Le temps est venu de l’avouer, comme tous les Français dignes et indignes de ce nom, je voue un culte à
François Hollande. C’est le résultat d’années d’observation. Car plus on
connaît François, plus on l’aime. Difficile d’échapper à son charisme ravageur.
Par-delà l’irrationnelle attirance, une foule de
raisons font qu’on l’admire. Génial
tribun, grand rassembleur, économiste distingué, ouvert au dialogue,
homme de science et de vaste culture humaniste, lumière des philosophes, gourou
des gourous, meilleur danseur du Limousin,
élu « Homme le mieux habillé de Tulle » pendant 27 années
consécutives, à la fois spirituel et profond, simple et pur de cœur, ami
des humbles, hostile aux puissants, sportif de haut niveau, la liste
complète de ses qualités lasserait votre patience…
Alors pourquoi affecté-je de le traiter si mal ? Eh bien c’est la peur qui me guide. En effet,
comment posséder un tel trésor sans
susciter l’envie ? Vanter ses immenses mérites risque d’attirer sur lui
l’attention du monde. Quoi qu’en disent certains xénophobes bas de front, les
étrangers ne sont pas plus sots que nous. Enfin pas tous. Si nous
attirons trop leur attention sur celui qui tient dans ses mains les clés du
redressement national, je crains qu’on ne nous le vole tant ce qui est bon pour
la France l'est pour le monde !
Tous ces Italiens, ces Grecs, ces Espagnols, ces Irlandais,
ces Portugais, ces Islandais, tous ces peuples d’Europe, d’Amérique, d’Asie,
d’Afrique ou d’Océanie et bien des manchots de l'Antarctique, bien que n’ayant pas subi les ravages de cinq ans
de dictature sarkozyste, connaissent tout de même quelques menus problèmes. Ne
risquent-ils pas de vouloir nous le prendre ?
Les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, le
Burkina-Faso toutes les puissances d’aujourd’hui ou de demain se rendront
vite compte que menée par un tel homme la France les reléguera au rôle de figurants sur la scène économique
et diplomatique mondiale. Resteront-elles les bras croisés face à l’irrésistible
montée en puissance de notre pays ? J’en doute. On peut craindre le pire.
Faute de pouvoir le corrompre (le bougre est intègre !)
elles tenteront de l’enlever, puis, sous la torture (le bougre est patriote et
ne souhaite de bien qu’à la France), de lui extorquer les recettes infaillibles
et que lui seul connaît qui mènent sans effort à la totale félicité. Toutes les
puissances le voudront. Le désir de se l’approprier amènera le monde à se déchirer en
d’innombrables conflits armés d’une violence inouïe.
Pour sauvegarder la paix mondiale, pour assurer la puissance
de la patrie, une attitude s’impose : faire tout pour qu’il échoue,
couvrir sa voix de quolibets, tenter par tous les moyens de le ridiculiser, mettre sa lumière sous le boisseau. Et faire
réélire M. Sarkozy. Nul doute que ce
dernier, également fasciné par M. Hollande appliquera les recettes qu’il aura
su glaner au cours de sa campagne et
lors du débat (vous comprenez maintenant
pourquoi il en voulait trois ?) et sera ainsi en mesure de redresser la nation. Et lui, si
j’en crois nos amis de gôche, il n’y a pas de danger pour qu’on nous le vole.
J’appelle donc solennellement tous les français de droite,
de gauche, de dessous, de dessus, de devant, de derrière, au sud au nord, à
l’est, et même complètement à
l’ouest et de tous les rabicoins à voter
en masse pour Nicolas Sarkozy, seule manière de faire appliquer la
politique de Hollande sans déclencher de cataclysme mondial.
(Applaudissements frénétiques, Marseillaise,
youyous, cris de joie, liesse générale, Allahou akbar, vive la
sociale, dors mon p’tit quinquin, Bob is your uncle, youpi et à demain si
vous le voulez bien!)