Ça tombe bien, personne n’a songé, ne songe ni ne songera à
m’y appeler.
Pourquoi ce constat amer ? Eh bien parce que j’ai
appris hier que la parution du fameux rapport Gallois sur la compétitivité, prévue
pour mi-octobre, était reportée au 5 novembre. Le bon Louis, aurait-il pris du retard ?
L’aurait-il laissé étourdiment traîner sur la table de la cuisine et, l’ayant
retrouvé maculé de taches de pinard et de graisse, a-t-il demandé un délai afin
de pouvoir le recopier au propre ?
Ça ne semble pas être le cas. D’après des fuites (à quand le
rapport étanche ?), M. Gallois aurait été en faveur d’un « choc de
compétitivité » d’un montant de 40 milliards d’Euros d’allègement des
charges obtenu grâce à une augmentation du taux de la TVA et/ou de celui de la
CSG. Or tous ceux qui ont des oreilles
pour entendre savent que, selon le gouvernement ou du moins certains de ses
membres, il n’est pas question d’augmenter ces taux. D’autres disent que toutes
les possibilités sont à l’étude… Bref,
ce fameux choc salutaire personne ne semble pressé de le faire subir. On
préférerait le « lisser »… L’étaler sur quelques années… Éviter le
choc, quoi… Seulement, un choc qui n’est plus un choc a du mal à produire un
effet de choc…
Pas facile, la politique, hein ? Quand on a crié sur tous
les toits que l’augmentation du taux de la TVA décidée par le précédant
gouvernement était injuste et tout, qu’on s’est empressé de l’abroger, la
moindre augmentation dudit taux risque de vous faire passer pour un charlot. Ce
qui n’est pas souhaitable alors qu’une majorité de Français commence déjà à
envisager que vous le soyez.
Quant à augmenter la CSG, c’est également coton. Parce qu’à
la différence de la TVA, cette foutue CSG se voit comme le nez au milieu de la
figure…
Saynète :
Les français (ils
viennent de recevoir leur virement de salaire ou de retraite) : Ah non
de D… ! Ils nous ont encore piqué des sous !
Le gouvernement (mal
à l’aise) : Il n’y en a pas parmi vous qui aimeraient bien se marier ?
Parce que bientôt le mariage ça va être pour tous…
Les français (l’air
pas content du tout) : Vous nous prenez pour des cons ?
Le gouvernement (un
peu gêné) : Dites-donc, les étrangers, vous savez que bientôt vous
pourrez voter aux municipales ?
Les français (franchement
de mauvais poil) : Vous croyez que vous allez pouvoir nous prendre de la
main gauche ce que vous aviez oublié de nous prendre de la main droite sans
qu’on s’en aperçoive? Vous nous prenez vraiment pour des cons !
Le gouvernement (un
brin vexé) : Comme vous y allez !
Nous ne sommes pas sûrs que vous nous méritiez. On essaie de rétablir la justice, de faire
évoluer la société et tout ce que vous trouvez à faire, c’est râler…
Les français (résignés) :
Bande de cons !
Le problème de l’alternance c’est que pour alterner il a fallu
se déclarer prêt à supprimer tout ce que les prédécesseurs avaient décidé d’ « injuste »
et qu’une fois au pouvoir la situation n’ayant pas changé et la baguette
magique que l’on prétendait posséder ayant mystérieusement disparu, on est bel et bien contraint de prendre les
mesures qui s’imposent. Et qu’on a l’air d’un con, d’un menteur, d’un escroc.
Et que la popularité s’effondre. Et que, quand on a perdu toute crédibilité
comme tout soutien, gouverner devient
difficile.
Ah non, je n’aimerais pas être au gouvernement !