Le pâté d’alouette, comme chacun sait se compose à égales
parties de cheval et d’alouette. Soit d’un cheval et d’une alouette. Pour ce
qui est de la liberté d’expression la gôche dérive de cette recette son crédo d’équité. Il ne s’agit, hélas, que d’une
métaphore : si tous les gôchos qui
nous soûlent de leurs récitations de
catéchisme étaient remplacés par un cheval, le cri joyeux de l’alouette qui s’élève
vers le ciel nous consolerait de son hennissement.
La parité en matière d’information c’est selon la gôche dix
journalistes de leur bord et un, voire
un demi, de droite. Ça c’est en temps ordinaire. Quand ils sont contraints. Mais il arrive que la gôche accède au pouvoir.
Et là, après bien des années de souffrances, il est naturel qu’elle réclame
justice. Il y a trop, beaucoup trop, d’alouette dans le pâté ! Ça en gâte le goût. La bonne proportion du
pâté d’alouette pour nos humanistes ouverts et tolérants, c’est un cheval et
rien d’autre. Sans cela, pas de liberté. Mettez-vous à leur place : ils
sont sensibles comme un quartier du 9/3, des années durant, on leur a
imposé des doses massives (5, parfois même 10%) d’alouette ! C’est plus qu’un
démocrate ne peut supporter ! Il
faut faire tomber des têtes !
Et puis souvenez-vous !
Du temps de la dictature que le peuple
unanime (unanime pour la gôche, ça commence à 50 % + 1 voix) vient de rejeter, n’y
avait-il pas eu l’affaire Trucmuche et l’affaire Machin ? Machin enculait
le tyran (mais en paroles seulement), Trucmuche insultait ses employeurs (tout
le monde fait ça quand il veut de l’avancement !). Deux êtres d’élite, polis, respectueux, fins,
délicats, drôlissimes puisque de gôche. Et par qui le pouvoir absolu les a-t-il
remplacés ces martyrs ? Mais par des gens de gôche, encore plus polis,
respectueux, fins, délicats. Peut-être un peu moins drôles, mais bon. Hitler ne l’eût pas osé ! Leur sang réclame
vengeance !
La juste épuration
est en marche. Du moins, si on laisse faire.