gide, Soutine, Max Jacob, Pierre Fresnay. Il en trace des portraits souvent flatteurs, parfois vengeurs. Cocteau y es dépeint de manière peu flattée, sous la forme d'un mauvais génie et d'un usurpateur de talents exploitant les mérites d'autrui. D'autres se voient plus gâtés, parés de toutes ces hautes vertus que l'auteur vise d'atteindre mais que sa profonde indignité lui interdit en attendant qu'une nouvelle crise d'aspiration au Bien ne lui fasse espérer les conquérir. Dans ce chemin de croix d'un snob auto-flagellateur, les chutes se multiplient, immanquablement suivies de temporaires et illusoires remises sur pied. Il semblerait que le chemin de Maurice Sachs se soit terminé sur une route d'Allemagne, en avril 1945, alors qu'on évacuait sa prison par une chute qu'une balle tirée dans sa nuque par un SS rendit fatale. Triste épilogue d'une triste existence.

Le livre refermé, j'en retire une impression mitigée. On y trouve des pépites, comme ce chapitre XXXII où est décrite la curieuse faune de l'hôtel miteux sur la destinée duquel règne le brave Joachim Le Plouharet. On aurait pu s'attendre à une riche peinture d'un milieu que l'auteur a connu intimement. Même si le talent affleure ci et là, c'est par trop inégal pour qu'on ne demeure pas sur sa faim.

Mais peut-être suis-je un peu sévère... Et puis le personnage vaut quand même le détour tant il tranche, pas vraiment en bien, sur le lot commun.

*Sénégal. Ne pas confondre avec Thiais (Val-de-Marne).

samedi 9 janvier 2016

Écoutons l'élite !

Il existe aujourd'hui en France comme en tout temps et en tout lieu une élite raffinée et des bas du front. L'élite pense comme il faut, le bas du front ne pense pas ou quand il s'y essaie arrive à des conclusions erronées. Et c'est normal, car le bas du front ne dispose pas des outils intellectuels nécessaires qui permettent, au-delà des apparences de discerner la vérité. Comme aurait dit Socrate, il vit dans une caverne. Son vocabulaire limité, son manque de goût pour le paradoxe et les contorsions sémantiques ainsi qu'une maîtrise approximative des subtilités de la dialectique sont autant d'obstacles à la saine pensée comme aux justes conclusions.Je vous en donnerai quelques exemples.

Un paysan bas du front découvrant son poulailler dévasté après avoir entraperçu une bête rousse à la queue touffue rôder dans les herbages en conclut que quelques coups de fusil le débarrasseront du renard. Le citadin d'élite, qu'une longue expérience du bitume a rendu spécialiste, entre autres, des mœurs de ce canidé, regardera avec hauteur et réprobation ce rustre. Rien ne prouve formellement que le coupable soit un goupil. Certains chiens, certains chats, ont le poil fauve et la queue fournie. Comment accuser sans preuve ? D'autre part, de nombreux exemples relevés par des scientifiques dignes de foi montrent que le renard est volontiers végétarien et qu'à la rigueur il lui arrive de se nourrir de campagnols mais jamais de poulets. Le plouc tue le renard.

L'imbécile, vu que bien des villes et villages portent un nom de saint et que la moindre bourgade possède une église, souvent plusieurs chapelles et bien des croix aux carrefours, n'est pas spécialement choqué lorsqu'il entend dire que la France est un pays de tradition chrétienne. Cette ineptie est rejetée avec horreur par tout esprit dégrossi. Car la chronique du moine Theobaldus atteste la présence d'un groupe de mahométans à Vazy-en-Berrouette dès la première moitié du VIIIe siècle. Que cette présence ait été fugace car précédant de peu l'exécution de ces prisonniers faits sur l'armée en déroute d'Abd el Rahman, ne change rien à l'indéniable ancienneté de l' "Islam de France ".

Le citadin obtus a souvent l'impression que les métropoles et bien d'autres villes de moindre importance voient la nature de leur population changer et que les personnes d'origine apparemment subsaharienne ou maghrébine y sont de plus en plus nombreux. Levant les yeux au ciel devant un tel racisme (car il n'y a jamais loin de ce genre de pseudo-constat à l'hitlérisme), le Bobo lui démontre, chiffres à l'appui, que vu qu'il y a de moins en moins d'étrangers en France, son impression d'envahissement relève du pur fantasme et que si, contre toute logique, il avait raison ce serait une excellente nouvelle car l'immigration enrichit.

Des femmes bas du front ont le sentiment d'avoir été dévalisées, violentées, quand ce n'est pas violées par des migrant à Cologne. L'esprit fort met, dans un premier temps, en doute la véracité des faits mais n'ayant rien de l'autruche, finit par admettre qu'il est possible que quelques vénielles incivilités aient eu lieu mais que rien n'indique clairement, vu que la police n'a arrêté personne, que des migrants soient coupable. Et quand bien même cela serait-il « La manipulation nationaliste des crimes de Cologne est dangereuse pour les femmes » comme le note si bien une intelligence féministe. Les idiotes continuent de penser que les agresseurs sont plus dangereux.

J'espère être lu par l'élite.

vendredi 8 janvier 2016

Vive le roi ?

La mort des Michel est certes aussi triste que celle des Bernard ou des Lucienne mais quand ils sont célèbres, ça donne lieu à des hommages et des rétrospectives. Par exemple lorsque Michel Delpech a disparu, ce fut l'occasion d'entendre ses vieux succès. Parmi ceux-ci figura un hymne d'amour à Marianne cette incarnation de la république sans les valeurs de laquelle nous serions pire que des animaux. Le refrain en était :

Dieu ! Mais que Marianne était jolie
Quand elle marchait dans les rues de Paris
En chantant à pleine voix :
"Ça ira ça ira... toute la vie."

Étant trop jeune pour avoir connu cette époque bénie, je ne porterai aucun jugement sur les qualités plastiques de cette allégorie. Toutefois, mon goût pour l'histoire m'a amené à penser que la joliesse n'était pas sa seule qualité. Elle savait également se montrer joueuse, voire même taquine comme en témoigne sa propension à décapiter les gens puis à se promener avec leur tête au bout d'une pique. Les massacres de septembre 1792 montrèrent qu'elle savait sévir quand nécessaire. La Terreur qui suivit nous la montra rigoureuse. En Vendée, elle fit preuve de discernement en séparant le bon grain de l'ivraie. Hélas, il y avait peu de bon grain ! Son goût des sciences lui fit faire à Nantes des expériences sur la flottabilité comparée des prêtres (lestés ou non) et des laïcs et à Lyon sur la résistance du canut et du soyeux aux pilonnages d'artillerie comme aux fusillades.

Une liste exhaustive des mérites insignes de la jolie Marianne serait fastidieuse. On peut même se demander si parmi ses nombreuses qualités ne se seraient pas glissés quelques bien pardonnables défauts. On aurait tort. Car il ne faut pas oublier qu'elle succédait à un régime atroce, inique, où le serf ployait sous l'impôt tandis qu'une soi-disant élite se gobergeait, que des rois infâmes exerçaient un pouvoir sans limite et que le clergé maintenait le peuple dans une morbide superstition.

C'est du moins ce dont des décennies de propagande active sont parvenues à convaincre le bon populo. Hors la république, point de salut, point de ces valeurs dont on nous rebat les oreilles. On serait logiquement tenté de croire que dans la dizaine de monarchies qui survivent en Europe on pratique le servage, la corvée, le prétendu droit de cuissage, que l'obscurantisme religieux y fait rage, que d'iniques impôts y réduisent le peuple à la famine etc. Mais est-ce vraiment le cas ?

Il semblerait qu'au Royaume-Uni, en Espagne, en Belgique, en Suède, au Pays-bas, on connaisse peu ou prou le même régime démocratique avec ses mérites comme ses dérives. Plutôt que républicaines les obscures valeurs qui nous gouvernent me paraissent plutôt celles de la démocratie. Or donc, que la France ait un président ou un roi ne changerait rien de fondamental.

Toutefois, vu le triste spectacle que nous offre de plus en plus l'élection présidentielle et les candidats qu'elle porte au sommet, j'en suis à me demander si un roi ou une reine ne personnifieraient pas mieux et plus durablement la France que les tristes politicards que, par défaut, par dépit, par erreur on porte provisoirement au rang de chef d'État avant que l'impopularité ne leur ôte toute légitimité à parler au nom du pays. Il me semble qu'un souverain doté d'un seul pouvoir de conseil, représenterait mieux la France que des politiciens roublards au seul service de leur ambition. Les candidats au pouvoir devraient se contenter d'un rôle de premier ministre, mieux adapté à leur stature.

Un tel changement aurait en outre le mérite de nous épargner les frais d'une élection quinquennale mais surtout les dérives qu'elle implique : frontières mal définies entre chef d'État, chef de gouvernement et chef de parti, élections parlementaires soumises au résultat des présidentielles, etc.

Mais ne rêvons pas : nous ne sommes pas à la veille d'un tel changement. De même, la fin de la longue dégringolade du régime actuel qui ne peut se montrer efficace que lorsqu'une large majorité du peuple accorde durablement sa confiance à un homme n'est pas pour demain.

jeudi 7 janvier 2016

Le Grand Remplacement *

J'ai conté la mauvaise surprise que m'avait réservée le lendemain de Noël. Pour un Réac, se voir privé de rétroviseur, ne serait-ce que partiellement, est un grand handicap vu que c'est par leur truchement qu'il regarde la vie. Il fallut donc envisager leur remplacement. C'est maintenant chose faite. Hier après-midi, un courriel de M. Oscaro, toujours aussi obligeant, m'avertit que mon colis m'attendait au Relais Colis de Vire. Je m'y rendis ce matin et récupérai les précieux rétroviseurs.

Avant de procéder à leur remplacement (d'où le titre), je jetai un dernier coup d’œil à mon break outragé, mon break brisé, mon break martyrisé mais mon break bientôt réparé. Ce n'était pas beau à voir, jugez-en plutôt :





Mais c'est en s'approchant que les dégâts apparaissent dans leur dramatique ampleur (moi-même je faillis l'être en les constatant**)



Cette réparation de fortune faite au ruban adhésif fut utile mais disgracieuse.



Quant à l'autre côté, où des bouts de scotch évitaient que la pluie n'envahisse l'habitacle, je ne vous dis rien du tort qu'il causait à mon prestige.

La réparation ne prit qu'un peu plus d'une demie-heure et, après avoir vérifié qu'ils se réglaient et chauffaient comme aux plus beaux jours, je pus contempler avec fierté mon break restauré :



PS : Moyennant une forte somme en espèces , je suis prêt à céder les pièces récupérées qui trouveront leur place dans l'intérieur de toute personne de goût que ce soit comme miroir d'appoint, comme élément décoratif ou comme œuvre d'art contemporain (me contacter par E-mail).


Magnifique, non ?


*Il ne s'agit aucunement de faire une concurrence déloyale au bon M. Camus, comme disait Lao-Tseu, chacun son métier et les vaches seront bien gardées.

**Jeu de mots d'une colossale finesse !

mercredi 6 janvier 2016

Enculeurs de mouches et apprentis-sorciers !

La France compte quelques millions de chômeurs. L'insécurité, qui n'est certes qu'un sentiment honteux, se propage. Des islamistes s'éclatent ou nous éclatent à la kalachnikov. Des migrants et autres Rroms entrent chez nous comme papa dans maman et installent leurs campements dans nos villes. On est de plus en plus nombreux à se partager un gâteau qui, lui, n'augmente pas. Bref tout va bien.

Et quel est le problème qui agite les gens de gauche enculeurs de mouches ? Eh bien la fameuse déchéance de nationalité ! Et pourquoi ça ? Parce que voyez-vous, elle créerait deux catégories de Français ! Alors que chacun sait que la République ayant apporté à nos concitoyens liberté, égalité et fraternité nous sommes tous libres, égaux et fraternels comme c'est pas possible.

J'ai déjà écrit que le côté dissuasif de la mesure n'était pas la question. Pour moi, un petit coup de guillotine trancherait la question. Sans compter que ça rendrait service au malheureux terroriste qui n'aurait pas eu la chanse de se faire zigouiller au cours de ses attentats : en l'exécutant, on en ferait un martyr de la foi et à lui lui petites vierges du paradis ! Seulement, la peine de mort est passée de mode. En dehors de quelques assassins peu au fait des tendances, qui songerait à l'appliquer dans la France du XXIe siècle, pays des Droits de l'Homme ?

Mais revenons à nos catégories. Hier midi, un professeur de Français de Bobigny était invité au 13 heures de la RSC. Il avait écrit une lettre ouverte au président Hollande, où son petit cœur s'épanchait. Curieusement, quand je m'épanche dans un article, aucune radio de service public ne me prie d'en venir lire quelques extraits à ses micros. Pour lui on eut ce geste. Donc, ce brave jeune homme (je l'espère jeune!) la voix pleine de trémolos rentrés s'exécuta. Il était question de trahison envers lui et ses disciples divers. Alors qu'il passait le plus clair de son temps à expliquer à ces derniers à quel point ils étaient Français, autant et même plus que bien des souchiens ignares, hontes pour leur pays, voilà que le chef de l'État venait foutre en l'air son apostolat et créer, chez des êtres plein d'espoir et de confiance dans leur belle quoique récente patrie, un profond désarroi. Ainsi ils ne seraient plus que des Sous-Français soumis à d'autres lois ? Ainsi, cette terre d'espoir et de gloire** qu'ils aiment de fine amour les bafouerait ? Etc.

Ce brave pédagogue, écoutant davantage son cœur que sa raison oubliait certains détails : d'abord que pour ses chères têtes blondes, brunes ou crépues avoir une double nationalité n'est pas nécessairement la règle. Ensuite que la mesure qui « fait débat » n'est prévue qu'en cas d'action terroriste. S'ils ne commettent ou ne participent à aucun attentat, la mesure ne saurait les concerner.

Je passerai sous silence son apologie sous-jacente de la multi-culture de ses ouailles car cela soulèverait la question du communautarisme. On voit assez comme à partir d'un projet de mesure symbolique, en mettant en œuvre toute sa mauvaise foi, un apprenti sorcier peut, plutôt que de tenter de l'effacer, aider à se renforcer un sentiment de non-appartenance chez ceux dont on lui confie la formation. Les prêtres de Constantinople assiégée, qui disputaient, dit-on, du sexe des anges étaient certes des enculeurs de mouches mais faute d'être utiles, ils demeuraient inoffensifs. Leurs homologues modernes ajoutent la nocivité à la ratiocination comme ils desservent toutes les personnes qui, quelle que soit leur origine, ont eu à cœur et se sont donné les moyens et le mal de faire de leurs enfants des Français assimilés.

* Je recommande le passage où il évoque une France « protégeuse et partageuse (sic) » !
**Land of hope and glory, comme disent les British