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jeudi 12 juillet 2012

Ces choses-là sont rudes, il faut pour les comprendre avoir fait ses études (2)




Me voici donc à Tours, laissant à Londres une fiancée éplorée. Elle allait vite s’en remettre. A mon (plus ou moins) grand dam.  La première année nous suivions quelques cours au centre et devions obtenir la première partie du Deug à la faculté. Ce fut une promenade de santé. Un événement capital se produisit pourtant : cette année-là je rencontrai celle qui devait devenir ma première épouse et la mère de ma fille. L’année suivante, nous devions suivre des cours au centre. Je décidai de terminer mon Deug d’anglais parallèlement. Ça ne demandait pas trop d’efforts et j’avais commencé de prendre goût aux études. Des velléités d’ambition pointaient en moi.

A la fin de l’année, je décidai de me présenter au concours des IPES d’anglais. Les IPES étaient une facilité qu’un gouvernement généreux offrait aux étudiants méritants : suite à un concours, il offrait un salaire aux lauréats afin de terminer leur licence puis de préparer un an durant le concours du CAPES.  Hélas, nous étions en 1976 et la générosité se faisait, suite à la crise, languissante.  Il n’y avait que 4 postes pour toute l’académie. J’arrivai  5e. Premier sur la liste supplémentaire. Autant dire recalé, vu qu’aucun des reçus n’eut la bonne idée d’intégrer l’ENS ou de décéder pendant l’été. J’étais vexé comme tout.  Dégoûté, je décidai de tenter ma chance en Lettres Modernes l’année suivante.

La troisième année fut très active. Au centre c’était la formation pratique avec stages et tout. J’entrai en Licence d’Anglais et en 1ere année de Deug de Lettres Modernes à l’université. Trois années à mener de front. J’avais attrapé le virus. De plus, je voulais voir ce que je pouvais obtenir comme résultat en me donnant à fond. Jusque là j’avais fait dans la facilité : aucun effort et résultats médiocres. Les études supérieures me stimulaient. Je voulais réussir brillamment.

Le résultat fut un sans faute : Diplôme de PEGC, Licence d’anglais, titulaire de la première partie du DEUG et, cerise sur le gâteau, reçu premier aux IPES de Lettres. C’était la seule chose qui m’importait vu que cela me permettait de rester trois ans de plus à Tours auprès de la belle de mes pensées.

J’entamai donc des  études de Lettres. Je m’y jetai avec le sens de la mesure qui me caractérise. Durant la deuxième année de Deug, je découvris l’Ancien Français. Allez savoir pourquoi, je me passionnai pour la grammaire historique. J’étais bien le seul. A côté de cela je choisis des UV de linguistique, de phonétique  ou de stylistique. J’étais encore le seul. Les jours d’examens, j’avais du mal à dissuader les filles de venir s’assoir sur mes genoux. Affection intéressée, certes, mais faut pas être trop regardant.  A part ça, je terminai une maîtrise d’anglais consacrée à Erskine Caldwell.

L’année de licence fut tranquille : pour la première fois depuis trois ans je ne poursuivis qu’un lièvre à la fois.  Je continuai l’ancien français, littérature et grammaire, le latin, la stylistique. Je préférais de loin ces sujets un rien ardus mais qui m’évitaient le plaisir mitigé de déposer aux pieds de grands textes des bavassages médiocres.  Je n’y échappais pas totalement, c’eût été impossible, mais m’en tenais aussi loin que possible.

L’année suivante, ce fut la maîtrise consacrée aux « Images de clercs dans le Roman de Renart » et la préparation du CAPES. Et c’est là que, comme on dit avec élégance outre-manche, « la merde frappa le ventilateur ».

mercredi 11 juillet 2012

Ces choses-là sont rudes, il faut pour les comprendre avoir fait ses études (1)





Tu l’as dit Totor, les études, y’a rien de tel pour comprendre les choses rudes !  Et pourtant je n’avais pas tellement envie d’en faire. Le lycée m’avait autant ennuyé que le collège lequel n’avait en termes de morosité rien à envier au primaire. Bon an mal an, je passais en classe supérieure. J’avais des facilités. Ça m’avait amené au bac après lequel, suite à une conversation avec Muriel, mon amour du temps, j’avais postulé pour un poste d’instit remplaçant. Le temps du Service National  venu j’avais, grâce aux relations politiques de mon père, obtenu d’aller le faire dans la coopération au Sénégal. Là je rencontrai Susan, qui me donna le goût de l’anglais(e). Rentré un an durant en France, j’y exerçai  à Dreux, aux Chamards dans un collège dont le principal m’accorda son estime. J’y étais en charge de la classe de quatrième Terminale Pratique, voie sans issue pour élèves…   pas très motivés. Un jour  lisant le BOEN (Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale),  j’y appris avec ravissement que dans leur grande sagesse  les ministères français et anglais de l’éducation avaient décidé, afin de favoriser  l’enseignement des langues dans les écoles primaires, d’échanger 100 instituteurs. Mais voilà une occasion inespérée de retrouver la grande Susan, me dis-je in petto. Je fis donc acte de candidature. Celle-ci fut retenue. Me voici donc parti pour un an dans l’East End. Pour la Susan, ce ne fut pas concluant vu qu’au lieu de m’attendre telle Pénélope elle avait obtenu un poste à Venise. Mais comme on dit en Albion, « on n’emmène pas son charbon à Newcastle ». D’autres surent me consoler.  Ne nous égarons pas, là n’est pas la question.

Durant cette année, les vacances étaient l’occasion d’un retour au pays. J’en profitais pour passer voir les copains et copines drouais et rendre une visite de courtoisie à mon  brave homme d’ex-principal. Et c’est là que les choses se compliquèrent.  Lors d’une de ces visites,  l’homme,  animé par le désir de promouvoir mon avancement, me prodigua ses conseils : j’allais rentrer en possédant un niveau d’anglais courant, pourquoi ne demanderais-je pas d’intégrer le Centre de Formation des PEGC à Tours ? Les Professeurs d‘Enseignement Général des Collèges, catégorie aujourd’hui éteinte, étaient,  après trois ans d’études au dit centre, chargés d’enseigner deux matières  aux chères têtes blondes. Bien entendu, les instituteurs ainsi recrutés voyaient leur salaire maintenu durant le cursus. Pour moi, ce serait Français et Anglais.  Séduisant, non ? Tu parles Charles ! Pour ce qui était d’être séduit, je ne l’étais que très moyennement. Pas plus envie de faire des études que d’être prof. Mon statut d’alors me suffisait. Aucune ambition !  Pas question de faire cette demande.

Mon peu d’enthousiasme fut remarqué par le chef d’établissement. Voulant mon bien, il prit les choses en main. Quelques jours après mon retour, j’eus la surprise de recevoir à Londres un sien courrier (nous correspondions)  plutôt volumineux : il contenait un dossier d’inscription  au centre de Tours qu’il me disait se charger personnellement  de faire aboutir. J’étais coincé. Comment dire à qui se donne la peine de vous aider que son assistance tombe à plat ? Je remplis le dossier et le lui renvoyai. Ça marcha.

Je me croyais parti pour 3 ans de Touraine. Innocent que j’étais !  En fait, cette période d’études allait durer 6 ans. Aux frais de la princesse…

mardi 10 juillet 2012

Vraiment Super, ce Didier !

Il est grand temps de relever le niveau du débat politique :





La gauche et la droite sont bien d‘accord !





Tout le monde le sait, il n’existe rien à droite de l’UMP. Il arrive que, par accident, des français en souffrance se trompent d’ennemi et, cherchant un bouc émissaire, tombent dans le piège que leur tend une poignée de fascistes ultra-minoritaires. Ces pauvres malheureux, souvent quasi-analphabètes,  reviendront bien vite de leurs égarements et finiront par voir que l’immigration de masse , loin de constituer une menace économique et culturelle pour le pays, est une chance qu’il est urgent de saisir s’ils veulent  participer à l’émergence d’un  monde métissé et multiculturel générateur de paix, de sécurité, de prospérité, de fraternité et pour tout dire de bonheur parfait.

Les frontières sont claires : la droite « républicaine » s’arrête là où commence la moindre velléité d‘alliance avec les égarés et leurs machiavéliques manipulateurs. Il lui faut donc un leader consensuel, à l’odorat délicat, capable de déceler le moindre de ces remugles que dégagent ceux qui voient des problèmes où il n’y en a pas.

Que ce soit à gauche ou  à droite (« républicaine »), on est bien d’accord : un personnage a les épaules tombantes et le charisme d’huitre que requiert la situation : M. Fillon. Lui seul sera en mesure d’assurer à la droite les lendemains chantants des victoires éclatantes.

Ah ouais ? V’zêtes sûrs ?

Je comprends que Nicolas soutienne le terne François : le simple fait de s’être laissé marcher sur la gueule cinq ans durant par l’infâme Sarkozy suffit à toucher son cœur tendre. De plus, son âme généreuse le pousse à penser que tout le monde partage peu ou prou ses aspirations à une société d’après lui « plus humaine ».

M.  Hill (Falcon, pas Benny) voit également dans celui que le Poverello protège une chance pour la droite « RÉPUBLICAINE » (l’adjectif est essentiel).  En en excluant bien entendu «tout ce qui était insupportable à droite. » car «  des Dati, des Morano, des Lefebvre, des Copé, on n’en veut plus. » Je suppose que s’il ne mentionne pas le courant « Droite Populaire », il s’agit d’un simple oubli.

On peut soupçonner le premier d’avoir des arrières-pensées : avec  Fillon à la tête de l’UMP, les socialistes se voient ouvrir un boulevard vers de nouvelles victoires. Les motivations du deuxième m’apparaissent si obscures qu’elles finissent par ne plus m’apparaître du tout.

A moins que tous deux ne pensent sincèrement que, comme je l’expliquais dans mon premier paragraphe, le FN n’existe pas vraiment. Ce qui impliquerait qu’ils n’attribuent aucunement l’élection de M. Sarkozy en 2007 au fait qu’il avait su alors rallier à lui une grande partie d’électeurs d’une droite tout aussi républicaine que l’autre mais, disons, plus ferme sur divers points.  Ce qui voudrait également dire que pour eux, la « droitisation » de la campagne du président sortant n’est pour rien dans le resserrement final des scores. Et ce faisant, à mon humble avis, ils se foutent le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.

Il est néanmoins possible que Fillon soit le meilleur leader UMP.  Du moins pour la droite « dure ». Une UMP réduite à sa partie « RÉPUBLICAINE », rejetant jusqu’à l’idée de partager  le moindre thème avec les « nauséabonds » et écartant ses « droitiers »  finira en peau de chagrin, lui laissant davantage d’espace.

Moi, je dis ça, je dis rien…

lundi 9 juillet 2012

Disparition inquiétante




Deux jours sans le moindre billet ! Même si personne ne me le demande, je ressens l’obligation morale de m’en expliquer. Je pense aux centaines de lecteurs qui en ont perdu le sommeil et dont le quotidien s’est assombri faute du rayon de soleil matinal que leur apportent mes bavardages. Certains doivent penser que j’ai succombé à une attaque de piérides et de campagnols ligués pour assouvir quelque mesquine vengeance. D’autres que j’ai été plus banalement victime d’un AVC ou d’un infarctus. En fait, il n’en est rien. Je suis toujours là, fidèle au poste, solide comme le Pont Neuf.

Mon absence est due à des présences : celle de ma fille et de ma compagne (sans parler du York sanguinaire). La première arriva vendredi soir au volant de son Audi flambant neuve (si tant est que « flambant » puisse s’appliquer à une voiture blanche).  La seconde (accompagnée de son inséparable troisième)  le samedi. Tout ça a grandement perturbé ma routine. On bavarde, on cuisine, on  apérote, on ripaille, on se couche et se lève tard et plus de temps pour les billets.

Ces deux jours ont passé à une vitesse ! Bénéficiant de main d’œuvre gratuite, j’en ai profité pour poser les 20 mètres de grillage manquant à ma nouvelle clôture dont j’avais, en vue de cette aide,  scellé les jours précédents les piquets et tendu les fils. J’ai également, suite à la démonstration que m’avait faite Erwan, mon ancien élève et nouvel ami, pu rendre à ma tondeuse la parfaite régularité de son ronronnement.

Cuisiner de bons repas pour celles que j’aime, bricoler, bavarder calmement avec  deux femmes de compagnie agréable et d’humeur sereine : que demander de plus à la vie ?

Le retour à la routine sera lui aussi bienvenu.

PS : Cela n’a strictement rien à voir mais j’apprends avec tristesse par le Daily Telegraph que Gabriel Garcia Marquez est atteint, depuis déjà plusieurs années,  de démence sénile. Il n’écrira jamais la fin de son autobiographie et ne nous gratifiera plus d’aucun de ces livres magistraux qui ont fait de lui un des plus grands écrivains de notre temps.  On peut penser ce qu’on veut de ses prises de position politiques, mais ça n’enlève rien à son talent ni à ma peine.