..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 16 février 2014

Pour qui voter ?



Nous voici dans une année que l’on peu sans trop de risques  qualifier d’électorale. En mars : les jolies municipales. En juin : les réjouissantes européennes. Il va bien falloir voter pour quelqu’un.

Pour les municipales, la question est complexe. Un maire est souvent une personnalité locale qui tente tant bien que mal de gérer les problèmes concrets de sa commune. Lorsque cette dernière est petite ou moyenne, son étiquette politique, quand il ne cumule pas sa charge avec un mandat national, est relativement secondaire. Il n’y a, par exemple,  pas trente-six manières d’entretenir la voirie…  Dans les grandes villes, ça devient plus politique, car le budget s’étoffant, on peut y avoir une politique culturelle et sociale…

En ce qui me concerne, vu la taille de ma commune (moins de 300 habitants) je voterai pour le maire actuel sans avoir la moindre idée de son étiquette politique, s’il en a une. Étant un agriculteur à la retraite, je le soupçonne de n’avoir pour la gauche qu’un enthousiasme modéré comme la plupart de ses pareils mais je peux me tromper sans que les conséquences en soient dramatiques. Nos rencontres m’ayant laissé l’impression d’un brave homme raisonnable et dévoué, je ne vois aucune raison de ne pas le reconduire.

Le scrutin des Européennes est plus problématique. On va élire à la proportionnelle des gens plus ou moins susceptibles d’infléchir les orientations d’une Europe dont les directives commencent à me gaver.  Vu que j’exclus tout vote de gauche, il ne reste que peu de choix…

Mais, de manière générale, pour les élections qui comptent vraiment, se décider me paraît plus délicat. Certains déclarent voter en fonction d’un programme. J’envie leur innocence. Si nous avions des hommes d’état capable de maintenir un cap contre vents et marées et non des politiciens gouvernant à vue en fonction du mécontentement de telle ou telle catégorie, des sondages ou de leurs chances de réélection, les programmes, à la condition qu’ils soient réalisables, auraient un sens. Voter en fonction d’engagements qui n’ont pour but que de rassembler une faible majorité et dont les promoteurs savent n’avoir ni le pouvoir ni le désir de les mettre en application présente peu d’intérêt. En admettant que nous bénéficions d’un personnel politique fiable, encore faudrait-il que ceux qui les choisissent se soient clairement prononcés en fonctions d’objectifs clairs et non de refus, d’un simple désir de « changement » ou de toute autre raison futile.

Sans compter que l’offre n’est pas très diversifiée. Une fois éliminés les socialistes de gauche, du centre, de droite et d’extrême droite, le réac de tendance libérale se retrouve bien seul. Est-il éternellement condamné à voter pour le moins pire, exprimant davantage ses refus que ses convictions ?

Reste bien entendu le vote blanc. Il paraît même que nos chers gouvernants ont décidé de bientôt (après les municipales, me suis-je laissé dire) comptabiliser ce vote séparément des nuls. Il ne va pas jusqu’à l’intégrer dans les « exprimés »  pour cette bonne raison qu’en ce cas, on risquerait au second tour d’une présidentielle ne voir aucun candidat obtenir les 50% de suffrages exprimés nécessaires à son élection. Le premier défaut de ce vote est donc de compter pour du beurre. Le second est de mêler des refus si divers que ceux des bolchéviques et des nazis  à ceux de centristes frustrés.

Ne pas voter, c’est laisser la décision à ceux dont on refuse les « solutions ».

Face à une telle situation, je me trouve comme la poule à qui on a offert un couteau sans lui donner une bonne raison de l’ouvrir. Et pourtant, je continuerai de voter. Pour qui m’apparaîtra le moins pire, comme d’habitude…

samedi 15 février 2014

Arrêtez la raclée !



Généralement, j’écris pour mon plaisir (et éventuellement pour distraire ceux qui me font l’amitié d’une indulgente lecture).  Une toute autre motivation m’anime aujourd’hui : c’est pour répondre à un devoir moral que je me retrouve face au clavier. En effet, voici  quatre jours déjà, un blogueur d’exception (le fait qu’il soit de gouvernement ne fait que souligner ce qu’il a d’exceptionnel) écrivit que je parlais de lui dans la moitié de mes billets. Or, quatre jours pleins ont passé sans que je lui consacre la moindre ligne. Si une telle situation perdurait, cela aurait pour inévitable conséquence de lui donner tort. Je ne saurais lui infliger une telle peine. Car même s’il menace les valeurs de la  République et refuse le Progrès Socialiste, dans la poitrine du réac bat un cœur.

Il était d’autant plus urgent de pallier cette négligence  que j’apprends qu’au prix d’efforts surhumains mon héros a participé à l’élaboration d’un site  nommé« Stop bashing ! » (en bon français : « Arrêtez la raclée ! »), qui se propose, en réaction (il n’y a, hélas, pas d’autres mot) aux attaques constantes auxquelles le bon président Hollande et son équipe de choc sont en butte, de rétablir la vérité. « Nous pensons qu’une telle campagne médiatique désinforme les citoyens et bafoue leur droit à une information objective qui leur permette de se forger librement une opinion. » Voilà ce que proclame la profession de foi du site. En résumé : Les média déforment, Stop bashing !  informe.  En toute objectivité, bien entendu.

Je trouve ça noble et même louable. En fait, si M. Hollande  et son gouvernement souffrent d’une popularité médiocre (quand je vous dis que j’ai du cœur !), c’est à cause des vilains media qui influencent des masses malléables.  Il suffit donc que quelques citoyens courageux exposent, en toute honnêteté, les multiples raisons que les Français ont de se réjouir de sa merveilleuse administration pour qu’à un climat artificiel de défiance succède une inébranlable adhésion. Comme toutes les grandes idées, celle-ci est simple.

Ainsi verra-t-on, entre autres, les opposants au « mariage pour tous » s’enthousiasmer pour cette sage réforme, les collectivistes rabiques adhérer à la « social-démocratie, les rétrogrades pour qui l’école à pour but d’instruire  saluer la prépondérance des « études du genre », les contribuables exsangues réaliser qu’on ne paye jamais assez d’impôts, M. Mélenchon confesser ses errances et Mme Le Pen adhérer au PS.

Certains esprits chagrins (il en existe,  hélas !) verront là, plutôt qu’un effort citoyen de dissipation des malentendus, une sorte de fan club où la méthode Coué s’allie judicieusement à l’idolâtrie.  Ne les écoutons pas mais gageons qu’un immense succès ne tardera pas à venir couronner les efforts des courageux contributeurs car si tel n’était pas le cas, si cette entreprise de salubrité  ne parvenait qu’à toucher des convertis, il n’aurait pas plus d’importance ni de conséquences  que le proverbial pet dans la Toundra.

vendredi 14 février 2014

La grande peur des « démocrates » a de quoi inquiéter !



"La pensée réactionnaire est devenue tendance depuis une dizaine d'années, elle est devenue à la mode. Je dirais même que le service public lui a sacrément servi la soupe avec des émissions où, soi-disant, c'est la liberté d'expression"

"Comme disait Godard, cinq minutes pour les Juifs, cinq minutes pour les Nazis. Et comme dit Caroline Fourest, c'est même plus souvent maintenant 6 minutes pour les nazis et 4 minutes pour les Juifs"

"On voit toute une série d'émissions sur les radios, à la télévision, ou les leaders de pensée sont des leaders réactionnaires. C'est devenu tendance, ça fait bien de remettre tout en cause. L'alibi de tout ça, c'est la liberté d'expression. Mais les idées qui sont émises, ce ne sont pas des idées, ce sont des délits. Parce qu'elles produisent, quand elles sont appliquées, de la barbarie".

Ces trois déclarations sont de M. Julien Dray, homme de gauche, conseiller régional, antiraciste professionnel et collectionneur de montres de luxe chez qui l’émergence d’opinions contraires aux siennes semblent provoquer une grande peur.

Ainsi selon ce fin analyste, le service public c'est-à-dire les chaines de radio et de télévision d’état seraient au service de la réaction la plus extrême. Reprendre les déclarations de Mme Fourest selon lesquelles on y  fait la part belle aux nazis serait pitoyable si ce n’était inquiétant. Tout ça pour sacrifier à la mode. Évidemment, ce faisant, on n’expose pas des opinions, on commet des délits puisque ces idées mènent à la barbarie.

Il faut avoir le sens de l’observation aiguisé de M. Dray pour tirer ce genre de conclusions après avoir écouté ou regardé les programmes de l’audiovisuel public. D’autres, moins sagaces verraient dans la quasi-totalité des émissions de ces chaines autant de plaidoyers en faveur de son école de « pensée ». Quant à la place prépondérante laissée aux nazis, cela relève du délire.

Ce conseiller régional a une curieuse conception de la liberté d’expression. Pour lui, ce pâté d’alouette qui, comme chacun sait, s’élabore en mélangeant la chair d’un cheval de bienpensance à celle d’une alouette de pensée hétérodoxe contient beaucoup trop d’alouette. La bonne recette devrait n’en contenir aucune trace.

On serait tenté de sourire si le pouvoir en place ne partageait peu ou prou sa vision des choses et n’avait, malgré leur quasi-inexistence, tendance à voir, comme M. Valls,  des nazis partout et par dizaines de milliers. En fonction d’équations absurdes (opposition au "mariage pour tous" = homophobie, limitation de l’immigration et refus du multiculturalisme = xénophobie, refus des études de genre = sexisme, revendication d’une identité française = fascisme voire (les jours de grande forme) = nazi, etc.), tout ce qui se trouve en désaccord avec la doxa socialiste risque de se voir criminalisé. Ainsi M. Finkielkraut se voit-il faire l’objet d’une saisie du CSA pour avoir parlé de Français de souche. Cette répression ne  touche,  pour l’instant, que des figures médiatiques. Verra-t-on bientôt nos modestes blogs poursuivis par cette néo-inquisition ? On pourrait le craindre quand il est question de mettre l’Internet sous surveillance…

La gauche semble très mal supporter  toute mise en cause de son hégémonie idéologique.  De là à ce que d’amalgame en amalgame elle en vienne à museler à coups d’amendes et/ou de peines de prison toute expression d’idées hétérodoxes, il n’y a qu’un pas. Après tout, les lois Pleven et Gayssot ne sont pas faites pour les chiens…

Existe-t-il  plus noble combat que de lutter contre la barbarie ? Encore faudrait-il que celle-ci menace, qu’on ne transforme pas de débonnaires  toutous en loups sanguinaires. Surtout que cette juste cause est bien vite oubliée dès qu’il s’agit de s’allier aux extrémistes collectivistes. A moins qu’ils ne considèrent, entre autres,  la dékoulakisation, les conséquences du « Grand bond en avant » maoïste, le goulag, la révolution culturelle chinoise ou le génocide cambodgien comme autant de péchés véniels d’une idéologie foncièrement bonne, les socialistes se montrent bien tolérants vis-à-vis de certaine barbarie.

jeudi 13 février 2014

Il y a achat de votes et achat de votes



Monsieur Dassault est accusé d’avoir acheté des votes. Ce n’est pas bien. Pas bien du tout. Pour deux raisons. D’abord c’est immoral : en achetant un vote on piétine un droit acquis de haute lutte par nos valeureux pères. Ensuite c’est stupide car rien ne prouve que celui que vous avez rémunéré votera comme il vous l’a promis.  Pour cette dernière raison, s’il était prouvé que le vieux Serge se soit livré à cette pratique honteuse, cela montrerait de sa part une légèreté et une ingénuité peu compatibles avec son statut de chef d’une grande entreprise. Il serait donc urgent qu’il quitte ce poste, ce qui ferait grand plaisir au (plus très) jeune Olivier qui trouve depuis belle lurette que son père tape l’incruste.

Le plus choquant, dans cette affaire, c’est que  M. Dassault Père achèterait  des votes avec son propre argent. Qu’il en ait les moyens ne change rien à son inconséquence. Car normalement, dans toute commune digne de ce nom, c’est avec l’argent public qu’on les achète, ces fameux votes.

Prenons quelques exemples. Le maire d’une ville de 100 000 habitants, fait, pour quelques millions d’Euros, construire une magnifique patinoire. Quelle proportion de la population se servira de cet indispensable équipement ? Quelques pour cents en comptant très large. Il décrète la gratuité de la cantine pour les enfants  nécessiteux,  crée une indemnité Nike pour les jeunes mal chaussés, offre un week-end de rêve  à Vierzon aux membres du club du troisième âge et envoie pour leurs étrennes une boîte de chocolats aux vieillards qui ne sauraient se déplacer (chocolats basses-calories : l’opposition pouvant dans le cas contraire l’accuser de tentative d’assassinat).  En dehors de quelques pisse-froids, tout le monde applaudit M. le Maire : il fait des travaux, est social et à l’écoute des humbles. Ainsi, il se concilie les bonnes grâces des inconscients qui ne réalisent pas que cette « générosité » se fait avec leurs deniers et la reconnaissance de ceux qui en bénéficient, les assistés conscients du côté où leur tartine est beurrée, renâcleraient à  voter pour un candidat qui, sous le prétexte futile d’un équilibre des finances municipales menacerait de limiter voire supprimer ces avantages.  Ce clientélisme ne s’apparente-t-il pas à un achat de votes ?

Une élection se jouant généralement à pas grand-chose, il suffit de satisfaire quelques pour cents de la population pour faire la différence.  Si on ajoute aux partisans sincères, les masochistes bobos et les assistés, on a la formule « magique » qui explique les succès municipaux de la gauche.

Toutefois, il y a des limites à ce type d’achat de votes.  Favoriser 3 ou 4 pour cents de la population est social et bien vu. Si dans une commune on descend en dessous d’un certain pourcentage de bénéficiaires, on bascule du louable clientélisme à l’odieuse corruption.  Exemple : au lieu de faire bénéficier de sa munificence quelques centaines de citadins, le maire la réserve à quelques dizaines de membres de sa famille, même si les sommes sont dix fois moindres (ce qui rend la dépense identique) il se fera mal voir.  Comme quoi la fonction d’édile requiert un sens aigu du ciblage et du dosage.

mercredi 12 février 2014

On nous donne le choix entre deux morts. Et si on choisissait la vie ?



Une chose est présentée comme certaine : l’Europe va mourir. Non qu’on la tue mais parce qu’elle se suicide. Tout économiste sérieux vous le dira : sa démographie calamiteuse la conduit immanquablement au vieillissement, au gâtisme et finalement à l’extinction.

Que nous propose-t-on comme remède ? Eh bien l’immigration extra-européenne, vu que l’intra-européenne reviendrait à  déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Ce remède présente toutefois de menus désavantages : ces populations importées sont difficilement assimilables.  D’ailleurs, l’idée même d’assimilation a été abandonnée. On parle désormais d’intégration, terme au contenu incertain. On s’intégrerait au pays d’accueil sans renier ses racines, et même, comme le préconise la feuille de route du gouvernement sur l’intégration on les cultiverait afin d’en assurer la pérennité.  Dire que cela ne conduirait pas à une société multiculturelle et finalement au communautarisme demande une certaine dose d’aveuglement.

Ce « sauvetage » de l’Europe mènerait donc à transformer un espace culturel  européen divers certes, du fait de ses langues et de ses variantes religieuses, mais qu’unissait grosso-modo ses racines chrétiennes et une civilisation en un simple espace de peuplement. L’Europe survivrait démographiquement au prix de l’abandon de sa spécificité. Peut-on parler, en ce cas de réelle survie ?

Il semblerait donc que nous ayons le choix entre une mort démographique et une mort culturelle. Mais nous laisse-t-on réellement ce choix ? Nos « élites » semblent bien  nous le refuser en présentant la survie par l’immigration non seulement comme la seule solution mais aussi en criminalisant son refus et en vantant l’incroyable enrichissement qu’elle représente.

N’existerait-il pas une troisième voie ?  Sommes-nous condamnés soit au  maintien, voire à la croissance de la population européenne ? Un tel maintien assurerait-il la pérennité de l’influence politique et économique Européenne au niveau mondial ?  On pourrait en douter vu l’émergence de géants tels que la Chine ou l’Inde. Ne serait-il pas imaginable qu’une Europe dont le poids démographique et économique sera n’importe comment en perte de vitesse accepte de se résigner à un  certain déclin démographique ?  N’est-il pas plus souhaitable de sauver sa culture que de poursuivre des chimères politico-économiques ? Un renouveau culturel n'entraînerait-il pas un sursaut démographique ?

Je n’ai pas de réponse à ces questions.  Si vous avez ne serait-ce que des suggestions sur le sujet, n’hésitez pas à les exprimer!