Un de mes lecteurs assidus d’Oulan-Bator (Mongolie Extérieure,
ce qui, vu le climat, demande un certain courage à ceux qui en cette saison
s’aventurent en dehors de la yourte au lieu d’y pédaler comme fait notre brave
président), me signale par MP que le sujet du jour n’est pas la théorie du
genDre mais celle du GENRE. Soit. Sans revenir sur les intéressantes
considérations précédemment énoncées, rectifions notre tir.
Signalons toutefois que je ne suis pas seul à avoir
confondu gendre et genre. En quatrième
de couverture du Droit à la paresse de
M. Paul Lafargue, il était écrit que ce dernier était le GENRE de Karl Marx.
Avant de corriger mentalement cette coquille, je me suis demandé en quoi cette
information concernant les penchants du grand philosophe matérialiste avait sa
place en cet endroit.
Le genre n’a pas de théorie. Heureusement, il a fait l’objet
d’études. Quoi de plus sérieux que des études, je vous le demande ? J’ai moi-même mené des études littéraires. Ce
qui ne m’a logiquement mené à aucune théorie littéraire.
Le genre est une notion qu’il serait bon d’étudier dès la
prime enfance. Notre bon gouvernement
s’en est avisé. Bientôt nos chèreux
têteux blondeux seront en mesure de juger en toute objectivité de ce que sont
bons et mauvais genre. Ainsi, ne pourront être considérés comme BCBG que des
personnes répondant à des critères précis. A condition bien entendu que l’on
étudie également, dès le primaire, le chic.
Sera bientôt révolu le temps où pour des raisons aussi
arbitraires que relatives telle ou telle personne se voyait taxée d’avoir
mauvais genre. Ainsi une femme portant une tenue tout à fait acceptable rue
Blondel, se voyait-elle accusée d’avoir mauvais genre quand elle assistait à la
communion solennelle du rejeton d’une famille intégriste. Cela n’aura plus
lieu, et c’est tant mieux. D’ailleurs, si je ne m’abuse, grâce aux actions
fermes de nos gouvernants successifs, il serait logique que les dames de la rue
Blondel, s’il en reste, s’habillassent de manière adaptée à une cérémonie traditionaliste.
On ne peut donc qu’applaudir des deux mains notre bon
ministre M. Peillon qui encourage des études aussi fondamentales et ce dès
l’école maternelle.