Hier Nicolas se
plaignait amèrement de n’avoir rien à raconter à cause d‘une actualité
politique atone
Selon moi, le blogueur politique se plaint la bouche pleine.
Car quoi de plus aisé que de commenter l’actualité politique ? A quelque
niveau que ce soit ? Et ceci que l’on soit de droite ou de gauche. Le
moindre fait, la moindre annonce, le plus court voyage en train à cheval ou en
voiture sont autant de sujets. Un
exemple : M. Hollande se rend à Romorantin pour y visiter un élevage de lapins
angoras. Que je sois de droite ou de gauche je pourrai en faire une tartine. Soit insister sur l’urgence qu’il y avait pour un chef d’état soucieux de l’avenir économique du pays d’aller
par sa présence soutenir une filière
modeste certes mais qu’il serait coupable de négliger, soit souligner le côté
futile de ce ridicule personnage qui au lieu
de s’occuper des problèmes qui préoccupent vraiment les français ne trouve rien de mieux à faire que d’aller
caresser des léporidés hirsutes.
Si le président ne fait et ne dit rien, j’ai provisoirement la ressource de me tourner vers l’ancienne équipe
et de lui casser du sucre sur le dos ou de regretter le bon vieux temps où tout
allait si bien.
Et puis il y a l’actualité internationale. Un bon blogueur
politique se doit d’être aussi fin géopoliticien qu’habile analyste des
courants macroéconomiques qui parcourent le monde. Il y a toujours une petite
guerre, une petite révolution, un léger massacre quelque part. Un crack boursier à Oulan-Bator, l’effondrement
des cours du hérisson séché en Patagonie, le boom de l’industrie des sex toys en Afghanistan, peuvent, comme leurs
répercussions sur l’économie française, être objets d’analyses.
Vraiment, le blogueur politique ne sait où donner du
clavier.
Il n’en va pas de même
pour tous. Parodions Victor :
La haute cheminée où
quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme (ou un homme) à genoux prie, et songe, et pâlit.
C'est le blogueur généraliste. Il est seul etc.
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme (ou un homme) à genoux prie, et songe, et pâlit.
C'est le blogueur généraliste. Il est seul etc.
Eh oui, car dans sa chaumine ou son château, le blogueur
généraliste est en proie aux affres de la page blanche. Oh, il pourrait parler politique comme tant d’autres.
Il lui arrive de le faire puisque rien d’humain ne lui est étranger mais ce n’est
pas là son cœur de métier. Il lui faut trouver sans cesse de nouveaux sujets,
aussi généraux que possibles. Il peut également parler de ses centres d’intérêts
qui se doivent d’être multiples… N’empêche que trouver chaque jour un nouveau
sujet est difficile. Seuls les plus acharnés consciencieux y parviennent. A
quel prix ? Pour combien de temps ?
Parfois l’envie de changer lui vient. Il pourrait soliloquer
sur une de ses marottes… Mais ça lasse
vite. Ou bien élargir son activité à tous les domaines et écrire de prétentieuses âneries
sur tout et rien. Les lecteurs viendraient voir ce que ce couillon a bien pu
trouver comme inepties à débagouler sur ce qu’il ignore. Ça fait toujours du
trafic… Hélas, le créneau est déjà amplement occupé. Il a même sa reine.
Décidément, sans vraiment l’envier, le blogueur généraliste
ne peut que constater à quel point la vie du blogueur politique est plus simple
que la sienne.