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mardi 10 juillet 2012

La gauche et la droite sont bien d‘accord !





Tout le monde le sait, il n’existe rien à droite de l’UMP. Il arrive que, par accident, des français en souffrance se trompent d’ennemi et, cherchant un bouc émissaire, tombent dans le piège que leur tend une poignée de fascistes ultra-minoritaires. Ces pauvres malheureux, souvent quasi-analphabètes,  reviendront bien vite de leurs égarements et finiront par voir que l’immigration de masse , loin de constituer une menace économique et culturelle pour le pays, est une chance qu’il est urgent de saisir s’ils veulent  participer à l’émergence d’un  monde métissé et multiculturel générateur de paix, de sécurité, de prospérité, de fraternité et pour tout dire de bonheur parfait.

Les frontières sont claires : la droite « républicaine » s’arrête là où commence la moindre velléité d‘alliance avec les égarés et leurs machiavéliques manipulateurs. Il lui faut donc un leader consensuel, à l’odorat délicat, capable de déceler le moindre de ces remugles que dégagent ceux qui voient des problèmes où il n’y en a pas.

Que ce soit à gauche ou  à droite (« républicaine »), on est bien d’accord : un personnage a les épaules tombantes et le charisme d’huitre que requiert la situation : M. Fillon. Lui seul sera en mesure d’assurer à la droite les lendemains chantants des victoires éclatantes.

Ah ouais ? V’zêtes sûrs ?

Je comprends que Nicolas soutienne le terne François : le simple fait de s’être laissé marcher sur la gueule cinq ans durant par l’infâme Sarkozy suffit à toucher son cœur tendre. De plus, son âme généreuse le pousse à penser que tout le monde partage peu ou prou ses aspirations à une société d’après lui « plus humaine ».

M.  Hill (Falcon, pas Benny) voit également dans celui que le Poverello protège une chance pour la droite « RÉPUBLICAINE » (l’adjectif est essentiel).  En en excluant bien entendu «tout ce qui était insupportable à droite. » car «  des Dati, des Morano, des Lefebvre, des Copé, on n’en veut plus. » Je suppose que s’il ne mentionne pas le courant « Droite Populaire », il s’agit d’un simple oubli.

On peut soupçonner le premier d’avoir des arrières-pensées : avec  Fillon à la tête de l’UMP, les socialistes se voient ouvrir un boulevard vers de nouvelles victoires. Les motivations du deuxième m’apparaissent si obscures qu’elles finissent par ne plus m’apparaître du tout.

A moins que tous deux ne pensent sincèrement que, comme je l’expliquais dans mon premier paragraphe, le FN n’existe pas vraiment. Ce qui impliquerait qu’ils n’attribuent aucunement l’élection de M. Sarkozy en 2007 au fait qu’il avait su alors rallier à lui une grande partie d’électeurs d’une droite tout aussi républicaine que l’autre mais, disons, plus ferme sur divers points.  Ce qui voudrait également dire que pour eux, la « droitisation » de la campagne du président sortant n’est pour rien dans le resserrement final des scores. Et ce faisant, à mon humble avis, ils se foutent le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.

Il est néanmoins possible que Fillon soit le meilleur leader UMP.  Du moins pour la droite « dure ». Une UMP réduite à sa partie « RÉPUBLICAINE », rejetant jusqu’à l’idée de partager  le moindre thème avec les « nauséabonds » et écartant ses « droitiers »  finira en peau de chagrin, lui laissant davantage d’espace.

Moi, je dis ça, je dis rien…

lundi 9 juillet 2012

Disparition inquiétante




Deux jours sans le moindre billet ! Même si personne ne me le demande, je ressens l’obligation morale de m’en expliquer. Je pense aux centaines de lecteurs qui en ont perdu le sommeil et dont le quotidien s’est assombri faute du rayon de soleil matinal que leur apportent mes bavardages. Certains doivent penser que j’ai succombé à une attaque de piérides et de campagnols ligués pour assouvir quelque mesquine vengeance. D’autres que j’ai été plus banalement victime d’un AVC ou d’un infarctus. En fait, il n’en est rien. Je suis toujours là, fidèle au poste, solide comme le Pont Neuf.

Mon absence est due à des présences : celle de ma fille et de ma compagne (sans parler du York sanguinaire). La première arriva vendredi soir au volant de son Audi flambant neuve (si tant est que « flambant » puisse s’appliquer à une voiture blanche).  La seconde (accompagnée de son inséparable troisième)  le samedi. Tout ça a grandement perturbé ma routine. On bavarde, on cuisine, on  apérote, on ripaille, on se couche et se lève tard et plus de temps pour les billets.

Ces deux jours ont passé à une vitesse ! Bénéficiant de main d’œuvre gratuite, j’en ai profité pour poser les 20 mètres de grillage manquant à ma nouvelle clôture dont j’avais, en vue de cette aide,  scellé les jours précédents les piquets et tendu les fils. J’ai également, suite à la démonstration que m’avait faite Erwan, mon ancien élève et nouvel ami, pu rendre à ma tondeuse la parfaite régularité de son ronronnement.

Cuisiner de bons repas pour celles que j’aime, bricoler, bavarder calmement avec  deux femmes de compagnie agréable et d’humeur sereine : que demander de plus à la vie ?

Le retour à la routine sera lui aussi bienvenu.

PS : Cela n’a strictement rien à voir mais j’apprends avec tristesse par le Daily Telegraph que Gabriel Garcia Marquez est atteint, depuis déjà plusieurs années,  de démence sénile. Il n’écrira jamais la fin de son autobiographie et ne nous gratifiera plus d’aucun de ces livres magistraux qui ont fait de lui un des plus grands écrivains de notre temps.  On peut penser ce qu’on veut de ses prises de position politiques, mais ça n’enlève rien à son talent ni à ma peine.

vendredi 6 juillet 2012

Aimer les gens…





Il y a quelques jours, M. Jégoun m’adressa un cinglant : « Vous n’aimez pas les gens ». Paf ! Prends-toi ça dans les dents !

Cela faisait suite à mon étonnement de le voir fréquenter des gens comme l’Abdel  auquel il consacra quelques billets. Ce brave homme venait d’être tué par un autre charmant personnage dans des circonstances aussi obscures que glauques sur lesquelles je ne reviendrai pas. J’ajoutai mon peu d’enthousiasme pour les bistros. A vrai dire, ne buvant pratiquement jamais entre les repas, je ne vois pas trop ce que j’irais y faire. Surtout que les gens qu’on y rencontre…  

C’est bien joli, la compagnie de gens plus ou moins imbibés mais il faut l’être soi-même pour l’apprécier. Au temps déjà lointain où avec les collègues j’allais au pub à Londres, j’ai fait l’expérience pénible, lors d’une période de cure de sobriété, de passer une soirée sans une goutte d’alcool avec d’autres qui ne suivaient pas mon régime. Ce fut à la limite du supportable. Entendre la même personne répéter pour la nième fois la même blague ou anecdote  déjà vaseuse au départ ça gave vite grave…

Et puis je dois dire qu’avec le temps je me suis rendu compte que, de manière générale, je suis un solitaire et que je ne ressens que peu le besoin de compagnie. En dehors des quelques rares personnes pour lesquelles je ressens une sincère affection, je me trouve bien plus à mon aise seul qu’accompagné. Un copain alcoolo repenti m’expliquait que, du temps où il buvait, l’alcool, plus que lui faciliter le contact avec autrui,  l’aidait surtout à supporter sa propre compagnie. J’ai de moins en moins ce problème.  Au risque de faire de la peine au regretté Blaise Pascal pour qui «tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre », j’y parviens très bien. En sortir et voir du monde me pose plus problème.

Le monde vient vers moi par le net. Et puis il y a les livres, le bricolage, le jardinage. En fait, je ne m’ennuie jamais.

J’en viens donc à penser qu’il se peut que l'« amour des gens » relève plus d’un besoin de se fuir que d’un généreux  élan vers l’autre.

Aussi lamentable que cela peut paraître, tout bien réfléchi, je crois que Nicolas a raison : je n’aime pas les gens, seulement mes quelques proches.  Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier les qualités de beaucoup d’autres.

jeudi 5 juillet 2012

Opposition résolue




On peut présenter chaque mesure du nouveau  gouvernement comme un pas de plus vers le gouffre. Seulement depuis que les Cassandre nous disent qu’on est à son bord et qu’on continue d’avancer, ces alarmes paraissent vaines, répétitives et disons-le lassantes.

J’écoutais ce matin Mme Lebranchu répondre aux questions des journalistes et autres auditeurs de la RSC. On essayait de la coincer sur le pouvoir d’achat. La pauvre se défendait comme elle pouvait tentant de faire passer des taxations ou augmentations de tarifs moindres comme autant de gagné par le bon peuple composé comme on sait de classes populaires et moyennes que l’ontraitera comme coqs en pâte. Pour être convaincu, il faudrait un enthousiasme de militant.

Mais ce qu’il faut se demander c’est ce qui serait arrivé si la droite était repassée. Les 7.5 milliards d’Euros à trouver pour terminer l’année, les aurait-on trouvés en agitant une baguette magique. ?  Et les 33 milliards nécessaires pour boucler le budget 2013 en restant dans les clous les demanderait-on à la petite fée bleue ?

Quel que soit le gouvernement, il n’a qu’une infime marge de manœuvre. Il peut pousser légèrement le curseur par ci ou par là au nom de la « justice » ou du « libéralisme » mais bon il faut toujours prendre l’argent là où il est : dans la poche des « médiocres » afin de donner plus ou moins aux « défavorisés » puisque l’état, de droite ou de gauche, s’imagine que son rôle principal est de redistribuer  afin d’établir on ne sait quelle justice.

Personnellement, je n’ai aucune préférence entre être mordu du chien ou de la chienne. Si les socialistes se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au coude ils se verront très vite contraints à changer leur fusil d’épaule et à faire marche arrière toute.  Ce ne sera pas suite aux cris d’orfraies de l’opposition mais à cause des faits qui s’ils sont silencieux n’en sont pas moins têtus .

Ce qui fait que je ne peux pas être de gauche est fondamental et culturel : je suis contre le multiculturalisme, pour l’initiative personnelle, la réduction du rôle de l’état à ses fonctions régaliennes, contre la destruction  systématique des structures familiales et sociétales. Le reste est détail. Et c’est là que le bât blesse profondément. Car si on peut faire confiance à la gauche pour ne pas changer grand-chose d’important  en économie, en revanche on peut compter sur elle pour mettre en application ses réformes sociétales qui ne coûtent rien pour autant qu’on considère que la destruction des bases  de notre société est sans conséquences ni importance.

Ce qui est plus inquiétant c’est que suite à un lavage de cerveau continu et ancien, il semble que le bon peuple de France semble plus prêt à accepter des âneries comme le mariage pour tous, la culture de l’excuse ou le vote des étrangers que l’augmentation d’un point de la CSG ou de la TVA.

S’il y a un « combat » (je hais ce mot !) à mener, c’est au niveau culturel qu’il faut le faire. Sauf à restaurer un minimum de valeurs communes, la décadence continuera, non seulement morale mais économique.

mercredi 4 juillet 2012

Amalgame inadmissible !




J’apprends qu’au Sénat, hier, suite au merveilleux discours du Ayrault de la gauche relayé  par le héraut Fabius devant la haute chambre, une certaine Nicole Borvo Cohen, présidente du groupe CRC, se serait offusquée que son collègue UMP, M. Karoutchi,  osât comparer le vertueux Parti Communiste Français à l’immonde extrême droite.

Je commencerai par m’étonner de l’intitulé de ce groupe : Communiste, Républicain et Citoyen. Communiste, on connait. Républicain aussi mais revendiquer un tel qualificatif suppose qu’on l’oppose à d’autres. Lesquels ? Royaliste ? Autocrate ? Fasciste ?  Qu’importe, vu que les monarchistes sont une infime minorité et qu’à ma connaissance, TOUS les partis, de quelque bord que ce soit, se réclament de la république. Quant à citoyen à quoi s’opposerait-il vu qu'à force de le mettre à toutes les sauces, la gauche lui a fait perdre  son sens ?

A noter qu’à l’Assemblée, les communistes ont créé un groupe avec des ultra-marins nommé Gauche Démocrate et Républicaine, laissant entendre que le reste de la gauche ne porterait qu’un amour modéré à la république et à la démocratie.

Donc, les communistes sont démocrates, citoyens, républicains et tout ça. On ne peut aucunement les confondre avec l’extrême droite qui ne serait ni communiste, ni républicaine, ni citoyenne, ni démocrate. Ce qui,  avouons le, ne serait pas bien du tout.

Il y a tout de même un petit problème. Le Parti Communiste Français, vaillant nonagénaire, fut fondé suite à une scission d’avec la SFIO lors du congrès de Tours en 1920. Il s’agissait alors de s’affilier à l’internationale communiste créée par les soviétiques. Le soutien qu’il apporta à l’URSS fut longtemps sans faille et jusqu’à la fin, au pire, timidement mêlé de critiques. Les militantes tricotaient des chaussettes pour le Petit Père des Peuples. C’était touchant. Aragon, que personne ne songerait à blâmer de quoi que ce soit, écrivait des poèmes enflammés à la gloire de Staline.  En gros, ce Parti  a soutenu sans états d’âme et jusqu’au bout le régime d’un des tyrans les plus sanguinaires du XXe siècle. Ils n’ont commencé à se montrer critiques que lorsque la mode a évolué à Moscou. Sans pour autant changer ses équipes dirigeantes. Thorez, Duclos et compagnie, staliniens pur sucre, sont restés à sa tête. M. Marchais qui en 1979 jugeait le bilan de l’URSS « globalement positif » demeura son leader jusqu’en 1994.

Pour des raisons toutes différentes, je pense donc, comme Mme  Nicole Borvo Cohen que mettre sur le même plan l’extrême droite et le PCF est injuste. Il n’existe à droite aucun équivalent. Nul parti qui ait pendant des décennies apporté un soutien sans faille à l’hitlérisme ou au fascisme. On n’apprend aux enfants des écoles aucun poème d’un auteur qui aurait adressé des messages d’amour à Hitler ou Mussolini.  Il n’y a qu’à un Parti  Fasciste (ou Nazi)  Français qu’on pourrait opposer les communistes. 

Seulement, et c’est heureux, ce parti n’existe pas. Tandis que le PCF, lui, existe bien. Son nom et son logo sont demeurés les mêmes. Gageons que son amour de la République et de la démocratie n'ont pas changé non plus.