Je voyais hier des reportages sur l’affluence que connaissent les Centres des
Finances Publiques en ce joli début de mois. On pourrait imputer cette soudaine
tocade à la crise : n’ayant plus les moyens de se payer de coûteux
loisirs, les braves gens, afin de se
distraire sans bourse délier, iraient
taper la discute avec leur percepteur ou perceptrice, gens de bonne compagnie
et souvent fins diseurs.
Hélas, il n’en est rien. Ils se rendraient en ces lieux vénérés pour y demander qui des
explications, qui des délais de paiement et souvent l’un puis l’autre. Car comme je le pronostiquais en mars,
la récente réception des feuilles d’impôts sur les revenus de 2013 a été source
de surprises pas toujours agréables. Il se peut que parmi la foule des
mécontents se glissent quelques « contribuables de gouvernement » (Le
"contribuable de gouvernement" est au contribuable ordinaire ce que le "blogueur
de gouvernement" est au blogueur normal)
qui viennent manifester leur satisfaction de voir leur trop maigre contribution à l’effort de redressement national augmenter
de manière conséquente. Gageons cependant qu’ils ne seront pas majoritaires.
Il paraît que 20 millions de contribuables ont vu le montant de leur impôt augmenter. Ce n’est
pas rien. Outre le cas que je signalais dans le billet ci-dessus mis en lien,
ceux dont les heures supplémentaires
sont devenues imposables, ceux dont le coefficient familial a été révisé, vont
connaître de substantielles augmentations. Plusieurs centaines d’Euros parfois.
Payables au 16 septembre ou en novembre
et décembre pour ceux qui auraient pris la sage décision de se faire
mensualiser. De telles ponctions sur le budget de personnes modestes ayant déjà
du mal à joindre les deux bouts risquent d’avoir de menues conséquences sur leur consommation. Cela ira-t-il jusqu’à faire
baisser l’activité économique sur le dernier trimestre de 2013 ? L’avenir
nous le dira.
Une chose est cependant certaine : mis à part les « contribuables
de gouvernement », il se peut que beaucoup, se voyant contraints de serrer
une ceinture déjà au dernier cran, en ressentent une sorte de ressentiment vis-à-vis
du gouvernement. C’est, je vous l’accorde
volontiers, un rien mesquin mais la mesquinerie n’est pas une caractéristique
négligeable de l’humain. L’intervention
en Syrie suffira-t-elle à compenser une probable baisse de popularité du Chef
de gare Guerre Hollande ? Ce n’est pas assuré, surtout si elle provoquait de manière collatérale une
instabilité au Moyen-Orient avec les conséquences sur le prix de l’énergie
habituelles en pareil cas…
Faute d’être chaude, la rentrée risque d’être bougonne.