Notez le joli couvre-chef. Quel dommage que la mode en soit passée ! |
Il semble bien que nous soyons partis pour 5 ans de gôche.
Selon ce que disent journaux, radios et télévisions, et cela de manière si
unanime que, malgré la défiance qu’ils m’inspirent,
j’en suis réduit à les croire, M. Hollande aurait été élu président. Ce qui signifie en clair que nous risquons de
nous voir, encore plus qu’aujourd’hui submergés par une vague de discours gnangnans et de propos haineux.
Toutes choses hautement désagréables pour des oreilles fières et pures.
La question se pose donc de savoir comment, face à cela, éviter
poussées d’urticaire et ulcères et d’ainsi conserver ce bon sourire qui caractérise le
réac et en fait un compagnon apprécié de tous.
De manière générale, l’homme (et bien entendu la femme)
préfère ne fréquenter que des gens qui partagent ses idées et ne lire que des
écrits qui renforcent ses opinions. C’est une question de confort. Certains, libérant
l’explorateur qui se tapit au fond de leur âme, s’aventurent en terre ennemie.
Ils en reviennent hilares ou indignés selon leur tempérament. Tout le monde n’a
pas cette force d’âme ou cette perversion.
Ce qui est dangereux, c’est d’être surpris. Vous êtes là,
bien installé dans vos certitudes et paf !, au moment où vous y attendez le
moins, vous vous prenez un discours gauchiste en pleine poire. Votre première
réaction est de penser que vous avez mal entendu, que ce sont là des propos de
martiens, que personne au XXIe siècle, en France, le pays des droits de l’homme
du bilboquet et de la tartiflette, ne saurait tenir discours si insensé. Vous
vous pincez et vous réalisez que non, vous ne rêvez pas, l’auteur de ces
paroles est bien humain. Muet, vous pourriez le prendre pour votre semblable.
Mais la crapule est volubile et une infinie souffrance vous submerge soudain. Une
écume verte apparaît aux commissures de vos lèvres avant de s’échapper à flot
par votre bouche et vos narines tandis que, terrassé, vous vous trémoussez comme un ver
coupé en hoquetant en vain des « Pitié ! Pitié ! » .
C’est ce qu’il faut éviter.
La seule solution, est, à l’exemple du bon roi Mithridate
VI, de renforcer sa résistance en absorbant des doses progressives de poison
afin de s’immuniser. Tout est dans la progression. Aux plus sensibles, je
conseillerai de commencer par lire quelques articles du Figaro. Si ça se passe
bien, on peut passer au Point voire à l’Express. Si des nausées se font sentir
lors de ces dernières lectures, ne lisez d’abord que les titres des articles.
Ensuite, lisez une ligne sur deux (vous n’y perdrez pas grand-chose pour ce qui
est du sens) puis, quand vous vous sentirez prêt, lisez tout. Si aucune poussée
de boutons ne se manifeste, vous pourrez passer à des choses plus fortes.
Suivant la même méthode, vous pourrez vous attaquer au Monde, à Libération voire
aux Inrocks. Soyez cependant prudents et raisonnables : Ne lisez JAMAIS plus d’un article. Trop de témérité
peut engendrer une crise et de plus vous avez mieux à faire de votre
temps.
Pour les autres média, vous pourriez commencer par suivre le 13 heures
de Pernaud, puis passer au 20 heures de la 2 avant de vous aguerrir en suivant « Envoyé
spécial » des sœurs sourire. Si tout va bien, essayez France Inter (Radio
de Service comique™) mais à très faibles doses d’abord et en choisissant prudemment vos tranches horaires. Commencez pat le 5-7 et
quand vous êtes prêts, passez au 7-9 (volume au minimum, d’abord). Si votre
résistance le permet, allez jusqu’à Pascale Clark et quand vous serez blindés,
essayez un chouïa de Mermet. Quoiqu’il ne soit pas nécessaire d’aller jusque là,
les tristes clowns citoyens qui s’y expriment étant heureusement rares et ne se
rencontrant que dans des endroits où aucun(e) homme (ou femme) de goût n’irait
s’aventurer.
Voilà. Je pense qu’en appliquant cette méthode, vous devriez
survivre sans trop de dégâts aux cinq années qui se profilent. Soyez prudents cependant. Ainsi,
moi qui vous cause pas plus tard qu’à l’instant, j’ai présumé de mes forces et
dû battre en retraite : sur la RSC™, Pascale Clark recevait l’immonde
bouffon ce sale petit vieillard haineux de l’excellent comique Guy
Bedos. Je crois que malgré mon entraînement si je n’avais tourné le bouton, j’eusse été incapable
de terminer mon billet.
Prudence et
courage, donc !