..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 17 mars 2013

Politiques ou bavards pseudo-technocrates ?



M. Aymeric Caron dans une récente émission avait reproché à Mme Véronique Genest de manquer des nécessaires connaissances pour se lancer en politique. Ça me pose question : quelles sont les qualités que devrait avoir un homme ou une femme politique ? Doivent-ils être autant de réincarnations modernes de Pic de la Mirandole ou plus simplement des gens animés par de claires convictions ?

Il va sans dire que notre époque préfère les omniscients ou plus exactement ceux qui se montrent capables de le paraître.  On imagine mal un candidat à quoi que ce soit se déclarer incompétent en un quelconque domaine. Politiques économique, monétaire, internationale, questions sociales, sociétales, problèmes de civilisation, religieux, ils ont réponse et  même solution à tout. Aucun domaine, si technique soit-il ne leur échappe : le prix raisonnable qu’on devrait payer le lait des vaches de race (oh le vilain mot !)  jersiaise,  le rendement à l’hectare du cresson, l’avenir de la sidérurgie de haute et moyenne montagne, la taille réglementaire à partir de laquelle se pêche l’épinoche en basse vallée de la Bouzanne, ils connaissent tout ça sur le bout des doigts. Hélas, leurs opposants, bien qu’avec des chiffres et des opinions totalement différents sont tout aussi érudits.

On en est même à se demander comment il se fait qu’avec de telles irréfutables compétences il soit possible que notre pays connaisse encore le moindre problème. Et si tout ça n’était que du pipeau ? Si nos brillants politiques n’étaient que des perroquets dotés d’une mémoire leur permettant de répéter les réponses aux questions qu’il était probable qu’on leur pose et que leur ont soufflées de véritables spécialistes ?

Le débat politique se transforme de plus en plus en échanges de chiffres contradictoires. Étonnons-nous alors qu’à part quelques passionnés des combats de coqs (persuadés que leur champion a mis à mort l’adversaire)  il finisse par lasser le grand public…

Les technocrates ont leur intérêt. Il est indispensable que certains aient des connaissances suffisantes pour traiter les dossiers techniques. Seulement, est-il vraiment justifié qu’ils occupent, par perroquets interposés, le devant de la scène ? Ne devraient-ils pas se contenter d’un rôle de conseiller auprès de personnes qui, sans avoir leur savoir technique, seraient porteurs de convictions et défendraient une certaine vision de la société ? 

Le politique ne devrait-il pas être davantage un meneur d’hommes, l’animateur d’une équipe plutôt qu’ un pseudo-technocrate omniscient ? Le rôle d’un ministre et a fortiori celui d’un président n’est-il pas de s’occuper des grandes orientations plutôt que de s’exprimer sur  la moindre fermeture d’usine ou de se rendre sur les lieux du premier drame venu ?

La réponse à cette dernière question serait évidente si nous n’étions pas dans une société du spectacle où se montrer compte plus qu’agir ou simplement penser. Le bon peuple veut qu’on fasse semblant de s’occuper de ses petits bobos. Du coup, chaque ministre passe son temps à aller pleurer sur quelques malheurs sélectionnés (il ne peut tout de même pas être partout) et le président se doit de se montrer en permanence ici ou là afin qu’on puisse l’admirer à chaque édition des actus. Omniprésent, il se doit d’être omniscient, sauf à passer pour un con.

La parole d’un politique devrait être d’autant plus rare que sa fonction est éminente.  C’est à ce prix que ses mots auraient du poids. Seulement, il est plus facile de s’exprimer chaque jour sur de l’insignifiant que d’indiquer quand nécessaire la voie qu’il est bon de suivre en fonction de ses grandes orientations. Surtout que pour les défendre, ces orientations, il faut commencer par en avoir. Ce qui est loin d’être évident pour beaucoup.

samedi 16 mars 2013

Cherchez l'erreur !

Entrée de cardinaux en conclave dans la Chapelle Sixtine
N'est-il pas émouvant de voir le recueillement des cardinaux, vêtus de violet, lorsqu'ils entrent en conclave dans la Chapelle Sixtine ?

Comment ça, selon vous soutanes, barrettes et mozettes ne seraient pas violettes mais rouges ? Seriez-vous atteint de daltonisme ? Toutes les personnes réellement cultivées vous soutiendront que vous errez !

Toutes, peut-être pas, mais au moins une, et pas des moindres.

Tandis que,afin de m'instruire, tout en me distrayant je parcourais le dernier écrit d'une blogueuse omnisciente dont il est coutume de taire le nom, une phrase retint mon attention : "Pendant que des hommes en robe violette faisaient des réunions secrètes et intimes afin de trouver un remplaçant qui allait guider leurs brebis avant que les cloches passent...j'étais comme beaucoup de français, sur les routes..."

Croyant à un moment de pardonnable distraction, je signalai à la dame qu'au contraire des évêques, les cardinaux se vêtaient non pas de violet mais  de rouge. Que n'avais-je pas dit là ! On me renvoya dans mes cordes de belle manière ! " Les cardinaux pendant la vacance du pouvoir au Vatican sont en violet, et aussi pendant les période de carême. En tout cas, vous devriez vous renseigner un peu plus avant de chercher la petite bête. Le diable n'est pas dans les détails, je suis désolée de vous l'apprendre à votre âge si vénérable. Le Diable est dans l'ignorance quand on refuse d'apprendre.Le verbe savoir est trop souvent l'ennemi du verbe apprendre.Se tromper arrive à tout le monde mais refuser d'accepter de pouvoir se tromper est effectivement le premier pas vers l'orgueil et la vanité, dégradant la dignité.Mais sans doute tout ceci est trop compliqué pour vous?L'enfer est pavé de bonnes intentions, n'est-ce pas?"

le violet de la honte me monta au front. Quelle buse daltonienne j'étais ! Moi qui aurais soutenu sous la torture avoir vu les cardinaux entrer en conclave vêtus de rouge ! C'est dire si cette érudition en matière d'insignes ecclésiastiques me troubla. Je fis des recherches et découvris le pot-aux-violettes : il était bien vrai que pendant les périodes de l'Avent, de Carême et durant la vacance du siège pontifical les cardinaux se VÊTAIENT de violet en signe de deuil. Tout est dans l'imparfait car l'instruction Ut sive sollicite du 31 mars 1969 avait aboli cet usage.

Je ne ferai pas à ma contradictrice l'affront de penser qu'elle aurait mal lu l'article de Wikipedia dont elle tirait sa science toute nouvelle et m'aurait à tort infligé un camouflet. Je préfère penser que trop prise par ses travaux littéraires, elle a, et c'est bien pardonnable, complètement zappé l'Instruction de 1969 et peu suivi le récent conclave. 

Allez, tiens, étant homme de compromis et peu friand de controverses je veux bien admettre qu'elle n'a pas tort : les cardinaux du conclave étaient bel et bien vêtus de robes violettes mais de ce violet particulier qu'on obtient en ne mêlant aucun bleu au rouge.

Merci M. Boudard !



L’autre jour, je m’interrogeais sur l’opportunité de relire M. Simenon. J’y fus encouragé mais, attendant de renouveler mon abonnement à la médiathèque, j’ai repoussé à plus tard ces lectures. En revanche, l’ayant sous la main, ou plus exactement en rayonnages, je me suis lancé dans la relecture de Cinoche d’Alphonse Boudard où je savais se trouver un portrait à peine déguisé de Georges Simenon. Bien m’en a pris ! Il y a beau temps que je n’avais tant ri !

Ce roman à clés raconte les heurs et surtout malheurs du brave Alphonse alors qu’il travaille en tant que scénariste-dialoguiste sur un film de Luc  Galano, heureux époux de Gloria Sylvène et fils du célébrissime et richissime peintre Ralph Galano. Sous ces masques qui ne trompent personne se reconnaissent  aisément Marc Simenon, Mylène Demongeot et Georges  Simenon. Rien ne manque : l’alcoolisme de Marc, la ménagerie de sa femme, les péchés mignons du grand écrivain. Boudard en fait de pathétiques gugusses dont l’idiotie, la folie, l’obsession sexuelle, le snobisme, le niais suivisme, l’avarice, la futilité, la vanité et autres menus défauts vous arrachent par surprise,au détour d’une phrase, de francs éclats de rire.

L’autre fil conducteur  du récit est l’évolution d’un scénario qui devait au départ narrer les aventures truandes d’un malfrat cacochyme. Au gré des changements de producteurs, tous aussi croquignols les uns que les autres, on abandonne progressivement le vieux malfrat pour une non-histoire sans queue ni tête qu’Alphonse tente de corser un peu avant qu’un dernier ne reprenne l’affaire pour le transformer en instrument de publicité pour son village de vacances.

Ces producteurs, valent leur pesant de cacahuètes.  Le premier, un rastacouère doté d’une syntaxe et d’un accent inénarrables, adore les starlettes qui « soucent perfectionne »  mais n’a aucune intention de financer l’imbécile Luc.  Le second, homosexuel adipeux, est surtout préoccupé de sponsoriser les délires esthétisants de son petit ami. Seulement, il n’a pas le premier rond pour le faire et l’aventure se termine façon catastrophe avec les deux amants en prison, l’un pour chèques en bois, l’autre pour détournement de mineur. Le salut arrive, inattendu, sous la forme d’un Allemand aussi riche qu’ivrogne qui croit dur comme fer au succès de ce qui s’avèrera un bide mérité après que le Luc eut remanié l’histoire à sa sauce.

Faire un parallèle entre Céline et Boudard est enfoncer une porte ouverte. Le problème est que l’un a précédé l’autre et qu’on a tendance à faire d’Alphonse une sorte de sous-Louis-Ferdinand. Les ingrédients sont les mêmes : autobiographie revisitée, tentative de reconstitution du langage parlé populaire, recours aux  points de suspension et d’exclamation pour  rendre l’émotion.  Nier qu’il y ait filiation, voire imitation serait vain. Qu’importe au fond que Boudard emprunte à Céline s’il fait à sa langue de beaux enfants ? Et puis l’ancien malfrat a sur le médecin l’avantage d’une authenticité certaine  et d’un humour désabusé. Je n’y peux rien, je préfèrerai toujours le rire distancié à l’indignée grandiloquence. Voilà pourquoi, je recommanderais sans états d’âme la lecture d’Alphonse Boudard à ceux qu’un bon moment de lecture intéresse.

vendredi 15 mars 2013

Un scandale trop peu dénoncé !



Un brave homme vient de porter plainte contre Madame Trierweiler pour détournement d’argent public.  Et pourquoi donc, me direz-vous ?  Mais parce que cette charmante personne n’ayant aucun lien légal avec le président Hollande, il ne voit aucune  raison pour que la République la loge, la nourrisse, prenne en charge ses déplacements ou lui offre un quelconque secrétariat.

Selon ce Monsieur, notre bon président ne l’épouserait pas pour éviter de payer l’ISF. Imaginer qu’un esprit d’aussi  haute volée que celui de notre cher président puisse abriter de si basses pensées est tout simplement honteux.  Un homme qui aime tant le mariage, qui vient d’en repousser les limites, d’en offrir la possibilité à (presque) tous, s’il le refuse pour lui-même c’est qu’il n’a AUCUNE raison d’épouser Mme Trierweiler. M. Kevlin déclare que cette dernière n’est que la maîtresse du beau François. Quelle vision bourgeoise surannée et qu’en sait-il au juste ?  Et si elle n’était que sa bonne vieille pote ? Une copine avec qui il aime bien discuter le bout de gras, boire des canons, jouer à la belote et  faire des voyages ?  Qu’il couche ou non avec, quelle importance ? Nous vivons à une époque moderne où coucher avec son ou sa pote, quel que soit notre sexe est tout à fait acceptable. Ça ne change rien au fond du problème.

Imaginons que nous ayons un président hétéro, célibataire, veuf ou divorcé qui aurait un bon pote dont il aurait du mal à se passer.  Il n’aurait évidemment avec ce dernier aucun lien juridique. Pas plus que M. Hollande n’en a avec Mme Trierweiler. Ne serait-il pas scandaleux que le pote du président soit reçu à l’étranger comme un conjoint de chef d’état, l’accompagne partout, se voit offrir un secrétariat à l’Élysée ? A quel titre ?

La plainte de m. Kevlin me paraît donc totalement justifiée. Si Mme T.  n’est qu’une copine, il faut que M. H. paie de sa poche tous ses frais. Si elle est plus que cela, il faut qu’il régularise après avoir remboursé toutes les dépenses jusqu’ici engagées.  Si cette dernière solution avait ses faveurs, il aurait de plus, si on en croit M. Kevlin, la joie de pouvoir acquitter l’ISF, suprême délice pour un cœur généreux ! C’est du gagnant-gagnant, François ! Vas-y, épouse ou casque, tu ne t’en porteras qu’encore mieux !

jeudi 14 mars 2013

Ecolos rigolos



J’aime la nature. Je pousse cet amour jusqu’à vivre dans un coin perdu de campagne, c’est dire ! Je pense qu’il faut éviter de la saloper. Et pourtant je ne suis pas écolo, mais alors pas du tout. Et j’ai de bonnes raisons pour ça.

Parce que la nature telle que la voit l’écolo, dans nos vieux pays, elle n’a qu’un défaut plutôt majeur : celui de ne pas exister. Le fait que le communisme n’ait jamais existé nulle part n’empêche pas d’autres d’y croire, me dira-t-on.  D’ailleurs, on ne saurait s’étonner de cette similitude vu que nombre d’écolos sont des cryptocommunistes repeints en vert.

Paradoxalement, l’écologiste prospère dans les grandes cités. Alors qu’il vit dans l’environnement le plus éloigné qui soit de la nature, il voue à la notion totalement fantasmée qu’il se fait de cette dernière un culte fervent.  Il veut la préserver. Intacte. Alors que,  depuis des siècles et même des millénaires, l’activité humaine a totalement bouleversé les écosystèmes originaux (si tant est qu’il en ait jamais existé de plus ou moins stables), il aimerait qu’elle se fige ou retourne à un état antérieur considéré idéal.

Quand j’entends certains discours où ces soi-disant défenseurs de la nature fustigent à la fois la maison individuelle et la voiture au nom de la transition énergétique, je me demande s’il n’y a pas derrière cela un agenda caché. Certes, les habitations collectives sont moins énergivores que les pavillons. Certes, leur construction mange du bon terrain où l’on pourrait faire pousser tout plein de jolis végétaux bien bio. Certes, en éloignant les périurbains de leur lieu de travail au-delà des transports en commun, elle oblige souvent à utiliser une (voire plusieurs) automobile(s) et augmente la consommation de ressources énergétiques non renouvelables. C’est indéniable. Et donc d’un point de vue écologique, la maison individuelle paraît totalement condamnable. Quant à la voiture, inutile d’égrener le chapelet de ses crimes : pour l’écolo c’est une incarnation du diable.

A contrario, l’habitat collectif et les transports en commun, voilà des choses qu’elles sont belles. Et politiquement utiles. Plus l’humain vit en troupeau, plus il est de gauche. La plupart des grandes villes le sont. Normal, vu qu’elles sont peuplées soit de gens qui dépendent de la puissance publique (fonctionnaires, assistés divers), soit de gens plus aisés que leur environnement et leur intelligence supérieure amènent à penser que la puissance publique est seule apte à résoudre les problèmes sociaux (bobos). Ce mélange social  est bon. Pour les rouges repeints ou non en vert.

A  la campagne on est plus ou moins contraint de compter sur soi-même ou sur des solidarités locales informelles. On s’y entraide plus par nécessité que par idéologie. Ça explique en partie pourquoi la campagne vote à droite et parfois même très à droite. On y est en moyenne moins riche qu’en ville mais on y attend moins le Père Noël. Et ça ce n’est pas bon du tout pour les rouges repeints ou non en vert.

La voiture et la maison sont  à mes yeux des constituants fondamentaux de la liberté individuelle. Mais la liberté individuelle est en totale contradiction avec LES libertés, toujours collectives et finalement aliénantes, que prône la gauche et ses imitateurs de soi-disant droite.

Le transport en commun, c’est la soumission aux horaires et la promiscuité. Le logement collectif, c’est encore la promiscuité et dans le meilleur des cas l’obligation « démocratique » au débat et à la décision majoritaire pour tout ce qui concerne l’endroit où l’on vit. Il implique un règlement intérieur. On y est encadré. Mais ça plaît probablement à beaucoup… La liberté, c’est comme la nature : on dit la chérir mais en fait elle fait plus peur qu’elle n’attire vraiment. On préfère en rêver de loin tant il est plus aisé d’idéaliser ce qu’on ne connaît pas.