..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 6 avril 2012

Statistiques à la con




Mon billet de lundi a fait couler beaucoup de pixels. Parmi les plus de soixante-dix commentaires qu’il provoqua  il en fut deux, émanant de Karim A. (que je soupçonne d’être une vieille connaissance) qui se lancèrent dans des statistiques pour le moins hasardeuses  dont le côté arbitraire et gratuit fut souligné par Aristide qui les traita de "lieux communs éculés".

Voici de quoi il s’agit :
« Je ne suggère nullement que le 9-3 est un petit paradis, je souligne le fait que 99,9% de la population souhaite vivre tranquillement et respecte les lois et coutumes de France, ce qui est la moindre des choses. (01.06 AM) »
Deux heures plus tard, Karim revient à la charge :
« je le redis, 99,99% de la population immigrée ne souhaite que ce que vous ou moi souhaitons, ni plus, ni moins: Vivre décemment des fruits de son travail. (03.06 AM) »

Ça n’a l’air de rien, mais en deux heures, le nombre de ceux qui ne souhaitent pas vivre tranquillement et  qui se tamponnent  des lois et coutumes de la France, qui entendent  mener une existence indécente du fruit de leurs crimes s’est trouvé divisé par dix ! C’est ce qui se produit quand on passe de 99,9 à 99.99 %, c’est brutal mais c’est comme ça. Notons que l’on passe de la population du 9-3 à la population immigrée puis à l’ensemble de la population  (je suppose que c’est ce que vous et moi représente, à moins que ça ne concerne que Karim et Passante à qui il répondait.).

Puisqu’on est dans les chiffres, restons-y. Bien que de formation littéraire je les adore. Ils sont  en l’occurrence amusants.  Dans l’hypothèse  des 99.9 %, les malhonnêtes du 9-3  qui compte 1 528 413 habitants, seraient au nombre de  1528,413 (considérons que le 0.413 est un criminel de très petite taille). C’est beaucoup, ce n’est pas trop. En passant à 99.99 %, on tombe à 152,8413, presque 153.

Si nous  extrapolons ces taux à l’ensemble de la population française il y aurait pour 65, 35 millions d’habitants (Métropole + DOM, hors Mayotte) au taux de 99.9 % 65 350 délinquants. Chiffre rassurant si l’on considère qu’en 2011 la population carcérale était de 64 711. Tous les coquins  de France, à part 639, seraient donc sous les verrous. Dormez en paix bonne gens ! Car on peut supposer que les fameux 639 restants ont été mis en liberté conditionnelle pour leur sainte conduite.

En revanche, si l’on retient l’hypothèse des 99.99 %, ça devient beaucoup plus inquiétant car il n’y aurait que 6535 personnes  irrespectueuses des lois. Ainsi donc, nos prisons retiendraient  sans raison aucune 58 176 honnêtes citoyens.  

Tout ça pour dire que ces soi-disant chiffres qu’on nous balance ces derniers temps comme des évidences ne sont que des absurdités basées sur rien. Malheureusement dans le 9-3, parmi les immigrés et dans l’ensemble de la population française le taux de criminalité est bien plus élevé.

jeudi 5 avril 2012

Allez Flamby, allez Flamby, allez !


Curieux cette manie du salut fasciste chez un socialiste


Dans l’Europe en crise, on n’a pas tous les jours l’occasion de rigoler. Pourtant, il y a l’exception Française, en ce domaine aussi. On n’a pas de pétrole, on n’a pas d’idées, on a de la dette à revendre (pas facile à vendre, la dette, même à refiler gratuitement !), le pouvoir d’achat stagne, le chômage augmente, l’immigration de masse ne parvient pas à nous enrichir, bref, on pourrait être morose comme un Espagnol apprenant qu’il est muté en Grèce.

Mais, nous, on a FLAMBY ! Avec lui, c’est tous les jours la poilade assurée. Je l’écoutais ce matin  s’adresser à la foule à Rennes après que la belle Ségolène, qui l’aime de fine amor,  eut appelé à le soutenir. De sa voix cassée, comme un gars qu’a pas eu  envie d’rentrer tout seul, qu’a pas eu envie d’fermer sa gueule,  il essayait de faire son petit Mitterrand. Tribun comme je suis évêque, il critiquait le bilan de Sarkozy et revenait sur son agenda révélé le matin. 

Parce qu’il est précis comme une montre suisse, notre Flamby. Le 4 août, fin des privilèges ! En septembre, réforme fiscale, réforme des banques !  Il ne nous dit pas quel jour et à quelle heure s’installera pour tous un bonheur parfait et durable, mais on sent bien que ça ne devrait pas tarder. Vu qu’il semble vouloir rejouer 1789, on est en droit de se demander quand arrivera la terreur  et de penser  que la fin de son mandat correspondra à un nouveau thermidor avec  deux mois d’avance…

Celui qui entend ça sans rire est soit dépourvu d’humour, soit l’a perdu suite à un aveuglement partisan comme M.Numb-beur-Wan à qui nous souhaitons un prompt rétablissement.

Si je l’encourage à continuer de s’agiter comme un culbuto fou, à s’égosiller  comme à la Réunion ou en Bretagne (que Mme Ségolène, lors de ce joli meeting, emportée par une verve poétique  d’une rare audace, décrivit comme "pays de terre et d'eau, là où la mer rejoint le ciel"*), c’est que ça pourrait  porter notre hilarité à son paroxysme.

Après une campagne qui sans lui eut été triste, je l’imagine participer, entre les deux tours, à un débat avec le président sortant. On lui donne la parole et là rien, nib de nib, nada, que dalle !  Aphone qu’elle est la fraise des bois. Des médecins arrivent, s’agitent, tentent tout, en vain. Du coup, vu que le temps de parole doit être égal, M. Sarkozy ne peut lui-même rien dire.   

On se voit contraint de reporter l’élection… 

*on la voit ainsi prête à enthousiasmer tous les littoraux du monde et d’ailleurs par ses connaissances géographiques.

mercredi 4 avril 2012

Vive le roi !




Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais la campagne présidentielle commence à me gonfler grave.  Du fait du quinquennat, on dirait qu’elle ne cesse pratiquement jamais. C’est pourquoi j’en suis venu à penser qu’une restauration de la monarchie ne serait pas forcément une mauvaise chose. Ça aurait au moins l’avantage de nous alléger d’un scrutin.

Qu’est-ce que ça changerait ? Pas grand-chose ! Il n’y a qu’à observer  les pays d’Europe qui ont à leur tête un monarque pour s’apercevoir  qu’il y règne autant de liberté (c'est-à-dire de moins en moins),  que les nations qui les peuplent sont largement aussi décadentes que la nôtre, qu’elles sont également frappées par la crise et connaissent les mêmes problèmes d’immigration que nous (c'est-à-dire aucun, si on en croit les médias).

Un roi, une reine, ça vous a de la gueule. Ça fait cossu. Et ça ne coûte pas forcément plus cher, les fastes de la république valant bien ceux d’une royauté. Il semble également que ça joue un rôle stabilisateur.

Plus j’y pense et plus je n’y vois que des avantages. Bien sûr, ça n’empêcherait pas les combats politiques qui font le sel de notre démocratie. Le changement pourrait continuer à être maintenant. Comme devant. La France n’en serait pas moins forte pour autant. Seulement, ces intéressants débats n’auraient lieu  que pour les législatives et on saurait au moins qui gouverne. Pas d’ambigüité.  Pas de cohabitation envisageable.

Mais comme bien des réformes, la restauration ne serait pas facile à faire accepter à un peuple que l’on a endoctriné au point de penser évident qu’hors de la république il n’existe point de salut. Il faudrait une longue campagne pour qu’un référendum vienne l’entériner.

En supposant la question résolue, qui mettrait-on sur le trône ? Le descendant le plus direct des capétiens, quelle que soit sa nationalité,  me paraît s’imposer. Après tout, le père de Victoria était bien plus allemand qu’anglais ce qui n’empêcha pas son pays d’atteindre le summum de son rayonnement sous le règne de cette dernière…

Moi, je dis ça, je dis rien. C’est juste une idée, comme ça.

mardi 3 avril 2012

Pour un meilleur vivre ensemble !




Vous aimeriez être celui ou celle que l’on fête, que l’on invite partout, sur qui l’on compte pour animer soirées, baptêmes, communions ou mariages ou même banquet des pompiers. Vous vous imagineriez volontiers dans le rôle du boute-en-train de service. Mais vous ne savez trop comment vous y prendre, vous pensez qu’il faut pour cela avoir de l’humour, de la conversation, un sens de la  répartie, un dynamisme, voire un charisme dont vous n’êtes pas  certains d’être doté.

Foin de tout ça, en fait c’est beaucoup plus simple. Pour devenir celui ou celle qu’on s’arrache il vous suffit de quelques chansons. Je vous ai, il y a quelque temps,  fourni  le premier élément du répertoire qui fera de vous la coqueluche des salons et autres noces et banquets.  Aujourd’hui je poursuivrai  l’œuvre esquissée.

Certains me diront que leurs capacités vocales sont restreintes, voire nulles. Que même, dès qu’ils essaient de pousser la chansonnette, on les prie de se taire. Au risque de les froisser, je leur dirai qu’ils se cherchent des excuses pour masquer leur crainte de se mettre en avant. Tout le monde peut chanter : je n’en voudrai  pour preuve que Luciano Pavarotti ou Florent Pagny. S’ils n’avaient pas compensé par un rien d’audace leur médiocre talent, auraient-ils réussi ?  Suivez  leur exemple !

L’important c’est le répertoire. Voici donc un petit bijou ciselé  peu avant la Grande Guerre.  Ce qui caractérise le chef d’œuvre, c’est sa capacité à exprimer l’universel humain.  Par delà  l’élégance du style, l’exigeante recherche lexicale, la finesse de l’humour, et l’entraînante musique qui  en sublime les effets, c’est la poignante humanité qui impose le texte qui suit parmi les fleurons de la poésie lyrique française. Jugez-en plutôt :


LE TROU DE MON QUAI
(Paroles: Paul Briollet, Jules Combe / Musique: Désiré Berniaux,   1906)

Dranem
Autres interprètes: Les Charlots (France) - 1971.


Je demeure dans une maison tout près d'la Seine,
Où l'on fait depuis trois s'maines
Des fouilles et des travaux
Pour faire passer le métro.

De ma fenêtre tout en fumant des pipes,
Je regarde les équipes
Dont les hommes sont occupés
A faire un trou dans mon quai.

Et si vous voulez mon adresse
C'est pas difficile à trouver
Afin que chacun la connaisse
En deux mots j'vais vous renseigner.

Y a un quai dans ma rue
Y a un trou dans mon quai
Vous pourrez donc contempler
Le quai de ma rue et le trou de mon quai.

L'autre jour j'rencontre un vieil ami d'province,
J'lui dis tu tombes bien mon prince
De ma rue je vais t'montrer
Toutes les curiosités.

J'voudrais d'abord voir la gal'rie des machines
J'lui réponds tu t'imagines
Qu'à Paris il n'y a qu'celle là
J'en ai une plus chouette que ça.

Accepte à dîner je t'en prie
Après sans trop nous fatiguer
Je te ferai voir une gal'rie
Qui certainement va t'épater

Y a un quai dans ma rue
Y a un trou dans mon quai
Tu pourras sans t'déranger
Voir le quai de ma rue et le trou de mon quai.

Mais hélas ici bas, la joie n'est qu'un leurre
Et l'on m'a dit tout à l'heure
Que les travaux d'terrassement
Vont s'terminer prochain'ment.
C'est pas drôle pour moi qu'en avait l'habitude
Et ça va m'paraître rude
Quand l'dernier coup d'pelle donné
Le trou d'mon quai s'ra bouché.

Adieu joies et rêveries nocturnes
Adieu journées d'activité
Comme autrefois seul dans ma turne
J'n'aurai plus hélas qu'à chanter.

Y a un quai dans ma rue
Mais y a plus d'trou dans mon quai
J'nai donc pour me consoler
Que la vue du quai de ma rue, j'ai plus d'trou d'mon quai.


Pour vous entraîner, vous trouverez ici une version chantée de l’œuvre. L’image est floue, le son est mauvais mais malgré cela la magie opère !

Ne me dites pas merci. Contentez-vous de me tenir au courant des progrès de votre vie sociale. Je publierai ici-même les témoignages les plus émouvants.