..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 2 mai 2014

La Suisse



Ce petit pays est trop plissé. Quand ce ne sont pas les Alpes, c’est le Jura qui s’y colle. Il est entouré de pays étrangers parmi lesquels la France, l’Italie et l’Allemagne. Du coup, ses habitants, d’un naturel copieur,  se sont mis, en fonction de leur proximité avec l’un ou l’autre de ces pays, à parler qui Allemand, qui Italien, qui Français. Il paraît même qu’un très faible nombre d’entre eux parlerait Romanche, une sorte de patois roman, mais je n’y crois pas trop. Les indigènes, dans un désir de simplification, ont choisi d’utiliser pour gentilé le nom de leur pays aussi la Suisse est-elle  habitée par des Suisses. On pourrait en conclure que le Suisse est affecté d’un défaut de prononciation ou d’une grave dysorthographie quand on constate qu’à l’arrière de ses automobiles se lit le code international « CH ». Détrompez-vous ! Ce « CH »  ne veut pas dire Chuichche mais « Confœderatio Helvetica », nom latin du pays. Ce qui nous rappelle de bien mauvais souvenirs.

Ignoreriez vous, chers descendants des fiers gaulois, que le plus grand des malheurs qu’ait connu notre  peuple, la colonisation, a pour origine les Helvètes, peuple celte des vallées suisses qui, un peu poussés à cela par des Germains, voulaient immigrer chez leurs amis Santons* (tribu celte à qui la Saintonge et Saintes doivent leur nom)? Ces fainéants, afin d’éviter  d’usantes grimpettes à travers le Massif Central, voulurent le contourner par le sud et pour cela traverser la Prouincia Romana. Ils demandèrent l’autorisation au proconsul,  Monsieur Caius Iulius Caesar, un romain pas très commode qui fit cependant une très belle carrière vu qu’il finit divinisé,  ce qui n’est pas donné à tout le monde.  C I C refusa et leur livra même bataille. Ainsi fut déclenchée la Guerre des Gaules avec les désastreuses conséquences que l’on sait : destruction de la magnifique civilisation gauloise et rédaction par Iulius Caesar de son De Bello Gallico dont la traduction d’extraits imposa tant de rudes efforts aux jeunes  latinistes de jadis.

Après avoir connu une bonne pilée à Marignan au cours d’une bataille dont la date laisse mal deviner la grande complexité et les enjeux, les Suisses cessèrent de guerroyer hors de leur territoire. Un temps  ennuyés par le bouillant Bonaparte, lorsque ce dernier se retira des affaires suite à de menues contrariétés, sa neutralité perpétuelle fut reconnue par le Congrès de Vienne. Neutralité qui fut respectée et demeure avec pour conséquence d’éviter les toujours coûteuses dépenses et destructions de guerre, de permettre de se remplir les poches en temps de conflit et de continuer de le faire ensuite. C’est pourquoi le Suisse est riche. Ses banques, son industrie horlogère, ses fromages, son chocolat, ses produits pharmaceutiques, l’irrésistible attrait que son régime fiscal  son climat exerce sur de riches étrangers, lui ont permis d’atteindre un niveau économique TRÈS élevé, si élevé que,  même en ses moments de plus grand délire, M. Mélenchon n’oserait revendiquer pour le travailleur français le montant de 3400€ de SMIC  mensuel (brut, quand même)qu’il est question d’y instaurer !

Notons pour l’anecdote une curieuse manie de ce pays: tout y est pimpant, net et d’une inquiétante propreté au point qu’on s’étonne qu’à ses frontières on ne soit pas prié de s’essuyer les pieds ou de laver ses pneus.

Une autre étrange caractéristique de ce peuple est la coutume qu’il a, et cela depuis 1891,  d’organiser des « votations » sur tout et n’importe quoi. Il s’agit de ce que des gens plus instruits que ces rustres nommeraient « référendums d’initiative populaire ». Ce serait une très bonne chose si ces mauvais sujets n’en profitaient pour légaliser la limitation de l’immigration ou la proscription des minarets. Ils ont même, par ce biais, refusé de rejoindre l’Union Européenne ! Ce n’est pas en France qu’on verrait de tels scandales se produire. Il faut dire que le Suisse est conservateur, voire réactionnaire : ce n’est que depuis 1971 que les femmes y votent !

Résumons-nous : un pays pacifique et riche où les citoyens peuvent librement s’exprimer sur des questions qui les intéressent. Vous faut-il vraiment d’autres raisons pour qu’en bon Français il vous inspire dégoût et mépris ? Est-il vraiment utile de vous déconseiller d’y mettre les pieds ?

*Il y a belle lurette (allez savoir pourquoi) que les Suisses ne viennent plus se réfugier chez nous.

jeudi 1 mai 2014

Faites-vous le pont ?



Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent et les ponts se suivent. A propos de fleurs, à ceux qui n’en auraient pas, j’offre ce muguet qui s'épanouit dans mon jardin : 



Mais revenons à nos ponts. Quoi de plus agréable que quatre jours de congé consécutifs pour le travailleur qui contre vents, marées et propagandes diverses, se refuse à trouver en son labeur une source de joies ineffables et d’accomplissement personnel ?  J’avoue les avoir appréciés, sans pour autant les attendre. Ce que j’attendais mes dernières années de labeur durant, c’était le grand pont, celui qui mène de l’esclavage à la mort et que l’on nomme retraite. Je n’avais qu’une crainte : ne pas aborder ce rivage tant désiré. Car, d’abord confusément puis de manière plus nette, depuis quelques années, j’avais l’impression d’avoir de tout temps été fait pour la vie de rentier.

Il y a moins d’un an, parut un ouvrage nommé L’année du phénix qui traitait de la première année de retraite. Comme le titre le suggère, cette période y était présentée comme  celle d’une résurrection comparable à celle qu’était censé connaître l’oiseau mythique après qu’il se fut consumé sous l’effet de sa propre chaleur. Y étaient évoqués les affres éprouvées par le néo-retraité du pot de départ au vertige ressenti face à tant de temps libre. Eh bien, je dois avouer à ma courte honte, n’avoir rien ressenti de tout cela. J’entends déjà les rieurs arguer qu’entre la vie d’enseignant  et celle d’un oisif, il y a si peu de différence que la transition se fait sans problème. Je ne saurais être d’accord. Même si ce n’est grosso-modo qu’un jour de l’année sur deux, il faut tout de même se lever  tôt afin de respecter les horaires, s’intégrer tant bien que mal à une équipe, conduire vers son lieu de servitude qu’il neige pleuve ou vente alors que le jour n’est point encore levé. Toutes choses qui, sans aller jusqu’à l’horreur, faisaient monter en moi un pénible sentiment d’ennui.  En être affranchi ne me gêna donc nullement.

Le temps libre, j’en rêvais et sa venue fut à la hauteur de mes attentes. Plus de contraintes, qu’elles soient horaires ou sociales !  Contrairement à bien des gens, je ne connus aucune difficulté à me trouver coupé du monde actif : je fréquentais peu mes collègues et n’ayant jamais été amateur de la soi-disant reconnaissance sociale qu’apporte un statut professionnel, si humble soit-il, leur disparition plus qu’ablation fut délivrance. D’autre part, ayant quitté la région où, presque vingt ans durant, j’avais exercé, je ne souffris pas non plus du changement de lieu : j’avais trouvé celui qu’il me fallait. Sauf enneigement excessif  (et encore !) j’y venais passer tout mon temps libre. Y être à demeure m’évita de longs et ennuyeux trajets. En dehors de ma compagne à temps partiel, je n’y ai avec quelques voisins ou commerçants que de brefs échanges courtois.

Cette « solitude » spatiale autant que sociale me convient parfaitement. Je ne saurais m’y ennuyer, sauf un peu quand plusieurs mois de pluie consécutifs viennent perturber mes projets de bricolage ou de jardinage. J’ai ma routine matinale : mots croisés, écriture et lecture de billets de blogs occupent ce moment de « réconciliation avec la vie » qui suit mon réveil bien plus agréablement que ne le faisaient des trajets routiers  hivernaux sur des routes parfois gelées tandis que les phares m’éblouissaient. Ensuite je m’assigne des tâches qu’en général je n’ai pas le temps de réaliser. Il arrive même que je ne m’en impose aucune et qu’entre le Net et quelque lecture le temps passe avec une discrétion  qui me le fait oublier. Vient le soir où quelques whiskies anteprandriaux  viennent me récompenser des exploits du jour avant que les programmes ne  me dissuadent d’allumer le téléviseur.



Il ne s’agit pas là d’une quelconque sagesse ou d’une recette infaillible de félicité oisive. Beaucoup ont besoin des bruits et des commodités de la ville. Comme le fait mon frère aîné, ancien prof de maths, certains ont besoin des contacts qu’apporte l’appartenance à diverses associations au point de continuer une vie de contraintes rythmées par les vacances scolaires… A chacun son chemin de bonheur.

mercredi 30 avril 2014

Hello, le soleil brille, brille, brille…



Aussi étonnant que ça puisse paraître, il semblerait que ce matin, alors que le brouillard vient de se lever, les nuées et leur pluie soient en grève. Heureusement, on nous annonce une nouvelle perturbation arrivant ce soir par la Bretagne.

Pendant ce temps, M. Valls cause sur la RSC™.  Hier, nos courageux députés socialistes  lui ont offert une majorité. Il aurait probablement fallu  un bon nombre de petites souris pour épier les diverses tractations qui ont amené à ce glorieux résultat. La situation n’était pas simple : il fallait, afin de satisfaire les attentes de leurs électeurs de gauche, ou du moins l’idée qu’ils se font de ces attentes, montrer son mécontentement tout en évitant de faire chavirer la barcasse. Il était donc nécessaire de s’assurer que les contre ne seraient pas majoritaires car le risque à terme serait une dissolution peu souhaitée. Notons au passage le paradoxe à l’origine de cette position : la gauche du PS est persuadée que si les électeurs ont sanctionné (par l’abstention, hein, ne nous égarons pas : sans abstention, tout le monde aurait été reconduit dans l’enthousiasme et un fauteuil) les maires  socialistes lors des municipales, c’est parce que la politique du gouvernement n’était pas assez à gauche. Si leur analyse est juste, s’affirmer haut et fort par un vote contre ladite politique aurait peut-être pour effet de provoquer une dissolution  mais pour corollaire une réélection triomphale, les électeurs se remobilisant pour reconduire des députés porteurs de leur justes attentes. Ils n’adoptent pas cette attitude claire. Serait-ce parce qu’ils ne croient pas vraiment à ce qu’ils clament à cor et à cri ? Craindraient-ils que la seule chose que leur apporterait leur cohérence retrouvée serait une belle veste ?  D’autre part, le président prendrait-il, son gouvernement fût-il mis en en minorité, le risque d’une dissolution  avec pour dessein final une réélection suite aux échecs d’un gouvernement de cohabitation ? Rien n’est moins sûr.  Il est si impopulaire que même en cas d’échec d’un tel gouvernement rien ne garantirait qu’il soit en mesure de réunir une quelconque majorité sur son nom ni même que son parti le choisisse comme champion.

On peut donc supposer que les tractations ont dû aller bon train entre les « contre », les abstentionnistes et les « pour » afin que soit atteint un résultat de scrutin mi-chèvre  mi-chou, apte à refléter une grogne tout en s’assurant que rien de fondamental ne s’en trouverait changé.

On assiste ainsi à une comédie peu convaincante, à un jeu de « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » où la gauche du parti fait semblant de s’opposer à une politique qu’elle sait ne pas pouvoir changer et où le gouvernement prétend donner du crédit aux « mouvements d’humeur » d’une pseudo-opposition interne dont il sait qu’elle ne fera rien pour le renverser, tous priant pour qu’une reprise venue d’ailleurs leur permette d’envisager ce qui est leur but unique : la réélection.

Nous vivons des moments intenses qui rendent le jeu politique de plus en plus fascinant.

mardi 29 avril 2014

Y’en a marre !



J’ai un adversaire. Il a un nom, n’a pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est la pluie. Depuis des mois et des mois, cet adversaire m’assiège, contrarie mes projets et me pourrit la vie.

Oh, il m’a naguère laissé quelques jours de répit, mais il est bien vite revenu m’obséder. Entendons nous bien, en tant que Breton d’origine, il y a de l’escargot en moi. Je n’ai rien contre ces petites ondées ou ces crachins qui viennent apporter à la nature l’eau qu’il lui faut pour qu’elle conserve cette verdeur qui la rend riante. Je laisse volontiers les chaleurs torrides et l’aridité à ceux qu’elles amusent. Un an et demi de Sénégal sans pratiquement de pluie ne m’ont pas laissé d’excellents souvenirs.  Seulement, tout est affaire de mesure.  Je me sens un peu dans l’état d’esprit d’un brave garçon qui, sans être ennemi de la chose, après plus de six mois de nuits (et de jours) torrides finit par se demander si, tout bien pesé, s’être mis en ménage avec une nymphomane était  une bonne idée.

J’ai des tas de choses à faire : creuser des allées dans le potager, planter des pommes de terre, tailler mes haies, tondre ma pelouse. Remuer et travailler une terre gorgée d’eau est impossible. Même si ma nouvelle acquisition me permet de tailler par temps humide, être sans cesse interrompu par des giboulées est pour le moins désagréable. Tenter de tondre aurait pour résultat d’embourber une tondeuse qui bourre. Quant à la magnifique allée que j’ai fait réaliser, pour en terminer le tassement, il faudrait qu’elle sèche : du coup l’entrepreneur a laissé son rouleau compresseur  sur mon terrain en l’attente de jours meilleurs. On ne peut pas dire que l’esthétique y gagne…




Je veux bien que cet excès d’humidité soit dû au réchauffement global. Je veux bien tout ce qu’on veut (c’est là mon côté arrangeant). J’ai pourtant du mal à admettre que d’un seul coup d’un seul  le temps se soit détraqué au point qu’un hiver où les tempêtes se sont succédé tous les deux jours laisse ensuite place à un printemps pourri. On dirait que la météo calamiteuse tient à se mettre au diapason de la situation politique. Toutefois, si le temps venait à changer, l’optimisme prendrait le dessus et les trombes d’eau seraient vite oubliées. Tandis que l’embellie politico-économique, il faudrait l’aveuglement d’un militant pour en envisager la simple possibilité…

Dernière minute : suite à une remarque de M. Marchenoir qui mettait en doute ma possession de certain véhicule, je rajoute une photo qui devrait dissiper ses doutes. Hélas, on n'y voit pas le rouleau compresseur...


dimanche 27 avril 2014

Nouveau jouet



Il est des rêves inaccessibles auxquels on finit par accéder. Ainsi suis-je depuis vendredi l’heureux propriétaire d’un magnifique taille-haies thermique dont, vous sachant amateurs de belles choses, je ne saurais vous priver de la contemplation :



Cette petite merveille de l’industrie chinoise m’a été expédiée par M. cdiscount pour une somme modique avec la célérité qui le caractérise. Pourquoi, me direz-vous faire une telle emplette ?  Les raisons sont multiples : tailler mes haies est une corvée au moins biannuelle à laquelle je me résigne avec peine. Ayant un taille-haie électrique, il me faut 50 m de câble pour mener la tâche à bien. De plus, il peut être délicat d’utiliser un tel engin quand les arbustes sont mouillés et encore plus quand il pleut. Or, en nos riantes collines, il est assez fréquent, quoi qu’on dise, que l’humidité règne. Sans compter que point de vue puissance de coupe, l’électrique est inférieur. Tout cela fit qu’un beau soir cette idée me vint et qu'en homme de décision je passai immédiatement commande.

Après avoir lu attentivement une notice qui laissait penser qu’à côté des multiples périls que peut entraîner son utilisation un séjour à Homs un jour de bombardement est nettement plus sûr, je suis passé aux travaux pratiques. Ayant préparé dans le flacon fourni la quantité de mélange 2 temps nécessaire, je tentai, suivant les instructions données, de démarrer l’engin et, miracle, il démarra. Mon tempérament pessimiste me porte à m’attendre à ce que rien de ce que j’achète ne fonctionne aussi la félicité m’envahit-elle quand mes craintes s’avèrent infondées. Mis en confiance, je décidai de pousser l’expérience un peu plus loin et, attaquant une haie, j’assistai à un nouveau miracle : elle taillait !

Hélas, rien n’est parfait en ce bas monde. Si l’outil se montrait plus efficace que celui qu’il était appelé à remplacer, il était bien plus lourd et, vu la hauteur de certaines de mes haies, je ne me sentais pas en capacité de tenir à bout de bras un tel engin. Devais-je pour autant me résigner  à le revendre comme eût fait le timoré ? Que nenni !  A tout problème existe des solutions. Si les haies étaient trop hautes, j’avais entre les mains l’outil permettant de palier cet  inconvénient :  je décidai donc de réduire leur taille. Entre deux averses, je pus constater que ma nouvelle acquisition vous ratiboisait la haie la plus entêtée. Oh, non sans peine  mais qu’obtient-on sans effort ?  Me voici donc investi d’une nouvelle mission : rabattre  50 m de haies d’une bonne quarantaine de centimètres. Ce qui me procurera, entre deux averses des heures de cette activité manuelle sans laquelle mon moral s’étiole. Elle est pas belle la vie ?