Entendons nous bien : je ne suis spécialiste de rien.
Quand d’autres savent tout sur la géopolitique, l’économie, les religions ou le
savon, je suis incapable de proposer des solutions valables aux problèmes cruciaux
du monde. Tout au plus suis-je capable
de donner quelques conseils utiles en matière de grammaire, de bricolage et de
jardinage. Mais rien de profond, rien qui hausse mes maigres talents à un
quelconque niveau d’expertise.
Ce qui ne m’empêche pas d’avoir un minimum de bon sens.
Depuis bientôt 5 ans nous connaissons une crise majeure. Depuis plus de 30 ans l’état
vit au-dessus de ses moyens. L’espérance de vie ne cesse de croître, entraînant
une augmentation des dépenses de retraite et de santé. La stagnation économique
nuit au volume des rentrées fiscales et autres cotisations sociales. Dépenses
en hausse, rentrées en baisse, endettement maximal, il n’est pas besoin de
sortir de Saint-Cyr pour comprendre que pour faire face à la situation il n’y a
pas trente-six solutions mais quatre :
·
- Augmenter la dette
- Réduire les dépenses
- Augmenter les prélèvements
- Les trois à la fois
Les circonstances risquent de nous contraindre à appliquer
la quatrième et cela QUEL QUE SOIT LE GOUVERNEMENT. Faire grief au gouvernement
actuel de prendre des mesures impopulaires afin de limiter les dégâts est
injuste. On ne peut que lui reprocher d’avoir mal évalué la situation, d’avoir
prétendu avoir des solutions miracles et de faire porter l’entière responsabilité
de la situation présente sur les gouvernements précédents en niant les
circonstances défavorables qu’ils ont connues.
Maintenant, augmenter la dette ne peut se faire que
modérément si on veut conserver la confiance des prêteurs.
Réduire les dépenses de fonctionnement n’a d’intérêt que si
on accompagne ces réductions d’encouragements à l’investissement productif.
Sinon, on ne fait qu’augmenter le
chômage par le biais de suppressions d’emplois. Réduire des prestations déjà
jugées insuffisantes entraîne un fort mécontentement.
Au niveau de prélèvements, la solution démagogique consiste
à faire payer les riches. Prendre l’argent là où c’qu’elle est. Seulement, ces
fameux riches sont rares et mobiles. De plus, les taxer à 75 ou même à 100 % ne
résoudrait rien, il manquerait au moins un zéro, en admettant qu’ils restent
sur place pour se faire dépouiller. Faire payer les pauvres est certes séduisant
mais allez tondre un œuf… Restent les
classes dites « moyennes ». Si l’on considère que quand on n’est ni
vraiment pauvre ni vraiment riche on est moyen, on se trouve face à un gisement
fiscal considérable : la grande majorité de la population. C’est donc là
qu’on va taper.
Et les gens ne seront pas contents, mais alors pas contents
du tout. Ils vont sanctionner le gouvernement. Celui-ci risque de perdre les élections
à venir pour des raisons aussi mauvaises que celles qui l’ont amené au pouvoir.
Il aura beau marier les homos, bouter l’islamiste hors de
Tombouctou et faire voter les étrangers, ça n’y changera rien. Car un homo,
même s’il a trouvé l’âme sœur et vient de convoler n’en reste pas moins un
contribuable. Car un va-t-en-guerre paye des impôts. Car s’il est et demeure au
chômage, avec des indemnités qui stagnent ou régressent, le plus étrange des
étrangers se foutra pas mal de pouvoir élire des conseillers municipaux ou même
généraux.
Sans bénéficier d’une embellie économique venue d’ailleurs
et de laquelle il ne sera au mieux que marginalement responsable, TOUT GOUVERNEMENT aura bien du
mal à se faire apprécier. Sauf de ceux que leurs œillères protègeront de la
réalité et de ceux qui, tout bien pesé, continueront de savoir de quel côté
leur tartine est beurrée. Mais de là à constituer une majorité…