J’aime manger un couscous, un kebab, un poulet tandouri massala,
un tiep bou diem ou un canard laqué. En matière de littérature, mes goûts sont
éclectiques, allant de l’Amérique du Sud au Liban en traversant l’Europe. N’aimant
pas la musique que j’entends plus que je ne l’écoute, je ne parlerai pas de mes
goûts en ce domaine. En architecture, hors de l’Europe, c’est l’Islam qui à mes
yeux a produit les plus de chefs-d’œuvre. Pour ce qui est du cinéma, et bien
que j’aie beaucoup de mal à me concentrer sur un film, les anglais et les
italiens ont ma préférence. J’ai chez moi quelques sculptures africaines.
Je ne vais pas dresser un inventaire exhaustif de ce qui,
venu d’ailleurs me plaît. Je voudrais simplement signaler que le simple fait qu’une
œuvre d’art ou un plat quelconque viennent de l’étranger ne me fait pas les rejeter.
Quant aux personnes, je ne vous ferais pas le coup de l’amie
malienne ou du copain arabe. En avoir n’est
pas obligatoire et ne prouve rien. De
nature solitaire, ayant souvent bougé, je n’ai que très peu d’amis. Je dirai simplement que lors de l’année et
demie que j’ai passée aux Sénégal, je ne fréquentais pratiquement que des Sénégalais non pas par antiracisme
mais parce que le hasard des rencontres avait fait que j’en connaissais de très sympathiques.
Que des gens venus d’ailleurs enrichissent notre culture et
varient nos assiettes, je suis pour.
Seulement, tout est une question de nombre et d’assimilabilité.
Les deux éléments sont à prendre en
compte. Le nombre n’est rien quand ceux
qui viennent sont facilement assimilables et que la situation économique
permet de les absorber : des millions d’Italiens, d’Espagnols, de Portugais, de
Polonais se sont totalement dissous dans notre population parce qu’ils venaient
de pays comparables, pratiquaient la même religion (ou n’en pratiquaient aucune)et
qu’il y avait du travail. Dire qu’on les attendait sur le quai de leur gare d’arrivée
avec fleurs et fanfares serait exagéré. Ils commencèrent par être vus par
certains comme de sales ritals, pingouins, portos ou polacks. Mais ça n’a pas
duré.
En revanche, quand la civilisation, le degré de
développement et la religion qu’ils PRATIQUENT sont très différentes, et que l’emploi se fait
rare,les choses sont plus complexes. Il
n’est pas évident de faire se côtoyer harmonieusement des gens qui bâchent
leurs femmes et d’autres dont les filles montrent leur string aux passants.
Tout nouvel arrivant a tendance, par peur de l’inconnu, a tenter de rester
entre soi. Quand les contacts externes sont difficiles, on en arrive à créer des
ghettos, ce qui, en soi, n’est pas
gênant et peut ajouter une note de couleur et d’attrait à une ville. Tout est
une question de nombre et/ou de désir d’assimilation.
Une communauté,
faible en nombre, et refusant l’assimilation peut très bien prospérer au sein d’une
société. Ce n’est pourtant pas sans danger comme l’a prouvé la persécution des
Juifs au fil des siècles et jusque récemment. Une communauté nombreuse,
facilement assimilable, s’y fond sans problèmes. Des communautés ajoutant au nombre le refus de s’assimiler mènent à une société multiculturelle et communautariste. Et ça me parait dangereux
dans la mesure où si les cultures des communautés sont très différentes, soit
elles vivent refermées sur elles-mêmes en s’ignorant mutuellement, ce qui nuit
à l’unité nationale, soit, en gagnant de
l’importance, l’une d’elle tend à vouloir imposer ses mœurs aux autres ce qui
se termine rarement bien. Le danger est d’autant plus grand que la communauté
en question est unie par l’observation de règles de vie strictes.
Une immigration de populations de cultures très différentes
de la nôtre et dont le nombre serait
supérieur aux capacités d’assimilation de notre pays ne peut mener qu’au communautarisme.
La société multiculturelle,
on tend à nous la vendre comme un progrès ou comme inévitable. Angela
Merkel comme David Cameron se sont
prononcés publiquement sur l’échec de
cette politique dans leurs pays
respectifs. Bien entendu, étant de
droite, leur parole est aux oreilles des multiculturalistes nulle et non
avenue.
Mais plutôt que de me traiter de raciste, d’islamophobe ou
de réac nauséabond, toutes choses que je ne suis pas, j’aimerais bien que ceux
qui le font m’expliquent comment ils conçoivent une société multiculturelle
sans problème. Le peu que je lis d’eux ne m’encourage pas à leur accorder une
grande clairvoyance. Car il me semble souvent que, plutôt que d’expliquer en
quoi une politique d’assimilation serait moins bonne que le multiculturalisme,
ils se contentent d’en vanter les mérites tout en niant l’existence des
problèmes qu’il pose déjà.