..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 14 mars 2013

Ecolos rigolos



J’aime la nature. Je pousse cet amour jusqu’à vivre dans un coin perdu de campagne, c’est dire ! Je pense qu’il faut éviter de la saloper. Et pourtant je ne suis pas écolo, mais alors pas du tout. Et j’ai de bonnes raisons pour ça.

Parce que la nature telle que la voit l’écolo, dans nos vieux pays, elle n’a qu’un défaut plutôt majeur : celui de ne pas exister. Le fait que le communisme n’ait jamais existé nulle part n’empêche pas d’autres d’y croire, me dira-t-on.  D’ailleurs, on ne saurait s’étonner de cette similitude vu que nombre d’écolos sont des cryptocommunistes repeints en vert.

Paradoxalement, l’écologiste prospère dans les grandes cités. Alors qu’il vit dans l’environnement le plus éloigné qui soit de la nature, il voue à la notion totalement fantasmée qu’il se fait de cette dernière un culte fervent.  Il veut la préserver. Intacte. Alors que,  depuis des siècles et même des millénaires, l’activité humaine a totalement bouleversé les écosystèmes originaux (si tant est qu’il en ait jamais existé de plus ou moins stables), il aimerait qu’elle se fige ou retourne à un état antérieur considéré idéal.

Quand j’entends certains discours où ces soi-disant défenseurs de la nature fustigent à la fois la maison individuelle et la voiture au nom de la transition énergétique, je me demande s’il n’y a pas derrière cela un agenda caché. Certes, les habitations collectives sont moins énergivores que les pavillons. Certes, leur construction mange du bon terrain où l’on pourrait faire pousser tout plein de jolis végétaux bien bio. Certes, en éloignant les périurbains de leur lieu de travail au-delà des transports en commun, elle oblige souvent à utiliser une (voire plusieurs) automobile(s) et augmente la consommation de ressources énergétiques non renouvelables. C’est indéniable. Et donc d’un point de vue écologique, la maison individuelle paraît totalement condamnable. Quant à la voiture, inutile d’égrener le chapelet de ses crimes : pour l’écolo c’est une incarnation du diable.

A contrario, l’habitat collectif et les transports en commun, voilà des choses qu’elles sont belles. Et politiquement utiles. Plus l’humain vit en troupeau, plus il est de gauche. La plupart des grandes villes le sont. Normal, vu qu’elles sont peuplées soit de gens qui dépendent de la puissance publique (fonctionnaires, assistés divers), soit de gens plus aisés que leur environnement et leur intelligence supérieure amènent à penser que la puissance publique est seule apte à résoudre les problèmes sociaux (bobos). Ce mélange social  est bon. Pour les rouges repeints ou non en vert.

A  la campagne on est plus ou moins contraint de compter sur soi-même ou sur des solidarités locales informelles. On s’y entraide plus par nécessité que par idéologie. Ça explique en partie pourquoi la campagne vote à droite et parfois même très à droite. On y est en moyenne moins riche qu’en ville mais on y attend moins le Père Noël. Et ça ce n’est pas bon du tout pour les rouges repeints ou non en vert.

La voiture et la maison sont  à mes yeux des constituants fondamentaux de la liberté individuelle. Mais la liberté individuelle est en totale contradiction avec LES libertés, toujours collectives et finalement aliénantes, que prône la gauche et ses imitateurs de soi-disant droite.

Le transport en commun, c’est la soumission aux horaires et la promiscuité. Le logement collectif, c’est encore la promiscuité et dans le meilleur des cas l’obligation « démocratique » au débat et à la décision majoritaire pour tout ce qui concerne l’endroit où l’on vit. Il implique un règlement intérieur. On y est encadré. Mais ça plaît probablement à beaucoup… La liberté, c’est comme la nature : on dit la chérir mais en fait elle fait plus peur qu’elle n’attire vraiment. On préfère en rêver de loin tant il est plus aisé d’idéaliser ce qu’on ne connaît pas.

mercredi 13 mars 2013

Neigeux : le dernier épisode !

Si la neige a eu un mérite, c'est de mettre le département de la Manche en vedette. Place qu'il perdra dès que tout le monde aura retrouvé son électricité et sa bonne humeur.

Aujourd'hui, les températures remontent et le dégel s'amorce mais avant que toute cette neige ait fondu, il faudra attendre quelques jours. Je ne suis donc pas près de pouvoir sortir vu l'amas qu'ont déposé less lames devant mon entrée.

N'écoutant que mon courage, muni d'une bêche , faute de pelle (explication ci-dessous), j'ai creusé des chemins vers les annexes et ai découvert à quel point certains amas de neige s'étaient par endroits formés.


Il est long le chemin...

...et bien creux par endroits...

...peu s'en fallut que la serre ne disparaisse...

Je venais de repeindre le portillon du potager du coup on ne le voit qu'à peine. Impossible de l'ouvrir et ma pelle se trouve dans la serre.


Relire Georges Simenon ?



L’autre jour alors que je remettais en place Jane Eyre de Charlotte Brontë  après que l’ennui m’eut fait renoncer à en pousser plus avant la lecture, je tombai sur son voisin de rayonnage L’Énigme Georges Simenon de Fenton Bresler, paru en 1985 chez Balland et me mis à le lire. Je viens de le terminer. Je l’avais lu à la même époque que le Céline de Bardèche dont j’ai parlé ici

J’ai du mal à me souvenir de ce qui pouvait alors me pousser à lire ces biographies. Peut-être que comme le pensait Sainte-Beuve, j’imaginais que la clé des œuvres se trouvait dans la vie de leur auteur ?  Aujourd’hui je me fous pas mal de savoir où sont les clés, sauf celles de ma voiture faute desquelles je ne vais pas bien loin. Ne serait-ce que  parce que l’œuvre est toujours supérieure à  son auteur, si ratée soit-elle.  Qu’un homme ait sauvé cent fois le monde ou passé sa vie à assouvir sa passion du bilboquet, qu’importe s’il écrit bien ? Et s’il écrit mal ça ne change rien.

Simenon est pour moi un vieux compagnon.  Je ne sais pourquoi j’ai commencé à le lire en classe de sixième. Je me souviens même avoir oublié Les fiançailles de M. Hire sur un banc à Orsay alors que je l’avais emprunté à la bibliothèque. Faute de le trouver en librairie j’avais du aller jusqu’à l’entrepôt de l’éditeur pour pouvoir le remplacer  à temps. Quelle aventure ! J’avais onze ou douze ans et bien entendu je n’y comprenais rien. C’était un temps où je lisais tout et n’importe quoi.

Plus tard, j’y suis revenu, lisant les Maigret comme les autres romans. Évidemment, je ne me souviens de rien si ce n’est qu’au bout du compte j’ai fini par abandonner ces lectures à cause du profond malaise qu’elles suscitaient en moi. Jusqu’à une sorte de nausée. J’avais parfois l’impression que Simenon parvenait à pénétrer les tréfonds de l’âme humaine et que ce n’était pas  si beau à voir. A moins que, comme à l’auberge espagnole il n’y trouvât que ce qu’il y apportait. Je finis par opter pour la seconde solution et me détachai de lui.

Ses dictées autobiographiques m’avaient mis la puce à l’oreille : le personnage qu’il s’y construisait me semblait sans grand intérêt. Le livre de Bresler n’arrangea probablement rien. Le portrait croquignolesque qu’en fait Alphonse Boudard dans Cinoche (sous le déguisement transparent de Ralph Galano, l’illustre et richissime peintre) acheva de le détruire à mes yeux.

Ce qui me gênait le plus, c’était son approche du sexe : plus qu’une fête, il apparaissait comme une fatalité furtive subie par une femme résignée comme par  un homme que guide ses pulsions.  C’est du moins l’impression que j’en garde et qui n’aurait rien d’étonnant de la part de l’homme qui revendiqua avoir "possédé" 10 000 femmes (dont 8 000 prostituées)…

Cependant, pour qu’il y ait désamour, il fallait bien qu’il y ait eu attirance d’abord.  C’est pourquoi je me demande s’il me faut ou non relire Simenon, si l’homme (bien) mûr que je suis aujourd’hui portera sur l’œuvre un regard différent de celui qui fut le sien jadis…

mardi 12 mars 2013

Alerte rouge sur la Manche ? Et pourquoi donc ?

Le journal de 13 heures annonçait une alerte rouge sur les départements de la Manche et du Calvados. On se demande bien pourquoi...

Bon, il y a un peu de neige (une grosse trentaine de centimètres et par endroits bien plus)  mais à part ça tout va très bien...

On marche un peu au ralenti, mais il n'y a pas le feu...

Il fait un peu froid, mais c'est de saison...
Portes et fenêtres ne sont qu'en partie bouchées...
Sortir de la resserre chargé d'un panier de bois n'est pas évident...
Le plus dur, c'est pour les animaux...
Et ça continue de tomber....

Tu n’as rien perdu pour attendre !



Le blizzard attendu a fini par arriver et comme Mac Mahon à Sébastopol il a dû se dire : « J’y suis, j’y reste ! » Depuis hier soir la neige tombe ou plutôt virevolte au gré du vent, monte, descend, tourbillonne. Difficile de dire l’importance de la couche puisque le vent la prend ici pour la déposer là, en prive les toits pour l’accumuler au pied d’un mur d’un arbre, d’un buisson, d’un mur. C’est une neige fine qui se plaque et colle aux fenêtres.

Tout est figé. Raymond n’est pas venu soigner ses moutons. Je sais que c’est jour de marché mais à part quelques kamikazes je ne vois pas qui irait par ce temps risquer sa vie en vue d’hypothétiques ventes de moutons ou de veaux… La trace que laissa la voiture de quelque fou sur la route a été effacée par le vent.

Trêve de bavardage, laissons parler l’image (alexandrin à rime interne !)

Fenêtre enneigée

Bruyère emmitouflée en voie d'ensevelissement
Vue générale

Tout cela est bel et bon mais plus que les conséquences immédiates, ce sont les retombées à long terme du phénomène qui m’inquiètent. Regardons les choses en face : j’ai vérifié, c’est la quatrième fois qu’il neige depuis janvier. Du coup, va émerger une nouvelle génération qui se muera avec l’âge en vieux cons qui bassineront la suivante avec  leur bon vieux temps où il neigeait tant. Et ils le feront de bonne foi, en plus ! Ma seule consolation est que je ne serai plus là pour les entendre.