Aussi étonnant que ça puisse paraître, il semblerait que ce
matin, alors que le brouillard vient de se lever, les nuées et leur pluie
soient en grève. Heureusement, on nous annonce une nouvelle perturbation
arrivant ce soir par la Bretagne.
Pendant ce temps, M. Valls cause sur la RSC™. Hier, nos courageux députés socialistes lui ont offert une majorité. Il aurait
probablement fallu un bon nombre de
petites souris pour épier les diverses tractations qui ont amené à ce glorieux
résultat. La situation n’était pas simple : il fallait, afin de satisfaire
les attentes de leurs électeurs de gauche, ou du moins l’idée qu’ils se font de
ces attentes, montrer son mécontentement tout en évitant de faire chavirer la
barcasse. Il était donc nécessaire de s’assurer que les contre ne seraient pas
majoritaires car le risque à terme serait une dissolution peu souhaitée. Notons
au passage le paradoxe à l’origine de cette position : la gauche du PS est
persuadée que si les électeurs ont sanctionné (par l’abstention, hein, ne nous
égarons pas : sans abstention, tout le monde aurait été reconduit dans l’enthousiasme et un fauteuil)
les maires socialistes lors des
municipales, c’est parce que la politique du gouvernement n’était pas assez à
gauche. Si leur analyse est juste, s’affirmer haut et fort par un vote contre
ladite politique aurait peut-être pour effet de provoquer une dissolution mais pour corollaire une réélection
triomphale, les électeurs se remobilisant pour reconduire des députés porteurs
de leur justes attentes. Ils n’adoptent pas cette attitude claire. Serait-ce
parce qu’ils ne croient pas vraiment à ce qu’ils clament à cor et à cri ?
Craindraient-ils que la seule chose que leur apporterait leur cohérence
retrouvée serait une belle veste ?
D’autre part, le président prendrait-il, son gouvernement fût-il mis en en
minorité, le risque d’une dissolution avec pour dessein final une
réélection suite aux échecs d’un gouvernement de cohabitation ? Rien n’est
moins sûr. Il est si impopulaire que
même en cas d’échec d’un tel gouvernement rien ne garantirait qu’il soit en
mesure de réunir une quelconque majorité sur son nom ni même que son parti le
choisisse comme champion.
On peut donc supposer que les tractations ont dû aller bon
train entre les « contre », les abstentionnistes et les « pour »
afin que soit atteint un résultat de scrutin mi-chèvre mi-chou, apte à refléter une grogne tout en s’assurant
que rien de fondamental ne s’en trouverait changé.
On assiste ainsi à une comédie peu convaincante, à un jeu de
« Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » où la gauche du parti
fait semblant de s’opposer à une politique qu’elle sait ne pas pouvoir changer et
où le gouvernement prétend donner du crédit aux « mouvements d’humeur »
d’une pseudo-opposition interne dont il sait qu’elle ne fera rien pour le
renverser, tous priant pour qu’une reprise venue d’ailleurs leur permette d’envisager
ce qui est leur but unique : la réélection.
Nous vivons des moments intenses qui rendent le jeu
politique de plus en plus fascinant.