..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 12 janvier 2014

De la caleçonnade au mélo



On dira ce qu’on voudra, mais avec M. Hollande on ne s’ennuie pas ! Jamais de temps morts. Après les révélations sur les escapades nocturnes en scooter du pédalonaute, voilà que le Parisien (relayant le cabinet de la dame) nous  confirme que la pote du président (quel autre titre lui donner, vu qu’elle n’est ni concubine ni épouse et que pour le reste le doute s’installe) a été «  hospitalisée vendredi, après la révélation d'une relation entre le président François Hollande et l'actrice Julie Gayet, pour "prendre du repos et subir quelques examens" », nous faisant osciller entre farce et drame bourgeois.

Sans mettre en doute les sentiments de cette brave dame, ce nouveau rebondissement m’intrigue. Si, comme l’imprimait Closer, le tourtereau et sa tourterelle ne logeaient plus ensemble dans leur appartement du XVe et que cette dernière se trouvait reléguée dans une aile du palais de l’Élysée, n’est-il pas étonnant qu’une personne aussi futée qu’on la devine ne se soit pas un peu doutée qu’il y avait anguille sous roche (ou plutôt maîtresse sous François) ? Surtout qu’il semble que la rumeur courait le Tout-Paris…

On est donc en droit de se demander si plus que de la douleur qu’inflige aux âmes sensibles et pures une déconvenue, la belle Valérie ne souffrirait pas d’une blessure d’orgueil suite à l’étalage sur la place publique des galipettes présidentielles. Blessure d’autant plus grave que sa position éminente n’est due qu’à son statut de maîtresse, si tant est qu’une telle « qualité » confère à qui que ce soit le moindre statut ailleurs qu'en Hollandie. Avec les derniers rebondissements, le strapontin qu’elle occupe (car comment parler de trône ?) vacille bougrement et ce doit être très ennuyeux pour une personne avide de jouer un rôle de premier plan.

Mais tout de même, n’y avait-il pas une autre solution que de se faire hospitaliser comme eût fait une midinette sentimentale aux nerfs fragiles ?  N’avait-elle pas d’amis où de famille chez qui se réfugier pour soigner discrètement ses tourments  sans que la presse puisse en être avertie ? 

Ce nouvel épisode des amours présidentielles ne fait que confirmer le naufrage moral des élites autoproclamées. Quand on se voit, même à tort, attribuer le titre de « Première Dame de France » a-t-on le droit d’adopter le comportement d’une madame Michu qui aurait « ses nerfs » ?  Celles qui l’ont précédé ont du avaler bien des couleuvres. Elles l’ont fait avec dignité, fortes de leur statut d’épouses. Le « couple » Hollande-Trierweiler, n’étant basé sur rien, il ravale ce genre de démêlés à un niveau indigne. Le président se voulait normal. Il ne peut désormais  prétendre l’être qu’en fonction de la norme qui régit le mélodrame. Est-ce bien compatible avec sa fonction ?

Horace, le retour…



“Sic eat quaecumque romana lugebit hostem !” aurait, selon Tite-live, déclaré le seul survivant des frères Horace. On ne peut pas dire qu’il y allait avec le dos de la cuiller ! On pourrait même le qualifier de sévère. Surtout quand on connait les circonstances de sa déclaration et un peu de latin. Pour ceux qui ignoreraient les deux voici des explications : alors que Rome et Albe étaient en conflit il fut décidé que pour départager les deux villes trois champions défendraient les couleurs de chacune lors d’un combat à mort. Pour Rome, ce furent les frères Horace. Pour Albe, les frères Curiace. Je vous passerai les détails (si vous n’écoutiez  que d’une oreille distraite les cours sur la belle tragédie que M. Pierre Corneille écrivit sur le sujet en 1639, allez vous-mêmes combler cette lacune). Toujours est il qu’après avoir perdu ses deux frères, Horace parvint à tuer un par un les Curiace. Content comme tout et fier comme un pou, ne voilà-t-il pas qu’alors qu’il revenait du combat chargé des trophées arrachés aux vaincus, sa sœur voyant qu’il portait la dépouille de son défunt fiancé (un Curiace), s’arracha les cheveux et  se mit à pleurer son amour. Sévèrement contrarié, Horace la transperça de son glaive et prononça les paroles précitées qui signifient  en bon français « Ainsi périsse toute Romaine qui pleurera un ennemi ».

On peut penser ce qu’on veut d’Horace, mais une chose est certaine : tête près du bonnet ou pas, il aurait bien du mal à s’insérer dans notre société de repentance ou pleurer l’ennemi est devenu la règle. Son acharnement à poursuivre l’ennemi de sa haine paraîtrait démodée.

Sauf si, bien entendu, l’ennemi se trouvait être un affreux nazi. Dans ce cas on peut continuer en toute bonne conscience à le haïr et à châtier qui le pleurerait ou serait simplement suspecté de le regretter voire de ne pas le haïr. A la libération, un Horace moderne, sans nécessairement aller jusqu’à tuer sa sœur, aurait donc pu la tondre sous les vivats d’une foule patriote en délire, même si cette dernière n’était pas en pleurs. Et aujourd’hui ?

Il y a quelques jours, un ancien Wafen SS a été inculpé pour avoir participé au massacre d’Oradour-sur-Glane. Le présumé innocent avait dix-neuf ans au moment des faits. Il en a aujourd’hui quatre-vingt-huit.  Bien entendu, il nie avoir tiré. Il montait la garde à l’entrée du village afin que nul n’entre ni ne sorte. Il aurait même sauvé deux Françaises.  Un brave homme, quoi.

Presque soixante-dix ans après ce drame, on continue de poursuivre ses coupables. Le problème, c’est que de ces protagonistes, il ne peut rester que des sous-fifres, de simples exécutants sans aucune parcelle de pouvoir.  Un officier subalterne (et donc soumis aux ordres de ses supérieurs) ne saurait aujourd’hui avoir moins de quatre-vingt-dix-ans. Quand aux officiers supérieurs ou généraux, ils seraient en passe de concurrencer Jeanne Calmant.  N’est-il pas un peu tard pour agir ? Surtout, si, comme le signale avec justesse M. Aristide, la justice ne se propose plus de punir. Elle préfère rééduquer. L’éventuelle sanction se veut  réformatrice.

Je ne voudrais pas me montrer pessimiste, mais de deux choses l’une : soit les soixante-dix dernières années auront permis aux bourreaux de revisiter  leurs erreurs de  jeunesse,  soit ils ont conservé un enthousiasme fervent pour les thèses d’Adolf et leur capacité à se réformer grâce à un salutaire séjour dans la section gériatrique d’une geôle rédemptrice est sujette à caution.

Si les crimes de guerre avaient du  être punis, c’était il  y a quelques décennies, à l’époque où l’ancien nazi se comptait encore par millions et  où au sein de ces millions se trouvaient encore, par milliers, des gens que leur niveau hiérarchique pouvait faire considérer responsables. Et qu’on peut supposer avoir encore tenu des fonctions importantes. Seulement, juger et punir tant de monde n’eût pas été une mince affaire : n’aurait-on pas, en le décapitant,  plongé le pays dans l’anarchie (et pas seulement l’Allemagne ?). Alors, on fermait les yeux. La mode était plus au devoir d’oubli que de mémoire. Ainsi put se construire l’Europe…

Maintenant que presque tous les acteurs et bien des témoins sont allés vérifier si, absorbé par la racine, le pissenlit a meilleur goût, maintenant qu’on a enfin atteint une vision aussi manichéenne que fausse d’un temps révolu, on peut sans problème poursuivre de quasi-fantômes avec toute la hargne qu’ils méritent. Il arrive même qu’après leur mort, on les censure comme naguère Horst Tappert.  A la différence d’Horace, on n’agit plus sous le feu de l’action mais au nom d’une mémoire sacralisée. Est-ce bien raisonnable ?

samedi 11 janvier 2014

Et si c’était une machination ?



Ce matin, comme tout Français avide d’information j’ai fait l’emplette de Closer publication que M. Michel Desgranges  décrivit  comme suit dans son excellent billet d’hier: « magazine assez semblable au quotidien-vespéral-de-référence mais avec des images en couleurs et plus de sérieux dans l'information ». Je voulais  vérifier par moi-même si le reportage photo consacré aux soi-disant amours de notre cher président et d’une (presque) jeune comédienne emporterait ma conviction et serait de nature à dissiper les doutes qu’une longue nuit d’insomnie avait fait naître en mon esprit.

Eh bien ce fut raté !  Que voit-on, sinon un homme non  identifiable (il porte un casque de motard) grimpé à l’arrière d’un scooter ?  Ce même homme pénètre ensuite (toujours casqué) dans un immeuble où, d’après la légende serait, quelque temps avant, entrée l’actrice en question. Rien ne prouve que cet homme soit celui qui préside, avec le succès que l’on sait, aux destinées de notre glorieuse nation. L’article qui accompagne le photo reportage donne davantage de précisions sur cette prétendue liaison. Mais en dehors de ces assertions gratuites, rien de bien convaincant.

Quelque chose me turlupine dans cette histoire : comment se fait-il que Closer ait osé parler d’un tel sujet ?  Les complotistes vous diront que cette parution fait partie du groupe Mondadori, propriété de M. Berlusconi sur lequel M. Hollande a tenu des propos peu amènes. Ils y verraient une vengeance.  Je ne suis pas complotiste. La question reste donc posée. D’ordinaire, quand un président court la gueuse, la presse, même people, fait semblant de ne rien voir. On respecte le mur de sa vie privée,  même si et d’autant plus que, celui-ci manque d’opacité et que les turpitudes présidentielles sont de notoriété publique. Comment expliquer cette exception ? Parce que M. Hollande est de gauche ? Ça ne tient pas : M. Mitterrand ne l’était pas non plus et on fermait les yeux. Parce qu’il est petit,  porte des lunettes et que c’est toujours sur ceux-là qu’on s’acharne ?  Ce serait attribuer de bien bas instincts à ceux qui, au péril de leur vie, nous tiennent informés.

Il y a donc mystère. Curieusement, le président lui-même, plutôt que de contester la véracité de l’affaire, comme vous et moi ferions, parle d’atteinte à sa vie privée. C’est tout juste s’il n’invoque pas le droit inaliénable de tout homme à aller se faire dégorger le poireau ( droit qui, s’il n’est pas inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, est solidement enraciné dans les âmes) !  Il y a donc reconnaissance des faits.

Tout cela est troublant et je me demande si nous ne serions pas en présence d’un coup monté, d’un ballon d’essai. Un peuple ingrat tend à n’apprécier que moyennement les effets  pourtant si positifs de sa magistrale politique. Sa cote de popularité atteint des bas  jusque là ignorés.  Et si le fait de se faire passer pour un chaud lapin, même si sa nature comme son sens du devoir l’en préviennent, lui attirait la sympathie d’un peuple toujours amateur de gaudriole ?   C’est ça qui serait bien !

Bon, demeure le risque que le succès ne soit pas au rendez-vous de cette manœuvre . En ce cas, qu’est-ce qui nous dit que ne paraîtront pas des photos complémentaires montrant, sans casque cette fois-ci mais toujours sur le même scooter piloté par le même motard et aux mêmes endroits, une personne dont le visage ne correspondrait ni de près ni de loin à celui de notre grand homme ?  Je vois bien, en première page de Closer, le titre « On vous a bien eus ! » et en pages intérieures un article racontant le montage de cette supercherie. Du coup, remontée dans les sondages, car le Français aime à rire et rien ne lui plaît plus que de voir à la tête de l’État un farceur (ce qui explique l’élection de M. Hollande et de quelques uns de ses prédécesseurs).  Du coup, plutôt que de s’intéresser au chômage qui monte ou au niveau de vie qui descend, nos compatriotes attendront avec impatience la prochaine facétie présidentielle pour rire à gorge déployée.

Entendons-nous bien : il ne s’agit pas là d’affirmations, juste de conjectures. Seule la suite nous dira si j’ai tort ou raison.

vendredi 10 janvier 2014

Des raisons d’espérer



On attendait un message fort de notre cher président afin d’inverser la courbe du pessimisme. C’est fait. Certes, ça ne concernera qu’une partie de la population mais Paris ne s’est pas fait en un jour.

Or donc, j’apprends ce matin que M. Hollande entretiendrait une liaison avec une actrice qui, si elle a tout de même quelques heures de vol, n’en est pas moins jolie.

Ainsi  quand on approche dangereusement de la soixantaine, qu’on teint ses cheveux clairsemés, qu’on pousse des blagounettess poussives (mouarf !), qu’on est petit, gros et pour tout dire pas très beau,  on peut tout de même s’envoyer en l’air avec une belle femme ? Quel message d’espoir pour le libidineux sur le retour ! 

Il nous est conté que notre cher président a, en ce début d’année  mis son petit casque, enfourché son petit scooter et, suivi d’un seul garde du corps (qu’il aimait entre tous),  s’en est allé retrouver sa belle. N’est-ce pas meugnon, frais, émouvant ? Dans ma lointaine jeunesse (sans casque) n’en fis-je pas autant à mobylette ?  Quel message d’espoir pour l’éternel ado !

Certains esprits chagrins diront que tout cela est bien beau mais que quand on n’est pas président, les chances de connaître ce genre de bonne fortune s’amenuisent. Que nenni ! Il semblerait que l’histoire soit ancienne et date d’avant l’accession au trône du (pas très) bien-aimé François.  Tous les espoirs restent permis ! Et quand bien même ? L’élection  de M. Hollande n’a-t-elle pas démontré qu’avec un charisme d’huitre, une élocution hésitante un « humour » douteux et pas d'idées, on pouvait accéder aux plus hautes fonctions ? Quel message d’espoir pour l’ambitieux médiocre !  

M. Hollande nous avait promis le changement : il tient sa promesse et l’incarne. Ce n’est pas celui souhaité ? Vous chipotez ! Certains voulaient un président normal : ils l’ont ! Quel message d’espoir pour les médiocres libidineux, immatures et vieillissants qui peuvent aujourd’hui s’identifier  à lui !

Gageons qu’avant que le quinquennat ne touche à son terme il saura offrir à bien  d’autres catégories point trop favorisées des raisons d’espérer !

jeudi 9 janvier 2014

D’un détail minime mais significatif



En fin de matinée, encore mal réveillé, j’entendais une émission de la RSC™, dont l’invité était M. Jean  Teulé. Celui-ci venait y vendre un sien opus Mangez-le si vous voulez lequel narre le drame de Hautefaye où suite à un malentendu, des villageois de Dordogne tuèrent puis dévorèrent  un pauvre jeune homme soupçonné d’être un espion allemand.

J’avais déjà tenté de lire un roman de ce natif de Saint-Lô, ville où j’ai des attaches. La tentative fut vaine car Le Montespan, ouvrage universellement encensé par la critique et racontant les aventures du mari de la favorite du Roi-Soleil, me sembla si mal écrit et pour tout dire barbant que je n’en pus mener à terme la lecture.  Ce fut donc un grand succès en librairie.

Mon préjugé n’étant pas favorable, c’est donc  une oreille distraite que je prêtai à son bavardage. Toutefois, alors qu’il retraçait de manière assez stupide et très superficielle les circonstances historiques du drame en question, à savoir la guerre de 1870 en évoquant les causes d’une guerre qui selon lui n’aurait pas dû avoir lieu ( ??!!), il parla de la dépêche d’Ulm, laquelle, suite à une mauvaise interprétation, aurait entraîné un Napoléon III particulièrement susceptible à déclarer une guerre sans motif. Tiens, un lapsus, me dis-je. J’attendais la rectification. En vain. Le scribouillard laborieux continua de parler d’ULM. Ce qui m’étonna le plus c’est qu’aucun des participants ne releva l’erreur.

Il me semblait que la falsification de la dépêche d’Ems,  censée être la cause de ce conflit Franco-allemand, était un fait connu de tous ceux qui avaient suivi un minimum d’enseignement secondaire et que la bataille d’Ulm, sans qu’on en connaisse forcément les détails, était connue comme une victoire de Napoléon 1er . Eh bien non. On peut parler de la dépêche d’Ulm sans qu’aucun sourcil ne se fronce.

Ce n’est qu’un détail, me dira-t-on. Certes, mais n’est-ce pas le signe des progrès de l’ignorance crasse et du manque de rigueur? Comme le fut récemment la réponse d’une éminente animatrice de radio, remarquable par ses prises de positions politiques véhémentes (Mme Pascale Clark, pour ne pas la nommer) qui, lors d’un jeu, se voyant demander le nom d’un célèbre critique littéraire romantique commençant par un mot évoquant la sainteté répondit « Saint-Vincent de Pol »…