..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 21 juin 2013

Car il est bien court, le temps des fraises…

Les captures du jour (300g, et ce n'est qu'un début!)


Dans un billet d’une drôlerie sans pareille paru il y a juste un an et que je ne saurais trop recommander à mes lecteurs de lire ou relire, j’exprimais ma juste colère contre cet immonde salopard de merle qui déshonorerait l’ensemble de ceux qui portent plumes (à part bien entendu les écrivains, les girls des music-halls et nos amis des Gay-prides) si ceux-ci avaient quelque honneur. Devant une telle attaque, on aurait pu penser que, pris de remords suite à un examen de conscience, le merle aurait amendé sa conduite. Que nenni ! Il continue de boulotter mes fraises comme si de rien n’était. Vous me direz que les merles ne me lisent pas. Qu’en savez-vous ? Je vous trouve bien péremptoire !

Mais revenons à notre sujet. La fraise est un fruit délicieux, qui, cueilli à pleine maturité, a un goût sucré et un arôme sans pareil. Dans ma jeunesse, à Marcoussis, avant que l’agglomération parisienne ne vienne s’amalgamer le village, de nombreux maraîchers entreposaient devant leur porte leurs récoltes du jour avant que des transporteurs ne les emmenassent aux halles de Paris. Les soirs de chaleur le village entier embaumait la fraise.  Combien de livres en mangeais-je par jour quand j’aidais  le vieil Albert à leur cueillette ? Mais foin de nostalgie.

La fraise présente sur ses cousins le haricot et le petit pois un avantage important : sa couleur rouge vif évite qu’elle ne se confonde avec son feuillage. J’ai souvent pensé que si Dieu avait réfléchi sérieusement à la question il aurait fait pois et haricots rouges de manière à en faciliter la récolte.  D’un autre côté, en les faisant de cette dernière couleur, peut-être seraient-ils devenus  la proie des merles ? Il est toujours aisé de critiquer les Créateurs …

Les fraises ont cependant le défaut majeur  de pousser au ras du sol, ce qui demande au récoltant de se pencher bien bas pour les ramasser. C’est ce qui donnait tout son sel à cette plaisanterie que se voyait adressé tout porteur d’échelle « Alors, on va aux fraises ? ». Dieu qu’on savait rire en ce temps-là !

Comme tout être un peu raisonnable la fraise n’aimait pas trop voyager. Elle avait tendance à vite tourner. Mais ça, c’était avant.  On a mis au point des variétés qui supportent le voyage. Elles sont grosses, insipides, mais quand elles vous arrivent du fin fond de l’Andalousie, seule la moitié inférieure de la barquette que vous achetez est pourrie. Il faut attendre le lendemain pour que toutes le soient. C’est ça le progrès !

L’idéal est donc de cultiver des espèces traditionnelles dans son jardin et d’attendre leur parfaite maturation pour les déguster sans apport de sucre. Encore faut-il avoir un jardin. Et cette condition remplie, le fruit mûr attire le merle et d’autres prédateurs  comme ces saletés de fourmis et les répugnantes limaces. Alors, si on se refuse à ne manger que les miettes de ces sagouins, mieux vaut les cueillir avant qu’ils n’attaquent.

Pour terminer, et sans vouloir la flatter, je voudrais signaler que grâce à ses qualités multiples, la fraise a su conquérir, entre autres, le cœur de nos bons rois Henri III et IV (qui en ornèrent leur cou), du tourneur-fraiseur, du dentiste (qui en firent un outil), du veau et de l’agneau (qui s’en enveloppent les intestins) avant que les gourmets ne la récupèrent pour la déguster en blanquette.

P.S. : En ce jour de grand massacre auditif, soulignons que la fraise ne participe pas à la fête de la musique. Je ne saurais donc trop conseiller à Didier Goux de se réfugier dans un carré de fraises afin de profiter des avantages de la vie au grand air sans subir d'agressions sonores.

jeudi 20 juin 2013

Ma santé m’emmerde !



Pour les bien portants, les non-hypocondriaques, en général on passe l’essentiel de sa vie sans voir un médecin beaucoup plus d’une fois par an et encore. De temps en temps, un consciencieux vous fait faire des analyses. Elles sont parfaites ou presque. R.A.S.

Et puis arrive la cinquantaine et ça se corse. On commence à vous trouver  trop de ci, pas assez de ça, votre taux de truc est « inquiétant », quand à celui de machin… Et l’analyse en entraîne une autre, plus fine.

Et ce bouton, là, ça s’rait-y pas un p’tit cancer de la peau ? Oh, rien de bien méchant, mais quand même…  Allez hop ! Chez le spécialiste ! Et pas de discussion ! Re-analyse. C’était bien ça ! Intervention !  Puis surveillance…

Et le cœur ? Il y a des trucs bizarres… Cette douleur fugace qui vous scia un soir, ça s’rait-y pas un signe avant-coureur de l’infarctus qui, vue votre déplorable hygiène de vie, devrait logiquement vous terrasser un de ces quatre ? Et vlan, en observation ! Une fois bien observé, on vous colle un traitement à vie. Ne serait-ce qu’à titre préventif. Avec visite chez le bon docteur pour le renouvellement et chez le cardiologue une fois l’an. Une crise de tachycardie ? Et toc, que je te colle un appareil qui va te faire un électrocardiogramme sur vingt-quatre heures des fois que…

De fil en aiguille, on passe de plus en plus de temps à voir de plus en plus de médecins. Des gens généralement bien élevés et propres sur eux. Un seul défaut : leur petite fixette sur la santé. Il est vrai qu’un médecin qui n’en aurait rien à foutre… N’empêche, ils sont lassants : faudrait pas boire, pas fumer, manger sainement, faire du sport. Et quoi encore ? Quand ils sentent que, selon vous, leurs bons conseils ils peuvent se les carrer quelque part, ça les rend maussades. Ils préfèrent les bons petits soldats, ceux qui qui les prennent pour une seconde maman et qui disent « le médecin m’a interdit les sushis et le lait de jument fermenté »…

D’un autre côté, le jour où j’ai fait une crise de colique hépatique, j’étais bien content qu’un chirurgien vienne m’enlever la vésicule. Quoique, vue l’intensité des douleurs, au bout de dix heures un gars serait venu me coller un bon coup de bêche derrière les oreilles, je lui aurais également dit merci…

En résumé, en dehors des urgences, je crois que la prise en charge médicale d’aujourd’hui est surtout faite pour ceux qui tiennent absolument à vivre indéfiniment. Ce n’est pas mon cas. Tant que je le pourrai, j’entretiendrai mes vices. Avec le taux de triglycérides qui me plaît. Des cancers du poumon, de la gorge, de la langue, de l’estomac, du colon ou de l’AVC et de l’infarctus qui tous me pendent au nez qui gagnera la course ? J’aurais une petite préférence pour un truc qui me laisse le temps de ranger mon bureau mais dans le fond je m’en fous. Et n’importe comment, on ne me laissera pas le choix.

Sans compter qu’une mort accidentelle est envisageable. Qui dit qu’un chasseur à la vue basse ne me prendra pas pour un lièvre (bien que je n’en aie pas le bec) ? Qu’une moissonneuse batteuse  ne viendra pas, fléau de Dieu moderne, me moissonner ? Qu’un taureau joueur ne me prendra pas pour une sorte d’El Cordobes ? Se promener dans la campagne présente tant de risques…

mercredi 19 juin 2013

Ah quel bonheur de n’être plus clown !



J’ai été, de longues années durant, clown  professeur au cirque « Éducation Nationale ». Et plus je vois l’évolution de ce grand corps qui un temps fut instruisait la jeunesse, plus je suis heureux de ne plus faire partie de son personnel. Ce ne sont pas les articles que signale Skandal qui me feront changer d’avis.

En gros, il semblerait que l’on encourage fortement, dans l’Académie d’Orléans-Tours (où j’ai sévi), les professeurs à noter plus largement afin d’éviter que ladite Académie ne se trouve dans le peloton de queue des succès au bac. Rendez-vous compte :  « En 2012, avec 83,3 % de réussite à l’examen, elle se classe 22e académie de France, juste avant Nancy-Metz, Amiens et Créteil, un point et demi en dessous de la moyenne nationale. » Un point et demi !  Si après ça le Recteur ne passe pas pour un gros nul et qu’on ne le rétrograde pas à un emploi de femme personne de service dans un collège « sensible » du 9-3, c’est qu’il n’y a plus de démagogie justice dans le royaume du Danemark  la République !  Il lui fallait réagir ! Et fissa !  Ce serait ce qu’il a fait en demandant que l’on notât sur 24 au lieu de 20.  Il aurait pu ordonner que l’on repêchât les élèves jusqu’aux abysses.  Mais c’eût été moins joli.

On peut se poser la question de savoir si dans ces conditions le bac conserve une fonction autre que de prouver l’efficacité manipulatrice du Recteur et de ses sbires son équipe et si le jour des résultats ce ne sont pas eux qui paniquent le plus.

De manière générale, c’est la question de la note qui est au centre du problème. Il y a quelques jours, une jeune collègue me racontait que son chef d’établissement avait de son propre chef relevé le niveau des notes qu’elle avait attribuées à ses élèves, trouvant ces dernières trop basses pour assurer le statut d’ « excellence » (ou de simple médiocrité) de sa boite. On croit cauchemarder…

Et pourquoi ceci ? Parce que la « réussite » scolaire devient de plus en plus indispensable. Les parents la rêvent, la demandent, l’exigent !  Faute d’une amélioration massive des performances, histoire de ne pas les décevoir, on procède à une augmentation substantielle du niveau de la notation. Ainsi tout le monde est content. Même s’il fait vingt fautes diverses par ligne d’incompréhensible débagoulage, votre fils, votre fille, chère Madame, cher monsieur a sa moyenne en français. N’est-ce pas là l’essentiel ?

Chaque élève a droit à la réussite. C’est comme le mariage pour tous : accorder un droit à de nouvelles personnes ne retire rien à ceux qui en bénéficiaient auparavant.  Ce qui est indéniable. Cela n’empêche aucunement l’élite de se reproduire et les meilleurs éléments d’intégrer les meilleures écoles et d’obtenir,  pour ceux qui en sortent avec un bon rang, les meilleures postes.

Le seul problème c’est qu’il y a un peu tromperie sur la marchandise. On tend à faire croire à tous qu’ils appartiennent à une relative élite et quand vient le temps de trouver un emploi ils se retrouvent face à la réalité.  Ça crée des amertumes. Sans compter que pour obtenir des performances de moins en moins convaincantes on dépense de plus en plus d’argent.

Je plains les jeunes qui embrassent la carrière de clown  d’enseignant si celle-ci continue d’évoluer comme elle le fit. Je me console en me disant que beaucoup ne font qu’y passer un bref séjour tant ce qu’on leur a vendu est différent de ce qu’ils pouvaient en attendre.

mardi 18 juin 2013

Risible !



Vous  avez  un ennemi. Il a été puissant. Devenu  gâteux, il se met à prendre les loups pour des chiens, sa vessie pour une lanterne et ses délires pour une lucidité supérieure. Comme un navire sur son erre il continue encore à donner une impression de vie voire de puissance alors qu’aucune énergie ne l’anime plus.

Que faites-vous? Vous l’observez en attendant que sa folie et ses tendances mortifères l’achèvent. Ses pitreries vous amusent. Quand vous lui adressez la parole, vous affectez le respect-il ne faut pas les contrarier !-, vous feignez même d’entrer dans sa folie, vous promettez de réfléchir à adopter ses lubies. Il n’est pas facile de le faire sans éclater de rire, mais vous vous maîtrisez –il ne faut surtout pas les contrarier !

Ce gâteux, c’est l’Occident. Il perd de plus en plus les pédales dans un monde où on se rit de lui. Ça ne le gêne pas puisqu’ il s’imagine être le monde, incarner les aspirations de tous les hommes. Pitre, il se croit modèle. Méprisé, il croit qu’on l’envie. Ses ennemis l’observent en attendant, sa maladie ayant fini de miner ses dernières forces, de le dépouiller de ce qui lui reste de richesses  après s’être installé chez lui.

lundi 17 juin 2013

Des Grands Prêtres et (accessoirement) de leurs vicaires



Tout le monde en convient : nous avons la gauche la plus intelligente du monde, qu’elle soit de gouvernement, de presse ou de justice.  Ce que l’on oublie souvent de souligner,  c’est  la remarquable solidité de son argumentaire. Ainsi, lors de la malheureuse rixe qui vit la triste fin d’un valeureux héros antifasciste eûmes-nous droit à un festival de bon sens.

Du haut de leur chaires médiatiques les Grands Prêtres du bien penser expliquèrent comment différencier le bon du mauvais extrémiste. Le bon extrémiste, de gauche comme il se doit, lutte pour la justice, l’égalité et finalement le bonheur universel. Le mauvais, de droite bien sûr, milite pour le rejet, la haine et la destruction de tout ce qu’il y a de beau dans la société que la gauche nous mitonne.

Des voix, dont la mienne,  s’élevèrent pour renvoyer dos à dos ces groupes de nazes. Leur message fut dûment stigmatisé comme extrême-droitier, pathétique tentative de minimiser  les fautes des skins et de salir les valeureux défenseurs de la démocratie.

Hélas, hélas, trois fois hélas, si bon soit-il, le grain qui tombe sur un sol stérile ne germera pas. Il en va de même de la sainte parole de nos Grands Prêtres. Si honnête, si noble, si juste que soit leur parole, quand elle tombe dans l’oreille d’un sourd elle a l’effet d’un pet dans la toundra.

J’en veux pour preuve le récent sondage du CSA pour Atlantico. A la question : « Selon vous, les groupuscules d’extrême gauche sont-ils plus dangereux, moins dangereux ou ni plus ni moins dangereux que la démocratie que les groupuscules d’extrême droite ? » 58 % des personnes interrogées répondirent  les trouver également dangereux. Elles furent même 15% à les juger plus dangereux alors que seuls 19%, suivant la parole sacrée, les trouvaient moins dangereux (ce qui au passage ne les exempte aucunement de représenter un danger).

C’est lamentable ! On pourra dire, à juste titre qu’Atlantico appartient au clan du mal ou que chez CSA les sondeurs sont des branquignols. On pourra déclarer, et le vicaire délégué par la gauche pour commenter ces résultats ne s’en prive pas, que la question est mal posée. Ecoutons donc Nicolas Lebourg, journaliste au Nouvel Obs et par conséquent porteur de vérités incontestables :  «Je crains que la formulation « groupuscules extrémistes » ne donne un fort biais. Si on demandait aux sondés s'ils considèrent comme équivalent  (sic) des formations politiques qui pour les unes prônent un nationalisme ethnique et un Etat ne reconnaissant pas les libertés fondamentales, et pour les autres des moyens certes extra-légaux mais visant à instaurer une société égalitaire je suis moins que certain que l'on aurait les mêmes représentations. »  Il est vrai que si on leur posait une autre question les réponses seraient différentes. Nul doute que si on leur demandait de comparer  un week-end gratuit dans un « Relais et châteaux » à un bon coup de pelle à travers tronche, ils seraient peu à dire n’y voir aucune différence. M. Lebourg récite bien son catéchisme, cependant, s’il en a l’étoffe, il n’en a pas encore atteint l’excellence argumentative du Grand Prêtre. Il semble n’avoir pas saisi que la question portait sur la dangerosité respective de groupuscules et non sur la préférence que l’on pourrait montrer entre croiser le chemin d’un agneau farceur ou d’un tigre mangeur d’homme.

Curieusement, ce sondage ne s’est pas vu offert tout la publicité qu’on aurait pu attendre. Aurait-il surpris la vigilance de nos Grands Prêtres et de leurs zélés vicaires ?  Ou bien, animés par une charité toute socialiste, n’ont-ils pas souhaité étaler au grand jour l’inconscience de leurs ouailles ? A moins que, conscients du fait que leurs sermons ne sont pas plus écoutés qu’un Guillot criant « A la coquecigrue ! », ne nous informent-ils que de ce qui va dans leur sens ?