Hier, à L'Assemblée Nationale, M. Serge Letchimy, député apparenté socialiste , etc.
Laissons-le à ses fantasmes.
Je voudrais simplement, vous narrer une anecdote qui tendrait à prouver que l'esclavage n'a pas été le seul fait des blancs mais qu'il est arrivé qu'il existe également en Afrique noire entre gens de même couleur.
Lorsqu'en 1971 je m'en fus accomplir mon Service National en tant que coopérant au Sénégal, je prenais mes repas à la "popote" de Salomon. Qu'est ce qu'une "popote" ? Disons que nous nous réunissions à quelques uns afin de partager les frais qu'occasionne l'emploi d'un boy cuisinier et que nous prenions nos repas chez celui qui abritait la dite "popote". Notre boy s'appelait Mamadou. Quel manque d'originalité ! C'était un Toucouleur, un Peul sédentarisé de la vallée du fleuve Sénégal. Un jour que la "popote" organisait un méchoui, Mamadou vint accompagné d'un homme qui l'aidait dans ses préparatifs, notamment en tournant la broche. Histoire de causer (je suis bavard !), je lui demandai si c'était un copain à lui. Il m'expliqua que non, il s'agissait d'un captif. Un captif, m'enquis-je ? Le bon cuisinier m'expliqua que cet homme lui appartenait. Que le père du captif avait appartenu à son père. Pour bien me faire comprendre, il me montra le singe de Salomon et m'expliqua que, si ce singe avait des petits, ces petits appartiendraient à ce dernier. J'en restai comme deux ronds de flan. Là ne s'arrêta pas ma surprise.
Intrigué, je lui demandai s'il n'avait que ce captif. Sa réponse fut négative. Il en avait un autre qui travaillait en France, à Douai, chez Renault et qui, obligeamment, lui envoyait chaque mois l'essentiel de son salaire. Comme l'exige l'usage. J'eus du mal à en croire mes oreilles. Je lui objectai, dans mon ignorante jeunesse, que ce brave garçon pourrait très bien se sentir, vue la distance, dispensé de cette obligation. Mamadou me rassura : c'était hors de question. Si le captif oubliait ses devoirs, il irait chez un marabout qui confectionnerait une figurine à son effigie puis la transpercerait d'une épingle et, à Douai, un OS de chez Renault irait rejoindre le paradis (ou plutôt, vue sa piètre conduite, l'enfer) d'Allah...
Comme quoi, en matière d'esclavagisme et de superstition, l'Afrique n'a aucune leçon à recevoir de nous.
Dieu merci, tout ça est de l'histoire ancienne. Si vous vous donnez la peine de consulter
l'article Toucouleurs de Wikipédia, vous apprendrez avec soulagement, à l'avant-dernier paragraphe du chapitre sur les castes que "Les
Maccube,
Jyaabe ou
Kordo représentent la caste des captifs. Ils se situent au plus bas dans la hiérarchie. Ils proviennent de toutes origines.
On distingue les Jyaabe sottiibe représentant les captifs affranchis, et les Jyaabe haalfabe qui eux sont demeurés captifs. La servitude qu'ils ont connue n'existe plus." (J'ai mis la dernière phrase en caractères gras afin d'en souligner le côté paradoxal : A quoi bon différencier les affranchis de ceux qui ne le seraient pas si la servitude n'existe plus ?)