..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 17 août 2014

Étranges mœurs !



Cette chanson m’a toujours intrigué. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, vous en trouverez une interprétation ici. En visionnant cette vidéo, j’ai eu la surprise de voir, chapeauté de blanc, derrière le soliste, mon frère aîné s’adonnant aux joies du chant choral, une des passions qu’il entretient avec constance depuis des décennies. A moins bien entendu que ce ne soit son parfait sosie qui partagerait le même goût des chansons de marins. Ce qui, avouons-le serait un concours de circonstances pour le moins troublant.  Mais ne digressons pas et concentrons nous sur  nos lyriques moutons.

Ce « chant à virer » serait normand. Son rythme stimulait les marins lorsqu’ils s’attelaient au cabestan pour, par exemple, lever l’ancre.  Je veux bien, Il n’empêche que les paroles de ce petit chef d’œuvre sont un peu surprenantes et m’ont inspiré des notes de bout de ligne.


Chantons pour passer le temps
Chantons pour passer le temps                Faudrait savoir si c’est pour passer le temps ou pour virer le cabestan !
Les amours passés d'une belle fille
Chantons pour passer le temps
Les amours passés d'une fille de quinze ans
Aussitôt qu'elle fut promise                     
Fiancée à 15 ans !
Aussitôt elle changea de mise
Et prit l'habit de matelot
                                   Il est vrai que matelot rime avec travelo !  
Et vint s'embarquer à bord du navire
Et prit l'habit de matelot
Et vint s'embarquer à bord du bateau
Le capitaine du bâtiment
D'avoir à son bord un si beau jeune homme
Le capitaine du bâtiment
Le fit monter sur l'gaillard d'avant  
             Ça se corse !
Beau matelot , ton joli visage
Tes beaux yeux , ton joli corsage            
Un capitaine qui reluque le joli corsage de ses matelots ! Voilà qui explique pourquoi  ces derniers portaient des caleçons en zinc !
Me font toujours me rappeler
Mes amours passés avec une belle          
A peine embarqué, il parle de sa promise au passé ! Ces marins, tout de même, quels cavaleurs !
Me font toujours me rappeler
A une beauté du port de Lorient
Mon capitaine assurément
Vous me badinez , vous me faites rire       
Le « matelot » n’a pas l’air plus inquiet que cela du curieux discours de son capitaine ! O tempora, o mores !
Je n'ai ni frères ni parents
Et ne suis pas né au port de Lorient
Je suis né à la Martinique
Je suis même un enfant unique                 
Précisions inutiles
Et c'est un vaisseau hollandais
Qui m'a débarqué au port de Dunkerque
Et c'est un vaisseau hollandais
Qui m'a débarqué au port de Calais        
Calais ou Dunkerque ? Faudrait savoir ! C’est quand même pas la porte à côté !
Ayant navigué sept ans
Sur le même bateau sans se reconnaître  
Pas très physionomistes !
Ayant navigué sept ans
Se sont reconnus au débarquement          
On se demande bien pourquoi !
Puisqu'ici l'amour nous rassemble
Nous allons nous marier ensemble           
Le fait que son futur mari convoque les matelots sur le gaillard d’avant pour leur parler de leurs jolis visage et corsage n’entame en rien sa détermination !
L'argent que nous avons gagné
Il nous servira pour notre ménage           
L'argent que nous avons gagné
Il nous servira pour nous marier               
7 ans de salaires dépensés pour un mariage ! Ça commence bien !
Celui qu'a fait la chanson
C'est le gars CAMUS ,gabier de misaine   
Albert ou Renaud ? Faut que je vérifie lequel a été gabier en sa jeunesse.
Celui qu'a fait la chanson
C'est le gars CAMUS ,gabier d'artimon     
D’artimon ou de misaine ? Faudrait savoir !
Oh matelot hisse la grande voile
Au cabestan , que tout le monde y soit
Et vire , et vire vire donc
Sinon t'auras pas d'vin dans ta gamelle
Et vire , vire vire donc
Sinon t'auras pas d' vin dans ton bidon     
Tout s’explique ! Camus est un ivrogne qui ne travaille que pour s'arsouiller au pinard ce qui explique que dans son esprit embrumé se  confondent  Calais et Dunkerque, misaine et artimon. Qu’entre autres caractéristiques il soit à voile et à vapeur ne m’étonnerait qu’à moitié.

samedi 16 août 2014

Une merveille de plus !



Amateurs de belles choses, attendez vous à un de ces chocs esthétiques qui font de votre vie une cascade d'ineffables bonheurs !

Dès cet après-midi je prendrai la route au volant de la Jacquamobile (autrement nommée Daimler) pour aller à la rencontre d’un brave homme dont je veux ignorer les vicissitudes de la vie qui le mènent à se séparer d’un objet alliant de manière exceptionnelle le beau à l'utile. Mais ne nous perdons pas en vains discours, mettons une prompte fin au suspens qui vous taraude, exposons à vos yeux ébahis cette merveille :


Un désherbeur thermique, puisqu’il faut appeler les choses par leur nom !

Quelques Euros seront échangés, et, cette formalité expédiée, je quitterai les mornes plaines ornaises pour retrouver la beauté du bocage avec dans le coffre l’objet d’un désir qui se transformera bien vite en source de félicité éternelle.  Grâce à lui, en lieu et place de désherbant, je pourrai détruire les mauvaises herbes qui tenteraient de s’immiscer dans ma belle allée empierrée, je pourrai supprimer les végétaux parasites qui ont le front de pousser sur le bord des planches de mon potager. Et cela de manière É-CO-LO-GI-QUE ! Sans mettre en péril la pureté des eaux qui sourdent dans nos vertes collines. Bien sûr, le cultivateur dont le champ qui domine mon potager continuera d’y déverser des tonnes d’herbicide mais pour ce qui me concerne, je pourrai, le sourire aux lèvres et l’âme tranquille, comparaître face à mon Créateur, certain de sa clémence . Je me serai conduit en citoyen éco-responsable, j’aurai rompu avec des pratiques qui mènent inéluctablement notre planète à une désolante fin.  Me fera-t-on grief des quelques kilogrammes de CO2 dont je polluerai ainsi l’atmosphère ? J’en doute. Le proverbe Africain qui dit que la terre ne nous appartient pas mais que nous l’empruntons à nos enfants ne dit rien au sujet de l’air. Je mourrai donc l’âme sereine.

vendredi 15 août 2014

Frémissement, mon cul !



Peut-on dire qu’on soit étonné de ce que la fameuse reprise  dont il y a un mois et un jour M. Hollande déclarait qu’ « [elle était] là, mais [qu’] elle [était] insuffisante » s’avère en réalité nulle ?  La croissance est toujours là dans un sens si on considère qu’elle peut être plus ou moins négative, nulle ou plus ou moins positive. N’empêche que pour des esprits aussi bornés que le mien, une croissance 0 c’est pas de croissance du tout.

Hier matin, le bon M. Le Foll, ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement a affirmé sur les ondes de la RSC™ que cela était prévisible et qu’il fallait prendre en compte la situation dont son gouvernement avait hérité. Il est vrai que si le gouvernement actuel avait pris le relais d’une période de forte croissance et d’excédents budgétaires, ce serait plus lamentable. Il a d’ailleurs ajouté qu’en Allemagne c’était bien pire. Curieuse déclaration, car au trimestre précédent, nul ne s’était  empressé de signaler qu’en Allemagne c’était bien mieux.

Toutefois ceux qui ne sont pas atteint d’amnésie ne peuvent oublier que M. Hollande est arrivé en disant qu’avec lui on allait voir ce qu’on allait voir, qu’il allait ramener la croissance, inverser les courbes défavorables et cela en deux coups les gros. Depuis plus de deux ans, des mesures ont été mises en place et le rouge des signaux n’a fait que s’intensifier. Une magnifique réforme du logement a eu pour effet de faire s’effondrer le nombre des mises en chantier, l’augmentation du taux des prélèvements a permis une baisse des rentrées fiscales, les emplois aidés créés à tour de bras n’ont  aucunement empêché la montée du chômage, etc.

M. Le Foll a de grandes qualités : il est bien peigné et propre sur lui. Seulement quand il affirme la prévisibilité de cette stagnation et qu’il l’explique par la difficulté à pallier une situation héritée, sans s’en rendre compte, je l’espère, il fait passer son président chéri, comme si nous avions besoin de lui pour ça,  pour un triste guignol et les déclarations moult fois réaffirmées d’icelui pour un ramassis d’âneries. Ce faisant, il risque fort de se voir attribuer les mêmes caractéristiques.

Une courte majorité a porté au pouvoir un incapable. Une immense majorité aujourd’hui le rejette, hélas pour des raisons divergentes. Il faudra nous coltiner pendant encore presque trois ans la valse hésitation de sa politique (si tant est que ses prises de position brouillonnes et contradictoires méritent ce nom). C’est désolant. La seule consolation qu’on peut en tirer est qu’avec lui on est en terrain sûr : on sait que tout ce qu’il annonce ne se produira pas.

jeudi 14 août 2014

Évoquons enfin le clou chassé !



Un clou chasse l’autre, c’est la règle des media. L’affaire du gang des voleurs de Carambars quitte les unes dès qu’un tueur fou se met à dézinguer les marchands de chichis par dizaines. Ainsi les malheurs des chrétiens et autres yezidis irakiens volent-ils aujourd’hui la vedette au conflit Israélo-palestinien. Quelques voix s’élèvent pour stigmatiser le deux poids deux mesures qui fait que l’émotion suscitée par les persécutions des non-musulmans d’Irak font davantage réagir les gouvernants occidentaux que ne le font les morts de Gaza. Il faut dire que l’EIIL réunit moins de support qu’aucun des camps de l’autre conflit. Parce qu’en notre époque de grande tolérance, se mettre à massacrer ou à expulser les minorités est généralement très mal vu. D’autant plus que les massacreurs-expulseurs appartiennent à la mouvance honnie des islamistes. Dans ce cas, agresseur et victime sont clairement identifiés. Il est donc aisé que se crée pour blâmer le premier et vouloir secourir le second une quasi-unanimité.

Dans le conflit que les troubles Irakiens ont supplanté, les choses sont moins simples. Du coup se cristallisent deux camps soutenant sans états d’âme l’un ou l’autre des protagonistes. Ce simple constat témoigne de la complexité du problème. Je n’avais jusqu’ici pas écrit le moindre mot sur la question. L’enthousiasme avec lequel tout un chacun prenait parti pour ses champions faisait que je me sentais, moi qui n’aime de fine amour aucune des parties prenantes, très mal à mon aise pour exprimer dans ce concert aussi véhément que dissonant une opinion mitigée.

Il me semble que tout dépend du point de vue temporel à partir duquel on considère les choses. En 2014, comme de tout temps, un état dont l’existence est reconnue peut-il sans y répondre accepter que ses voisins envoient des milliers de missiles sur son territoire sans y répondre (même si les dégâts occasionnés sont peu importants du fait de la supériorité technologique de l’assailli) ? Bien évidemment, non. Que cette réaction soit faite avec les moyens incomparablement supérieurs dont dispose l’un des belligérants entraîne forcément un nombre de victimes et de dégâts collatéraux importants.  Car il est rare que David terrasse Goliath (notons au passage l’ironie d’une telle métaphore : le géant est un philistin (terme dont dérive « palestinien » quand David est Juif). D’un autre côté on peut comprendre que le Hamas qui domine Gaza utilise, faute de mieux (car s’il était en possession de moyens militaires comparables à son ennemi, il mènerait une « guerre classique »), cette arme des faibles qu’est le terrorisme et qui tire bénéfice de la répression qu’il engendre. Plus cette dernière est disproportionnée, plus on y  gagne. Des attaques menées à partir d’endroits densément peuplés entraîneront fatalement un nombre de victimes important qui a son tour suscitera de nouvelles vocations de terroristes. Tout ça est de « bonne guerre ». Libre à chacun de choisir le droit de l’État d’Israël à défendre sa peau à tout prix ou de ne vouloir prendre en considération que le nombre de victimes palestiniennes.

Si on choisit un point de vue plus historique, qu’on remonte à l’origine du sionisme, dans les années 80 du pénultième siècle, il est compréhensible que les Juifs, suite à la vague de pogroms qui parcourut l’Europe orientale aient pu rêver d’obtenir un foyer national qui les placerait à l’abri des massacres et autres persécutions. La déclaration Balfour commença à donner un début de consistance à ce rêve, la montée du nazisme et plus généralement de l’antisémitisme, son arrivée au pouvoir et les conséquences que l’on sait favorisèrent l’immigration des Juifs en Palestine sous mandat anglais, la guerre que provoqua en 1948 la proclamation de l’État d’Israël et qui eut pour double conséquence la fuite d’arabes et l’afflux de Juifs expulsés des pays arabes finirent par faire de l’ancienne Palestine un territoire majoritairement juif (sur l’évolution du peuplement juif en Palestine, voir ce tableau). Suivirent 3 guerres Israélo-arabes et bien des vicissitudes pour les Palestiniens avec toutes les rancœurs et les haines qu'elles ne pouvaient manquer de faire naître . Reste à savoir si le sionisme était la solution… Reste à savoir si la multiplication par 100 en un siècle des membres d’une religion différente de celle des précédents habitants du pays et la mise en minorité de ceux-ci aurait, où que ce soit et de quelque manière que ça se soit produit, pu se faire dans la joie et la bonne humeur…

N’étant ni pro-sioniste ni pro-palestinien, je me contente égoïstement de me féliciter de ce que Yahweh en sa grande sagesse n’ait pas promis la Normandie à Abraham.