..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 12 avril 2012

De l’importance d’être cocu




Il m’arrive régulièrement d’aller faire un tour chez un blogueur de gauche. Un blogueur  d’élite, s’entend. Un qui est bien classé dans les classements. Il paraîtrait même qu’il serait le N° 1. Et ce n’est pas rien. L’homme est intelligent. Si, si ! Il lui arrive d’être extrêmement raisonnable.  Je dois même dire que parfois  j’apprécie ses analyses. Ayant horreur des villes grandes ou petites et plus encore de leurs banlieues, n’étant pas amateur de traînage dans les bistros et m’abstenant de bière quand je ne suis pas en Angleterre, je ne le fréquenterais pas assidument  mais si d’aventure il se trouvait qu’il passe par chez moi, c’est avec plaisir que je l’inviterais à partager mon repas et quelques verres.

Seulement, il est arrivé à ce personnage quelque chose d’inquiétant : il s’est pris à vibrer pour Flamby ! Et ne voilà-t-il pas que non seulement il le soutient mais qu’il tombe en quasi-pâmoison devant la moindre déclaration de son idole. C’est bien simple, il reprend dans son blog les moindres propos et  « arguments » du Batave comme si c’était révélation républicaine (dans d’autres cas, j’aurais dit divine, mais le lascar me semble peu croyant) !

Ça peut paraître incroyable, mais il semble penser vraiment que son champion va redresser la France, réduire la dette,  soulager la misère. Pour lui, la gôche si merveilleusement incarnée, c’est la bonne gestion, l’équilibre des comptes, la  « justice sociale », et bien évidemment la fraternité, l’égalité voire même la liberté !

Accordons-lui l’excuse de la jeunesse. Il devait être tout gamin lors du fiasco de la politique du premier  mandat de Mitterrand et de ses trois dévaluations rapprochées. Tout ce dont il se souvient, de son âge d’homme, c’est du merveilleux bilan du recalé Jospin qui était parvenu, lors d’un boom économique, à ramener la France un peu moins dans le rouge tandis que le reste de l’Europe s’envolait. Si c’est pas de l’excellente gestion, ça, je vous demande ce qu’il vous faut !

Et puis il marche à un autre carburant : la haine de l’hôte actuel de l’Élysée. Rien de ce qu’a pu faire M. Sarkozy n’a grâce à ses yeux.  Son bilan est bien simple : en cinq ans, il a ruiné la France ! Que l’’Espagne, La Grèce, L’Italie, l’Islande, l’Irlande,  et  d’autres pays soient bien plus mal lotis, il n’en a cure : tous nos malheurs viennent du « président des riches » de sa mauvaise gestion, de sa totale incompétence !

Tant d’ingénuité émeut.

Une autre chose amuse : après tout, il ne se « bat » comme il dit, que pour un second couteau, un remplaçant de la dernière heure. Le candidat « naturel » c’était DSK. Je suppose que, sans les regrettables peccadilles du Sofitel de New-York et du Carlton de Lille, en ce moment il guerroierait avec autant d’enthousiasme pour lui, tant il est essentiel d’être cocu et accessoire de savoir par qui on l’est.

Les militants ont quelque chose de pathétique. Ils projettent sur  ceux qui ne sont que froid calcul  et ne briguent que places, honneurs et avantages divers la vertu et la foi qui les animent. Il est vrai que sans cet aveuglement  des simples le « débat politique » perdrait en intensité : c’est  le badaud qui fait le bateleur !

N.B. : Il ne s’agit pas uniquement de la gôche. Tout militant aveugle, de quelque bord qu’il soit pratique  psittacisme, admiration béate et  adhésion sans réserve.

mercredi 11 avril 2012

Pillage ?



 
Admettons qu’un jour, un gars passe par chez moi, arrête sa voiture, me demande poliment s’il peut faire un prélèvement sur mon terrain puis, après mon acquiescement surpris, repart avec son échantillon. Quelques jours plus tard, il revient et me déclare que, comme il le pensait,  mon terrain recèle un gisement important de Jacquouillite, substance indispensable à la transpérambulation de la pseudo matière anti-cosmique (pour parodier Mr Rankin), procédé qui permet de fournir la matière première indispensable à la fabrication des électro-stabions. Et que ce gisement se trouve situé dans un endroit de ma propriété où je ne plante ni légumes ni fleurs et qui présente le seul avantage d’être difficile à tondre.

Moyennant des royalties, il me propose de se charger de l’extraction et du traitement de ce précieux minerai.  Je discute le montant, obtiens un meilleur prix, et tope là, cochon qui s’en dédit !

Cette transaction présente bien des avantages pour moi car : 
  •   N’ayant aucune idée de ce que pouvait être la jacquouillite, j’aurais pu passer ma vie à en voir tous les jours sans même me rendre compte que j’en avais.     
  •  En admettant que j’aie su ce que c’était, je n’aurais eu aucune idée de ce à quoi elle pouvait bien servir.
  •     Si j’avais connu son usage, n’ayant à ma disposition aucun moyen d’extraction et encore moins de transpérambulateur de pseudo matière anti-cosmique (ni la capacité d’en fabriquer un) j’aurais été bien en mal de l’exploiter.
  • Dans l’hypothèse où d’une manière ou d’une autre j’aurais été à même de me procurer des moyens d'extractin et un transpérambulateur, de les faire fonctionner et  d’assurer leur maintenance ça m’aurait fait une belle jambe vu que, par chez moi,  la demande en électro-stabions est faible pour ne pas dire totalement inexistante et que je  ne possède ni les réseaux ni la logistique pour les faire parvenir dans les zones où elle existe.
  • Je passe moins de temps à tondre .

Je devrais donc être content qu’on m’offre de l’argent pour une ressource dont j’ignorais l’existence, l’utilisation et dont j’étais incapable d’assurer l’exploitation. Il se pourrait même que je remercie mon bienfaiteur et que je le recommande à Dieu dans mes plus ferventes prières.

Feriez-vous comme moi ? Oui ? Eh bien, nous aurions tort !

Parce que c’est du PILLAGE ! Ou du moins c’est ainsi qu’on appelle ça en Afrique.

Car la situation que je décris ci-dessus me semble bien être celle dans laquelle se trouve l’Afrique vis-à-vis de ses ressources minières et pétrolières. Il n’empêche qu’il est communément admis que les pays développés pillent l’Afrique.

J’ai même entendu un brave gars  de photographe, l’autre jour à la radio, déclarer que non seulement les pays occidentaux pillaient les ressources pétrolières Nigérianes mais que certains Nigérians les pillaient également, ce qui lui paraissait encore plus attristant. Et ce n’était pas un comique. Du moins, il ne s’était pas présenté comme tel.

mardi 10 avril 2012

Le sourire de Clotilde




Hier soir, regardant « la Chambre 11 », j’ai une fois de plus été frappé par le sourire envoutant de Clotilde Courau. Voici ce que ça m’a inspiré. Ça change de Mélenchon et Hollande...

Ce n’est pas sa plastique qui nous fera oublier Marylin ou Brigitte. Respectivement Monroe et Bardot. La belle est un rien plate. On a beau dire qu’il y en a toujours assez pour la main d’un honnête homme, si elle n’avait que ça comme argument, le plus honnête des hommes resterait sur sa faim. Non, il y a autre chose chez cette princesse de Savoie, épouse de l’héritier du trône d’Italie. Il y a des yeux, et dans ces yeux une lueur à vous damner le plus saint des ermites. Un sourire si doux, si  enchanteur ! Un sourire qui invite, semble promettre…

Promettre quoi au juste ? Faudrait demander à S.A.R. Emanuele Filiberto di Savoia. Peut-être qu’il sait, lui. Peut-être qu’il pourrait nous dire si cette lumineuse promesse est ou non tenue.

Cette requête serait déplacée. Ça ne nous regarde pas. Elle nous offre son sourire pour rêver avec, c'est déjà ça.Et puis le prince, on ne le croise pas tous les jours…

Il arrive que ces mêmes yeux puissent quitter le mystère de l’invitation  voluptueuse pour se faire plus banals, reléguant  l’enchanteresse au rôle de simple femme. Jolie, sans plus. C'est le retour sur terre...

lundi 9 avril 2012

Vive les supermarchés !



Mme Le Pen en a sorti une bien bonne : elle voudrait que l’on interdise les supermarchés et a fortiori, je suppose, les hypermarchés dans les villes de moins de 30 000 habitants. Il y a quelque temps, elle a traité le Listel, ce petit vin de soif de « bibine ». Sans savoir, je l’espère, que les beaux jours revenus, j’abandonne le Côtes-du-rhône pour ce vin gris des sables du golfe du  Lion.

Décidément Mme Le Pen me fait de la pe(i)n(e) !

Que deviendrais-je sans  supermarchés ? C’est la seule forme de commerce que je supporte ! Je n’achète qu’en grandes surfaces, spécialisées ou non.  Et cela parce que je ne supporte pas le petit commerçant. Je n’entre dans une boutique qu’à reculons, sachant que, tel  le fourmi-lion  qui attend sa proie  au fond de son cône de sable, le boutiquier,de derrière son comptoir, va m’agresser. Ça commencera par un anodin « bonjour », mais bien vite, ça se gâtera… 

Le seul petit commerce, avec bien entendu le coiffeur,  qu’il m’arrive de fréquenter est la boulangerie.  Je parviens, en prenant sur moi, à supporter le « et avec ça ce sera ? » que je sais devoir suivre ma demande d’une ou deux baguettes. Comme si  j’étais timide au point de ne pas commander  le pain au chocolat ou la part de flan que j’étais venu chercher !  Je m’en tire avec un « rien du tout », je paie et je m’enfuis.

Et pourtant, j’ai moi-même été commerçant. Huit ans durant. Seulement, je faisais dans la moyenne surface en libre-service. Les vendeuses n’emmerdaient pas le client, partant du principe que, s’il avait besoin d’un conseil ou d’un renseignement, il était assez grand pour les demander. Au cas contraire, il pouvait toujours aller se faire arnaquer en boutique.

Vous me direz, la qualité, le conseil, le contact humain.  Contact humain ? Vous appelez contact humain le sourire hypocrite et les banalités dont vous gratifie votre boucher ? La qualité ? Peut-être. Il arrive que le charcutier n’achète pas ses produits à un industriel mais ce n’est pas la règle. Le conseil, quand j’en ai besoin, il y a des employés au libre-service pour me le donner.

Vous me direz encore (vous êtes bien bavard ce matin) que dans des grandes surfaces spécialisées  comme But, on vous agresse aussi bien qu’en boutique. C’est  vrai, comme il est vrai que, quand vous souhaitez  une précision, les vendeurs semblent s’être soudain dissous dans l’air. C’est pourquoi j’achète mon électroménager sur le net.

 J’aime la liberté de la grande distri. J’y évite même, sauf urgence extrême,  les rayons boucherie, traiteur, crèmerie et poissonnerie où  on essaie de ressusciter un esprit « petit commerce ».  J’aime me promener à travers les rayons aux heures où la foule est ailleurs. Je prends mon temps, repère les promos, me laisse tenter  par tel ou tel produit… Ce n’est même pas une question de prix. En admettant  qu’ils puissent être égaux,  je continuerais de choisir la grande distribution.

Tant pis pour l’emploi. Il est vrai qu’en interdisant les pelleteuses on aurait beaucoup plus de terrassiers, qu’en supprimant les autobus il y aurait plus de cochers, et de manière générale qu’en reculant de quelques décennies voire d’un siècle ou deux  on restaurerait bien des emplois. Des emplois d’une productivité telle que ça ramènerait le niveau de vie au niveau d’il y a quelques décennies,  voire d’un siècle ou deux. Ce qui, quoi qu’en pensent les nostalgiques  de l’Age d’Or, ne serait pas généralement apprécié.