..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 13 mai 2012

Si ce n'est pas le printemps, c'est bien imité !





Aujourd’hui, il fait beau. Comme hier.  On se croirait ailleurs en été. Parce qu’ici, été et ciel bleu ne sont pas tout à fait synonymes. Pas plus que ciel bleu et hiver. En fait, ciel bleu ne rime que rarement avec mes collines. Gris plus souvent. Deux jours de ciel sans nuages ! En plus, les arbres ont des feuilles ce qui prouve que nous ne sommes pas en hiver, contrairement à ce que laisserait penser la température. Les fleurs des pommiers parlent de printemps.  Au jardin éclosent les fleurs. Le printemps est ici la plus belle saison. Quand il y en a un.

Alors, plutôt que m'attarder au clavier, je vais aller au jardin, profiter de ce que la terre n’est pas trop détrempée pour  la retourner, planter dans la serre les tomates achetées hier pendant que mitonnera doucement une poule que j’accompagnerai de riz avec béchamel et champignons. Un plat roboratif comme il sied au rude travailleur agricole des collines. Nous allons nous régaler !
 

Je souhaite à tous une belle journée !

samedi 12 mai 2012

Question brûlante !


Un de ces deux présidents est normal. Sauras-tu deviner lequel ?


François Hollande va-t-il rester « normal » ? Cette question, j’ai entendu plusieurs journalistes se la poser. Et s’ils se la posent, c’est qu’elle a un sens. Enfin, peut-être…

Reste à savoir si c’est l’homme ou le président qui sortiraient de la norme. On peut également se demander quelle est cette fameuse norme à laquelle il se conformerait ou qu’il abandonnerait.

Si l’on en croit l’intéressé, c’est un président normal qu’il se proposait d’être. Et tout de suite, ça se complique. En effet, quelle norme les six présidents qui l’ont précédé depuis 1958 ont-ils établie ? Difficile à dire.

Envisage-t-il de se présenter comme le sauveur de la France au cours d’une guerre mondiale, d’être un bon bourgeois gestionnaire, de rassembler deux Français sur trois pour finir avec moins d’un sur deux, de nationaliser à tour de bras avant de recouvrer un minimum de raison, de ne pas faire grand-chose ou au contraire de réformer un peu tout dans tous les sens ?

Compte-t-il épouser une petite femme insignifiante qui paiera les timbres de sa correspondance privée de sa poche, une grande bringue amatrice d’art moderne, une aristocrate un rien pincée, une passionaria communiste  tout en sautant sur tout ce qui bouge et en entretenant un second foyer aux frais de la république, une conseillère générale de la Corrèze ou une chanteuse milliardaire ?

Il est difficile de faire tout ça à la fois. Force est de constater que ses six prédécesseurs n’ont établi aucune norme que ce soit au niveau historique, privé ou politique.

En fait quand il déclare vouloir être un président normal il faut entendre qu’il ne sera pas Nicolas Sarkozy. Et là, on peut lui faire confiance.

Il faudrait une vue, une audition et une intelligence gravement altérées pour confondre les deux, même de loin. Si ça ne suffisait pas, leurs parcours les différencie : si les deux  furent leaders d’un grand parti politique à la même époque,  Sarkozy devint ministre du budget à 38 ans, puis ministre de l’intérieur, ministre d’état, ministre de L’Économie, ministre d’état Ministre de l’intérieur et enfin Président de la république 5 ans durant tandis qu’à part en Corrèze Hollande est arrivé au même âge de 57 ans sans assumer la moindre responsabilité.

Et ce total manque d’expérience n’a rien de normal.

Vu la fonction que les Français, dans leur grande sagesse, vienne de lui confier, gageons que,  des expériences,  il va en connaître. Espérons simplement que son impréparation le les rendront pas trop catastrophiques pour la France.

vendredi 11 mai 2012

Méritons-nous François Hollande ?




Je regardais hier soir le journal de la 3 où l’on disait de notre nouveau président tout le bien qu’il mérite quand cette question m’est venue. En effet, il est le président de tous les français. Alors qu’une majorité n’a pas voté pour lui !  Que ses électeurs le méritent ne fait aucun doute. Ils sont bons,généreux,  ouverts à l’autre, pas frileux et sentent bon la rose et l’antisarkozysme primaire. Ce don du ciel fait à la France,  leur revient de droit.

Mais les autres ?

19.65 % du corps électoral est resté chez lui ou est allé se promener. Admettons  que certains distraits n’aient pas remarqué qu’il y avait une élection en cours, que d’autres se soient cru samedi, que d’autre encore soient tombés dans le piège grossier qui leur fut tendu selon lequel, afin d’éviter l’engorgement des bureaux de vote, les électeurs Sarkozystes devaient se présenter le dimanche et les Hollandistes les lundi et mardi suivants, d’autres encore ont pu être malades, voir leur auto tomber en panne, se faire poignarder ou séquestrer par un conjoint réactionnaire ou être trop soul pour se rendre au bureau (excuse peu valable : on n’est jamais trop soul pour bien voter). Mais le reste ?

Parmi  ceux qui se sont déplacés, 2 154 956 ont eu, pour des raisons que nous préférons ignorer, le front de voter blanc ou nul ! Et, on le croirait à peine, sur les 75.68% du corps électoral à s’être exprimés,   48.36% ont voté pour l’infâme Sarkozy, inconscient du rejet unanime qui le frappait à juste titre.

Tout ça fait que le nouveau messie, l’être lumineux que nous envoie la providence n’a été choisi que par un tout petit peu plus de 39 % des électeurs. Plus de 60% de ceux qu’il faut bien malgré tout nommer des Français vont donc bénéficier de François sans avoir rien fait pour.  Ça me révolte !

Mais, me direz-vous, n’est-ce pas le cas dans toute élection ? La règle n’est-elle pas que l’élu ne représente jamais qu’une minorité d’adepte ?

Argument irrecevable : d’ordinaire, les présidents, députés et élus divers ne présentent pas grand intérêt. Mais là, il en va tout autrement. Seul un être d’exception peut être couvé par  les journaleux  d’un regard si empreint d’admirative tendresse !

Il nous faut donc,  à tout prix, tenter de nous surpasser, de nous élever moralement afin d’être à la hauteur de ce président. Il nous faut devenir  unanimes pour effacer la faute  de 60% d’aveuglés et nous montrer dignes de la faveur que le ciel nous a accordée.

Vive François ! Hauts les cœurs ! et pour tout dire : Allahou  akbar !

jeudi 10 mai 2012

En v'là un, et un beau !





M. Thomas Legrand est intelligent. Très intelligent, même. La preuve, il s’est vu confier depuis la rentrée 2008 un édito politique sur la RSC™. Ce grand travailleur est également responsable des pages politiques du magazine Les Inrockuptibles,  collabore au magazine en ligne Slate.fr et participe au club de la presse du vendredi du Grand Journal sur Canal+. Travailler plus pour gagner plus, il connaît.

Ce phare de la pensée politique m’a appris quelque chose sur moi-même, pas plus tard que ce matin : j’ai un problème d’intégration !

Si l’on suit la pensée de ce savant homme (et pourquoi ne se laisserait-on pas mener par ce lumineux guide ?) on a pu constater lors des derniers scrutins qu’il existait une fracture entre les grandes agglomérations qui votaient bien et les zones périurbaines et les campagnes qui votaient mal, voire très mal.

Et pourquoi votaient-ils si mal ? Eh bien figurez vous qu’ils se trouvent enfermés dans de nouveaux ghettos ! Des ghettos où l’on n’a pas la chance d’avoir des immigrés et par conséquent où l’on n’a pas l’occasion de se métisser.  Cela crée un « Nouveau problème d’intégration » celui « des Français de souche  vivant dans des zones rurales ou périurbaines sans étrangers et sans diversité ethnique ». Cette « France vieillissante  [est] effrayée par la représentation d’un monde urbain et métissé ».

J’ai donc un problème d’intégration.  Et c’est bien ennuyeux. Parce que si après bientôt 62 ans je ne suis pas parvenu à m’intégrer, il y a peu de chances pour que j’y parvienne jamais. Quand on voit qu’un sans-papiers débarqué depuis huit jours d’Ouagadougou est parfaitement intégré selon Thomas Legrand et ses amis, c’est un peu décourageant. Jusqu’à ce que ce grand esprit me renseigne sur mon triste état, je ne croyais même pas avoir à m’intégrer vu que je suis né ici, que j’ai une maîtrise passable de la langue qu’on y pratique, un niveau d’études acceptable et que j’ai travaillé  plusieurs décennies dans ce qui me semblait mon pays. Eh bien j’avais tort !

Le problème est que M. Legrand raisonne, pour reprendre une expression délicate que chérissait un mien oncle « comme un coup de marteau dans la merde ». Je conçois qu’il ne soit pas aisé de trouver de nouvelles conneries à sortir chaque jour et je ne lui jetterai pas la pierre. Seulement, son opposition ne tient pas debout. Pour qu’elle ait un semblant de début de validité, il faudrait que  dans les grandes agglomérations on vote bien à une écrasante majorité et que dans les « départements du centre et de l’Est » tout le monde vote mal ou très mal. Et que dans les deux cas ce ne soit qu’à cause de l’acceptation ou du refus du métissage. 

Contrairement à ce que cet éminent politologue semble penser, les deux derniers scrutins n’étaient pas un référendum sur le métissage mais concernait l’élection d’un président de la république.  Mettons cette distraction bien pardonnable sur le compte du surmenage.

D’autre part, M. Legrand oublie que ces fameuses grandes agglomérations qui votent si bien, réunissent  en nombre suffisant des populations qui expliquent les résultats : des bobos qui ont des idées assorties  à leurs revenus et à leur niveau intellectuel élevé (dernière caractéristique qu’ils partagent avec les perroquets savants), nombre d’ assistés qui savent de quel côté leur tartine est beurrée, des cohortes de néo-français, des bataillons de fonctionnaires, bref, tout ce qu’il faut pour que la balance penche du bon côté.

De là à penser que les « analyses » de monsieur Legrand relèvent plus de l’incantation gôchiste que de la science politique il n’y a qu’un pas que je m’empresserais de ne pas franchir tant une telle idée serait irrespectueuse pour lui et pour la RSC™ qui ne saurait employer que des gens intelligents, d’une compétence et d’une honnêteté totales.

mercredi 9 mai 2012

L’histoire ne se répète pas. Elle ne bégaie même pas…




« Ceux qui pensent que le 6 mai 2011 est un nouveau 10 mai 1981, doivent penser que si les lycéens de Vazy-en-Berrouette se mettent en grève pour plus de frites à la cantine c'est un nouveau mai 68. » Tel est le statut que j’écrivis avant-hier sur Facebook.

J’écoutais, dans le cadre de mon programme de mithridatisation, ce qu’il est convenu d’appeler une émission sur la RSC™, celle de M. Mermet. J’y entendis des jeunes dire qu’il avaient vécu un nouveau 10 mai 1981. C’est beau la jeunesse. Surtout quand elle est de gôche.  Ça a besoin de vivre des choses fortes. Quand elles ne le sont pas, on fait comme si. Et on n’a pas beaucoup à se forcer : tout étant nouveau, tout est inouï.

Et puis il y a des plus vieux qui font semblant de revivre les émotions de leur jeunesse.  Avec plus ou moins de sincérité selon leur degré d’aveuglement ou de gâtisme.

J’avais passé trente ans en mai 81. J’étais déjà de droite. Dire que mon monde s’est écroulé ce jour-là serait exagéré. C’était l’époque où je m’apprêtais à quitter l’Éducation Nationale, avec ma femme on avait commencé à faire les marchés : j’avais autre chose à faire que pleurer. J’espérais bien un peu, tant le passage de l’ombre à la lumière m’enthousiasmait, que les législatives viendraient bientôt l’éteindre cette putain de  lumière. Espérance déçue !

Faire un parallèle entre ces deux jours de mai est abusif. L’arrivée de la gôche au pouvoir, en 81, c’était un bouleversement. On n’avait pas vu ça depuis un paquet de lustres. Et puis elle avait un sacré programme, la gôche : nationalisations, abolition de la peine de mort, tout un tas de mesures ‘achement bien. Un programme qui aujourd’hui effraierait tous les Mélenchons de notre beau pays.

Tandis que maintenant : des mesurettes. Le droit de vote aux élections locales pour les étrangers ? Il ne sera pas voté comme l’explique M. Goux. La retraite à soixante ans pour quelques rares bénéficiaires. Le blocage des prix du carburant. Des prix qui baissent depuis 3 semaines ! Les bloquera-t-on également quand ils remonteront ? L’augmentation de la prime de rentrée, histoire de permettre aux chinois de vendre plus d’écrans plats et de consoles de jeu. La promesse d’une croissance fabuleuse créatrice d’emploi (la mettra-t-on en place par décret ou faudra-t-il faire voter une loi ?). Que de la bricole ou du vent !

Même pas peur des législatives ! Même pas l’espoir d’un retournement salutaire! En fin de compte, le changement historique du 6 mai, tout le monde s’en fout ou n’en attend rien. On sait bien qu’il ne va rien se passer et que dans 6 mois le nouveau gouvernement sera aussi impopulaire que celui qui l’a précédé.  Plus question de foutre la cabane sur le chien. On va juste lui donner un petit nonosse au chienchien. Enduit de somnifère. En espérant que la pauvre bête dormira quand on viendra le lui reprendre.

Il y a bien un point commun entre les deux présidents socialistes : le prénom. Mais à part ça…