M. Hollande n’est pas un idéologue. Juste un manœuvrier. Un
homme d’appareil qui, avec une forme d’ « intelligence » au seul
service de son ambition, a su se hisser
à un niveau où son incompétence se
révèle. Certains Français, toujours
bonnes pommes, le trouvent plutôt sympathique, concèdent à l’homme les qualités
qu’ils refusent à sa politique. N’est-ce pas en cela qu’ils se trompent le plus ?
Quand un homme attire la haine sur sa personne c’est sans doute bien moins
dangereux pour le pays que quand sa politique
nuit gravement à la cohésion nationale.
L‘homme n’est pas dangereux en lui-même. Des comme lui, avec
plus ou moins de charisme, on en trouve partout : chez les bonimenteurs de
foire, parmi les élus locaux, au sein des représentants en articles de Paris ou
des marchands de poudre du chemin.
Incapable de trancher, il biaise, tente de concilier les
inconciliables, de ménager la chèvre et le chou. Du coup, il installe au
gouvernement la cacophonie ordinaire d’un parti disparate. Comme il est
difficile de contenter tout le monde et son père, quand il déshabille Pierre sans pour autant habiller Paul, il mécontente
les deux. Histoire de calmer le jeu il promet à chacun de riches affutiaux,
mais pas pour tout de suite… Comment
éviter que le doute ne s’installe ?
Il sait pertinemment ne pas avoir en main les leviers de
l’économie, il sait que son clientélisme lui interdit toute réforme en
profondeur susceptible de lui aliéner les maigres soutiens qui lui restent. Du
coup, il laisse le champ libre au sociétal dont il n’a au fond rien à cirer. Ce
faisant, lui qui s’est autoproclamé rassembleur parvient à cliver l’opinion de manière inouïe, exacerbe
les passions et radicalise les conflits.
Son prétendu revirement économique fait enrager sa gauche. Sa
politique de la « famille » outre la droite. Sa ministre de la
justice mitonne une réforme aux petits oignons qui pourrait faire descendre dans la rue des foules nombreuses.
Car la France ne se mène pas comme un parti regroupant des
personnes que leurs intérêts ou leur
aveuglement contraignent ou entraînent à une
unité de façade. Un court succès à une élection présidentielle ne mue pas
forcément un médiocre chef de parti en
homme d’état. Alors que cette stature
devient indispensable quand des décennies de déceptions ont lentement mais
sûrement sapé le prestige de la fonction où l’on accède.
Si une campagne de dénigrement systématique avait su fédérer
contre la personne de M. Sarkozy la gauche et une partie du centre, la politique
sociétale de M. Hollande n’a pour effet que de scinder la droite en
radicalisant ses divisions. Sa politique économique celui de diviser la gauche. Le résultat final de
tout ça étant que, sauf miracle (et ce n’est pas une croissance molle
entraînant une légère inversion de la courbe de chômage qui suffirait), il
deviendra quasi-impossible de gouverner ce pays. Ce qui est proprement désastreux.