..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 8 juin 2012

La catastrophe du 6 mai 2012





M. Jean-François Kahn est un turlupin. Son sens de l’exagération est incomparable.  La meilleure preuve n’en est-elle pas qu’en novembre 2008 il traita l’ex-président de malade mental dans l’excellent périodique qu’il dirigeait alors ? Hier est paru son dernier opuscule, « La catastrophe du 6 mai 2012 » dans lequel il explique que selon lui, la victoire de M. Hollande en ce jour béni ne serait qu’apparente et cacherait une défaite idéologique laquelle mènerait à une radicalisation de la droite. Il en veut pour preuve que mener  une campagne d’entre deux tours plus à droite que le Front  National a permis à Nicolas Sarkozy de gagner 3.5 % et de passer à deux doigts de la victoire. Pour JFK, se profile une alliance FN-UMP qui pourrait mener à une victoire de la droite radicale en 2017 avec Marine Le Pen  1er ministre suivie d’une explosion sociale et puisqu’on est parti à rigoler d’une guerre civile etc.

Cet homme est-il fou ?

Question déplacée. Le fait qu’il soit ou non atteint d’une quelconque maladie mentale ne l’empêche pas d’avoir des moments de lucidité. Plusieurs éléments confirment son analyse. Je sais que je vais faire de la peine à certains de mes lecteurs mais tant pis. Quoi qu’on ait envie de penser,  l’élection de M. Hollande n’a pas été le résultat d’une vague d’adhésion. Bien qu’il y ait eu plus d’un million cinq cent mille inscrits qu’en 2007, M. Hollande a tout de même recueilli 982 000 voix de moins que M. Sarkozy lors de son élection. En fait, par rapport au nombre de votants, M. Hollande est le moins bien élu des présidents de la Ve République.

Ensuite, comme l’indique un récent sondage, les idées du FN font leur chemin : 51% des sondés le considèrent comme un parti comme les autres. 55% des électeurs UMP souhaitent des accords au cas par cas avec le FN lors des législatives.  Ils sont encore 32% à souhaiter un accord national. La radicalisation de la droite est bel et bien en marche. Il est également probable que si la gauche s’entête dans des réformes sociétales à la mords-moi-le-nœud, si la croissance promise, bien que décrétée,  n’est pas au rendez-vous, si le chômage augmente considérablement, M. Hollande aura beau se rendre à Bruxelles à vélo et à Washington à la nage ça n’ira qu’en s’aggravant.

Maintenant, que cela mène aux apocalypses Kahniennes , rien n’est moins sûr…

Je vous donnerai mon sentiment là-dessus demain. A moins bien entendu, que quelque chose de plus important ne se passe (invasion de piérides, dévastation du jardin par les rats-taupiers, décès intempestif de votre serviteur, que sais-je encore ?).

jeudi 7 juin 2012

Un médecin peut en cacher un autre (2)






…A moins qu’il ne se cache lui-même.

Le rendez-vous fatidique avec « mon » cardiologue a eu lieu. Plusieurs jours à l’avance, l’angoisse montant, je m’étais fait un film sur la teneur de notre entretien que je pressentais houleux.

Il faut dire que mon médecin m’avait décrit son confrère comme un roquet, ma compagne, qui avait eu affaire à lui, comme un connard et une amie comme un hypocrite qui fumait comme un  pompier.

J’arrivai donc quelques minutes avant l’heure et fus surpris qu’au lieu de me faire poireauter dans la salle d’attente la secrétaire m’introduise immédiatement dans la salle de consultation. A peine m’étais-je déshabillé qu’entra un petit homme sec et un rien grisonnant. Il me pria de m’allonger et fit ce qu’il avait à faire, électrocardiogramme, doppler, écographie sans dire grand-chose. Puis il me demanda si je fumais avant. Aïe ! me dis-je in petto, nous entrons dans le vif du sujet. Je lui répondis que non seulement je fumais avant mais que je fumais encore 20 à 30 cigarettes quotidiennement. Au lieu de l’attaque escomptée je ne notai chez mon adversaire aucune réaction  particulière. Pas plus de grognements sourds, que d’écume bouillonnant à la commissure des lèvres, n’annoncèrent  la colère prévue.

En fait, nous parlâmes du tabac avec le détachement nécessaire avant de passer sur un ton badin à d’autres sujets comme les systèmes d’assainissement des eaux et des poulets Doux dont le siège est à Châteaulin et non à Châteaudun, résidence de mon ancien cardiologue. Bref, nous nous quittâmes, je ne dirais pas copains comme cochons, mais en excellents  termes.

Non seulement le clash prévu n’avait pas eu lieu mais je ne pouvais me défendre de trouver le bougre sympathique. Il n’empêche que je ne peux m’expliquer ce total contraste entre l’être qu’on m’avait décrit et celui que j’ai rencontré. M’aurait-on menti ? Improbable. Mon charisme naturel lui aurait-il immédiatement inspiré une irrésistible sympathie ? Mon gabarit et/ou un caractère deviné violent l’auraient-ils dissuadé de me provoquer ? Qu’importe au fond ? 

L’essentiel est que ce rendez-vous redouté s’est transformé en agréable rencontre.

mercredi 6 juin 2012

Offrons une minorité au Président Hollande (PPNF™)* !




L’homme d’exception (car n’est-il pas exceptionnel d’être normal à ce point ?) que la France quasi-unanime s’est donnée pour guide éclairé va voir ce dimanche et le suivant se dérouler des élections législatives. Homme de rassemblement, il n’a évidemment exprimé aucune préférence quant  à la majorité qu’il souhaitait voir sortir des urnes. Quoique si, enfin, un peu. Lors de la magnifique série d’anaphores qui conclut son admirable prestation face au piteux Sarkozy, n’a-t-il pas déclaré : « Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité » ?

Comment mieux l’aider à tenir cette promesse qu’en envoyant à l’Assemblée Nationale une majorité le plus à droite possible ?

En effet, une majorité socialo-écolo-communiste ne risquerait-elle pas de le reconnaître pour chef, bafouant ainsi son serment ? Alors qu’une alliance UMP-NC-FN l’aiderait à tenir sa promesse. Oublié le chef de clan !  « je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée » avait-il ajouté. Dans ce cas de figure, en aurait-il la tentation comme son esprit d’ouverture l’y inciterait, qu’un refus poli pourrait lui être logiquement opposé.

Pour lui faire plaisir, que vous soyez de droite ou de gôche, votez UMP, FN ou NC ! Il le mérite bien !

Quoi, les soixante propositions ? N’importe comment, il n’est pas question de les mettre en pratique et dans ce cas de figure  il pourra toujours raconter que c’est la faute à la majorité et ainsi préserver sa crédibilité et celle de la Gôche.

Si vous avez du cœur, vous offrirez une très large minorité à M. Hollande !

*Premier Président Normal de France

mardi 5 juin 2012

La photo neuve du roi




Nous assistons à un remake du conte d’Andersen. Hier a été révélé au bon peuple de France le cliché qu’il attendait tant : le nouveau portrait officiel de François Hollande, Premier Président Normal de France (PPNF™). Et gôchos de s’esbaudir ! « Ah c’qu’il est biau, not’ socialo ! ». On se demande d'ailleurs comment on peut,sans y être contraint par la force ou la corruption, parvenir à un tel abaissement courtisan.

On pourrait gloser à perte de vue sur les défauts techniques du cliché. Comme fondre de tendresse face à ses inouïes  qualités artistiques. Question de point de vue.

Je me bornerai à souhaiter que les yeux d’une majorité de Français se dessillent, leur rendant un regard lucide d’enfant, pour que les 10 et 17 juin prochains ils voient clair et effacent par leur vote l’épisode du 6 mai. Car la réalité est là : le PPNF™ est RIDICULE !

lundi 4 juin 2012

Novembre, le retour (pour une révolution calendaire)




Ce matin, lorsque j’ai vu à travers la fenêtre dégoulinante que les collines tendaient à disparaître sous un voile blanc-gris laiteux, Je me suis réjoui : il était revenu le joli mois de novembre.

Depuis deux semaines il avait disparu pour laisser place à des chaleurs intempestives. La fournaise d’après-midi fournissait au jardinier amolli une excuse pour ne pas s’éreinter au soleil. J’en étais même à me dire qu’il allait falloir se résigner à arroser le jardin malgré les pluies copieuses du novembre d’avril et de mai.

Car ici il n’y a pas un mais des mois de novembre. Il y a bien entendu celui de Novembre qui commence en septembre et peut durer jusqu’en décembre voire au-delà. En effet, ne peut-on pas considérer la neige qui vient chaque année recouvrir une bonne semaine durant les collines  comme la conséquence d’un novembre glacial ? Puis vient le novembre de printemps, ou novembre fleuri, où l’on s’étonne de voir tant de coroles  sous la pluie. Lui succède, parfois sans transition, le novembre d’été, ennemi du jardinier, dont la fonction est d’assurer, via le mildiou, la destruction totale de prometteuses récoltes de tomates et de pommes-de-terre.

Dans  l’esprit du calendrier républicain où Fabre d’Églantine tenta de faire coller le nom des mois au climat, je proposerais que « novembre » remplace tous les autres noms de mois  et « Toussaint » ceux des fêtes. Il suffirait de numéroter les novembres de 1 à 12 et d’accoler aux fêtes un complément déterminatif comme par exemple « d’Assomption » pour l’ex-15 aout, « républicaine » pour l’ex-14 juillet, « résurectionnelle »  pour l’ex-Pâques, Sylvestre pour l'ex-premier de l'an, etc. Pour les saisons, on pourrait adopter le terme général de « Puviôse » assorti d’un adjectif : Pluviôse glacée pour l’hiver, fleurie pour le printemps, tiède pour l’été et humide pour l’automne.

D’aucun m’objecteront  qu’il est des lieux où les saisons et les mois sont plus contrastées. Et ils auront raison. Cette réforme calendaire n’a de véritable sens que pour une bande plus ou moins large du territoire allant du Finistère aux Flandres en passant par la Normandie et la Picardie. Il serait également aisé de convaincre Britanniques et Irlandais de l’adopter.

Ainsi serait-ce à juste titre et sans amertume que ceux partant pour un week-end de fête en pays de novembre pourraient en revenir heureux d'avoir eu vrai temps de Toussaint. Au cas, bien improbable, où le soleil aurait brillé ils pourraient s’exclamer ravis : « On ne s’attendait pas à un si beau temps en novembre ! »

J’espère être entendu, vu que le changement, c’est maintenant.