..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 18 juin 2014

Toubon a tout faux !



Ainsi, M. Toubon (que je croyais décédé tant il s’était fait oublier ces derniers temps) ne sera pas « défenseur des droits » !  Notre bon président l’avait pourtant pressenti pour occuper ce poste. C’était compter sans la vigilance citoyenne des parlementaires socialistes. Car s’ils n’ont pas de cap, ils ont une mémoire… Ainsi le pauvre homme devra-t-il, à à peine soixante-treize ans, se contenter de sa présidence du conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Eh oui, un tel poste et une telle institution existent ! Avouez que pour un homme qui fut longtemps député, maire d’un arrondissement  à Paris, plusieurs fois ministre, qui prit sa préretraite au parlement européen, se trouver réduit à consacrer son indomptable énergie à déterminer la direction que devrait prendre un établissement dont la plupart des Français ignorent jusqu’à l’existence  c’est tomber bien bas. Tout ce qu’on peut espérer c’est que ce poste est rémunéré et qu’il l’est grassement…

Mais qu’a donc fait le bon Jacques pour que la représentation nationale  s’oppose à sa nomination ? Qu’est-ce qui le rend incapable  de se voir « chargé de défendre les droits des citoyens face aux administrations (ombudsman) et [de]dispose[r] de prérogatives particulières en matière de promotion des droits de l'enfant, de lutte contre les discriminations, du respect de la déontologie des activités de sécurité. » comme le dit si bien Wikipédia ? Se serait-il opposé à la défense des droits des citoyens face aux administrations ? Aurait-il combattu les droits de l’enfant ? Prôné la discrimination ? Combattu la déontologie des activités de sécurité (Toutes choses qu’un représentant du peuple, socialiste et donc bon par nature, ne saurait tolérer) ?

Il semblerait que ses principaux crimes soient les suivants : il n’aurait pas voté la loi sur l’abolition de la peine de mort ni celle sur la dépénalisation de l’homosexualité. Tout s’éclaire !  Un gars qui voudrait qu’on coupât en deux (selon l’amusante formule du bon Badinter) de braves gens (en fait, M. Toubon a voté le premier article de la loi prescrivant la peine de mort mais a refusé le reste car il voulait qu’on révisât l'échelle des peines à travers une réforme du code pénal) et qu’on collât les homos en prison ne saurait défendre les droits, cela va de soi, non ?  On se demande même comment des êtres si profondément méchants peuvent exister !

Pourtant ces fautes remontent respectivement à 33 et 32 ans. Jacques était jeune alors, un peu foufou, pas vraiment sec derrière les oreilles. Gageons qu’il se sera repenti, qu’il aura grandi, évolué, que son esprit se sera ouvert… Un homme qui préside à l’orientation d’une structure mettant en valeur les mérites de l’immigration après avoir participé à sa création ne peut pas être totalement mauvais. Et puis ne dit-on pas « A tout péché miséricorde » ?

Eh bien justement : NON ! Pour les socialistes, le moindre faux pas, le moindre écart par rapport à la doxa sont IMPARDONNABLES autant qu’IMPRESCRIPTIBLES. Curieusement, ces gens qui pensent pouvoir changer la société refusent de croire que les gens qui la composent puissent s’amender. Sauf, bien entendu, les criminels de droit commun (qui sont à leurs yeux victimes de la violence sociale). En refusant son bout de fromage à M. Toubon, nos bonnes gens de gauche démontrent si c’était nécessaire qu’ils sont davantage guidés par la haine partisane que par la générosité et l’ouverture. De plus, en infligeant un camouflet à celui qui est censé être leur leader, ils sapent le peu d’autorité qui lui reste. Ce qui est toujours bon à prendre.

mardi 17 juin 2014

Questions à la con



Des centaines de milliers de jeunes se sont vu poser hier quelques questions particulièrement indiscrètes dans le cadre de l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Il leur était alloué quatre heures pour y répondre. Quatre heures pour écrire un tissu d’âneries en réponse à des questions qu’ils ne se sont jamais posées et dont en plus ils n’ont généralement rien à battre. Thèse, antithèse, synthèse, et dans le bon ordre s’il vous plaît !  Il y avait également pour chacune des séries un texte à commenter. Bavarder autour d’un texte ! Voilà une idée qu’elle est bonne ! L’idée de discuter tel ou tel point de la pensée de Descartes, d’Hannah Arendt ou de Karl Popper (je me demande au passage s’il est prudent de faire de la pub à un gars qui porte un nom de stupéfiant) quoi de plus fascinant ? Ça prépare efficacement à cette activité primordiale dans nos sociétés postmodernes qui consiste à sodomiser d’innocents diptères dont le niveau de consentement et l’âge sont difficilement évaluables.

Plus j’avance en âge moins je me sens enclin à répondre sérieusement à certaines questions. Désavantage largement compensé par la possibilité que j’ai de donner un avis éclairé sur d’autres. Par exemple, si je me fous complètement de savoir si l’existence précède l’essence (ou si c’est tout le contraire), je peux vous donner des réponses assez claires concernant par exemple la préparation du lapin au chou, la culture de la patate, l’installation d’un va-et-vient ou d’une cloison en Placoplatre.

Je bénis le ciel de ne plus avoir à passer le moindre examen. J’en suis même à me demander comment j’ai pu en passer tant durant mes six années d’études supérieures et en plus les réussir aisément. Je mets ça sur le compte de la jeunesse et de sa malléabilité. Si c’était à refaire, je craindrais de mourir d’ennui lors du premier partiel…

Toutefois, comme je vous sens avide de connaître mes réponses aux graves questions posées cette année, je ne déroberai pas mais le ferai de manière succincte.

"L'artiste est-il maître de son œuvre?" 
Ben oui.
"Vivons-nous pour être heureux?"
Tant qu’à faire et si possible, oui.
"Les œuvres éduquent-elles notre perception?" 
Alors là je ne saurais dire. La plupart des percepteurs (trices) que j’ai rencontré(e)s m’ont paru avoir une bonne éducation, maintenant si c’était dû aux œuvres… Quelles œuvres d’abord ? La Croix Rouge ? Emmaüs ? Le Secours Populaire ? La question me parait imprécise.
"Doit-on tout faire pour être heureux?"
Non, les tâches ménagères par exemple, doivent être partagées. Et parfois même, on a beau tout faire, on se fait quand même engueuler par son conjoint.
"Suffit-il d'avoir le choix pour être libre?"
Non. Difficile de se sentir libre quand on a le choix entre les galères et le bagne. 
"Pourquoi chercher à se connaître soi-même?" 
Pour ne pas se demander qui est cette personne chaque fois qu’on croise un miroir.

lundi 16 juin 2014

Faisons un rêve…



Quand Fernandez, suite à une passe de Lopez marqua le dix-huitième but en faveur du Honduras le doute commença à poindre au sein des bleus. Il n’y avait que trente deux minutes que le match avait débuté. Jusqu’ici, l’équipe de France n’était pas parvenue à marquer le moindre point. Ce qui était assez logique : en dehors des engagements la baballe s’obstinait à rester à proximité des buts tricolores. Lorsque l’arbitre siffla la fin de la première période le score était de vingt-cinq à zéro.

Dans les vestiaires, le sélectionneur expliqua aux joueurs la manière dont, selon lui, on pourrait inverser le cours du match : « Rien n’est perdu, les gars ! Ce qu’il faut faire, c’est d’abord s’emparer de la baballe, la pousser du pied, DU PIED, j’insiste là-dessus, vers les buts adverses en courant très vite pour pas que les autres ils vous rattrapent, vous pouvez aussi taper dans la baballe pour la passer à un collègue, l’idée est que l’un d’entre vous arrive assez près des cages adverses et, en visant bien, d’un coup de PIED ou de TÊTE, j’insiste encore là-dessus, l’envoie dans un coin où dont que c’est que le gardien il peut pas l’attraper !  Suis-je clair ?» « Ça pour ce qui est d’être clair, vous êtes clair répondit le commandant de l’équipe (à moins que ce soit le capitaine, les grades, moi…) seulement c’est plus facile à dire qu’à faire : moi, quand je cours, ça m’essouffle, je suis tout en sueur et au bout d’un moment ça me fatigue. Sans compter que les autres ils font rien qu’à essayer de nous prendre la baballe, même qu’ils y arrivent tout le temps et qu’ils partent avec en courant plus vite que nous ! » « Ben, quand tu sens que tu fatigues, tu fais une passe à un autre, s’il y en a un dans le coin, c’est tout, coupa le coach. » « Mais des passes, je fais que ça, seulement, le gars il repart avec la baballe dans l’autre sens à fond les manettes et il marque un but chez nous  en profitant de ce que le goal est parti boire un coup ou pisser, s’indigna un joueur ! » « Ah, à ce propos, je voulais te dire que c’est aux nôtres qu’il faut faire des passes, pas aux Hondurassiens précisa l’entraîneur ! »  « Ben moi, je fais des passes aux nôtres, jamais à un Noir, s’indigna l’accusé ! » « Qu’est-ce que tu nous racontes là ? Tu serais pas un peu racisse, par hasard, tu sais que c’est pas bien du tout ? » « Ben vous nous avez dit, chef, qu’y fallait défendre nos couleurs, je le fais ! Faudrait savoir ce que vous voulez, quoi merde ! » « Mais bougre d’âne, les couleurs dont je parle, ce sont celles de notre drapeau, celle de notre maillot ! » Un « Ah bon ? » unanime exprima la surprise générale. « Ben oui, j’ai oublié de vous le vous le préciser, mais les passes, on ne les fait qu’à ceux qui portent un maillot de la même couleur ! ».

Ces précisions eurent un effet salutaire sur la seconde mi-temps : les Bleus n’encaissèrent que douze buts supplémentaires. Il arriva même qu’ils s’approchent des buts adverses, profitant d’une pause-bière de leurs adversaires Honduriens. Hélas, leur gardien qui avait fait vœu de ne plus boire pendant les matchs était là et arrêta le tir.

A l’Élysée, l’annonce de ce trente-sept/zéro provoqua une réunion de crise. Si une victoire de la France était susceptible de faire remonter la cote du président, de telles déculottées allaient la faire plonger dans d’insondables abîmes. Il fallait réagir. « Il faut réagir ! déclara le président ! » « Bravo président, s’écria le Ministre de la Servilité Partisane ! » « Oui, mais comment ? interrogea le premier ministre ? » « Si le foot ne peut que nous desservir, supprimons le foot, suggéra le Ministre des Réformes Hâtives ! » « Génial, s écria son collègue de la Servilité Partisane ! »  Tous se rallièrent à la suggestion du MRH. Les mesures suivantes furent prises : 
  • Interruption immédiate de toute retransmission de match de la coupe du monde 
  • Tout match de football est interdit en France métropolitaine comme dans les DOM-TOM
  • Le bilboquet devient sport national 
  • Toute personne surprise à parler de foot sera passée par les armes et sa famille (ascendants, descendants et collatéraux)se verra privée de sa nationalité, déportée au Brésil et ses biens seront confisqués.

Ces mesures eurent pour conséquence une remontée d’un point de la cote présidentielle. Le Président y vit l’amorce d’une inversion de la courbe de popularité. Hélas, le mois suivant, une hausse importante du chômage eut lieu, suite aux licenciements massifs qui frappèrent l’industrie et le commerce des trompettes en plastique, des perruques ridicules et des peintures corporelles. La cote retomba à son plus bas, et, fidèle à sa feuille de route, le président annula les mesures anti-foot. Les fusillés reçurent la Légion d’Honneur à titre posthume, les familles rentrèrent en possession de leurs biens et retrouvèrent leur nationalité même si la plupart d’entre elles préférèrent rester au Brésil.

Les quarante-cinq pour cent de Français qui n’ont rien à cirer du foot avaient connu un répit d’un mois. Ils en gardèrent un souvenir ému. Un mois de paix, c’est toujours bon à prendre en nos temps troublés…

dimanche 15 juin 2014

Douleur d’un banni



Hier, c’était la Journée Mondiale des Donneurs de Sang. Il est bien normal  qu’une journée spécifique soit dédiée à ce don porteur d’espoir pour blessés et malades. D’autant plus qu’au contraire des donneurs de leçons de tout bord qui nous bassinent quotidiennement, le nombre de donneurs de sang tend à stagner tandis que les besoins en produits sanguins augmentent. Quoi de plus beau, de plus généreux, de plus noble que de se joindre à la cohorte universelle des généreux donateurs en ce jour insigne ?  Eh bien cet honneur doublé de joie et récompensé d’une petite collation m’est refusé. Pour y participer, il me faudrait mentir sur mon passé, en gommer certain épisode.

En effet, il se trouve que la loi m’interdit A VIE tout don de ce genre. Parce qu’entre 1980 et 1996 j’ai séjourné plus de douze mois en Grande-Bretagne. Ce n’est pas la seule raison qui entraîne ce bannissement : si vous subi une transfusion sanguine, une greffe d’organe, de tissus ou de cellules, consommé de la drogue par injection intraveineuse, ou qu’homme vous avez pratiqué le coït avec un autre homme, c’est un NIET définitif ! Vu qu’une seule de ces raisons vous disqualifie, le junkie homosexuel ayant reçu un foie en échange standard tandis qu’il passait un an à Birmingham ne sera pas plus rembarré que moi. Dans ces conditions, pourquoi se gêner se demanderont certains ?

La raison de cette interdiction est le risque de transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jacob, ou plus simplement (écrire Creutzfeldt sans fautes n’est pas donné à tout le monde !) maladie de la vache folle. Il se trouve qu’ayant au meilleur de l’épidémie vécu trois ans et demi durant en terre Britannique, je me trouve d’autant plus exposé que j’ai profité de ce que le bœuf était boudé par une foule timorée et que son prix s’en trouvait abaissé pour m’offrir une cure de bon gros steaks bien saignants tandis que ma compagne d’alors, aussi végétarienne qu’irascible se repaissait de tofu, burgers de soja et autres cochonneries immangeables.

Une chose me turlupine cependant : pourquoi un an ? Quelles études fiables ont permis de déterminer que douze mois étaient nécessaires pour qu’ait lieu une potentielle contamination ? N’est-il pas concevable qu’un individu trempant une bavette dans son café du matin, déjeunant d’une entrecôte, agrémentant son thé de cinq heures d’un steak tartare et dînant d’un épais tournedos bleu ait plus de chance d’être contaminé en trois mois qu’un végétalien en douze ?

La vérité semble être qu’on ne sait pas trop comment se propage cette maladie fatale censée prendre des années voire des décennies pour incuber. Si j’étais homme à m’inquiéter de ma santé, je pourrais donc plus de vingt ans après mon retour scruter mon comportement à la recherche d’éventuels symptômes précurseurs de la possible démence finale. Mais de syndrome pyramidal, point, mes troubles cognitifs sont modérés, je ne semble souffrir, et seulement passagèrement, de certains symptômes du syndrome cérébelleux  que suite à une erreur d’évaluation de la quantité de whisky ou de vodka nécessaire à mon bien être, quant aux mouvements anormaux involontaires, ils m’épargnent semble-t-il vu que je ne vote pas à gauche.

Même si dans les années qui viennent on revenait sur cette mesure, il se peut que ça ne serve pas à grand-chose vu que d’ici un peu plus d’un an je serai trop vieux pour un don de plasma et que 2020 me verra atteindre l’âge limite pour celui de sang. Je pourrais toujours, afin de compenser cette frustration, donner ma vie pour la Patrie (qui, comme chacun sait « est le sort le plus beau, le plus digne d’envie* ») mais ça encore, ça me paraît être un truc de jeunes…

*du moins d’après le « Chœur des Girondins »

samedi 14 juin 2014

Un NAC irréprochable : le lombric



Les animaux de compagnie traditionnels n’ont plus guère la cote qu’avec quelques réactionnaires auxquels leur conformisme désuet interdit de vivre avec leur temps et de voir les nombreux désavantages qu’ils présentent. Le chat miaule, il griffe, dépose dans sa boite des excréments nauséabonds et une urine à faire vomir un chacal, couvre sol, meubles et vêtements de poils. Le chien aboie, il faut le sortir pour qu’il aille déposer ses énormes déjections dans les bacs à sable des squares, il mord, son odeur se fait pestilentielle dès qu’il pleut. Le canari, de par sa livrée jaune-cocu est une insulte au bon gout, il prend un malin plaisir à expédier les téguments des graines dont il se gave le plus loin possible de sa cage, est une énigme pour la science en ce qu’il défèque un poids trois fois supérieur à celui qu’il mange, vous casse les oreilles avec ses cris qu’il faut être quasi-sourd ou dément pour qualifier de chant. Le poisson rouge est certainement le plus répugnant de tous, vu qu’il accomplit ses besoin naturels dans l’eau même où il vit, passe son temps à d’inutiles promenades le long ou autour de son aquarium et, bien que muet, ne cesse d’appeler un certain Bob qui bien entendu, ne vient jamais.  Et je n’évoque là que quelques-uns des tares profondes qui affectent ces quatre bêtes…

On comprend que l’homme d’aujourd’hui s’en détourne. Malheureusement, c’est souvent pour adopter des compagnons qui ne valent pas plus cher : le putois, la baleine, l’alligator, le rat musqué, l’ours, la chèvre, le cobra, le chimpanzé, le tigre, le yéti, le dragon,  pour ne citer qu’eux, ne sont pas exempts de défauts. En revanche, il existe un substitut à ces répugnants animaux qui ne présente aucun désavantage, je veux parler, les plus sagaces d’entre vous l’auront deviné, du lombric.

De taille restreinte, d’un rouge agréable à l’œil, d’une discrétion parfaite, dépourvu de tout poil, incapable de voler, il ne saurait ni vous mordre ni vous griffer. Il faudrait être d’une mauvaise foi totale pour lui trouver le moindre défaut. C’est pourquoi en dehors du merle et de la taupe, dont j’ai dit ici tout le mal que je pensais, il n’a que des amis. Pour bénéficier de sa compagnie, l’idéal est de posséder un jardin. Il s’y promènera en long, en large et en travers, ramenant des profondeurs de précieux oligoéléments, aérant le sol par les galeries qu’il creuse*, et tout ça sans attaquer les racines de vos plantes ni nuire par d’inesthétiques monticules à l’ordonnancement de votre lopin.

Il se peut d’ailleurs, que, sans le savoir, vous possédiez déjà ce précieux animal. Pour vous en assurer, munissez-vous d’un bêche, creusez un trou et examinez la terre ainsi remuée Si vous y trouvez de nombreux lombrics, c’est excellent : signe que votre terre est riche ! Si vous n’en trouvez pas, il vous faudra vous en procurer plusieurs et ceci pour deux raisons principales : lorsque vous serez saisi par l’envie irrépressible de revoir votre petit ami, vous vous verrez contraint pour ce faire de labourer l’ensemble de votre terrain sur deux mètres de profondeur vu qu’il descend jusque là. Même si je vous sais courageux, un tel effort peut s’avérer pénible et cela d’autant plus que votre propriété est vaste. D’autre part, il se peut qu’en allant à sa recherche vous ne tranchiez d’un coup de bêche malencontreux votre animal en deux et dans ce cas, contrairement à une légende tenace autant qu'inexacte, vous ne vous retrouveriez pas avec deux lombrics mais avec un seul, mort. Aucun adhésif, aucun pansement ne saura le rendre à la vie. C’est pourquoi plus le nombre de lumbricidés en votre possession sera élevé mieux vous vous porterez et cela sans qu’il ne vous en coûte le moindre cent vu qu’ils trouvent d’eux-mêmes leur pitance…

Si vous vivez en appartement (il paraît que ça arrive), offrez à vos lombrics un terrarium. Ils feront peut-être un peu la gueule au départ, mais vu leur nature compatissante, ils comprendront que vous aussi vivez dans un espace confiné. Cela vous fera un point de plus en commun et fortifiera votre amitié. Sans compter qu’il est très improbable qu’une taupe ou un merle parvienne à s’introduire dans votre terrarium : vos protégés seront donc à l’abri de tout prédateur et partant moins stressés.

A la ville comme à la campagne le lombric saura donc enluminer votre vie de son aimable présence.
*Particularité qu’il partage avec le mineur de fond qui lui aussi creuse des galeries, ramène des trucs à la surface et est  généralement de nature joviale.