..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 28 janvier 2012

Les bonnes lectures de Tonton Jacquot (1)



Tandis que je m'adonnerai sans vergogne aux joies ineffables du câblage, j'aimerais faire découvrir à ceux d'entre vous qui ne le connaîtraient pas et faire relire à ceux qui le connaissaient ce texte que Marcel Aymé écrivit dans le Crapouillot en 1950 sur la liberté d'expression. 


Bien que 62 ans nous en séparent, il me semble que ce qu'il dénonce explique certains aspects de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.


Vue sa longueur, je le publierai en deux fois. Bonne lecture !

« En temps normal, le délit d'opinion n'existe pas en France. Il est permis à quiconque résidant sur notre territoire de proclamer dans ses discours et dans ses écrits son hostilité contre un régime politique, contre des institutions religieuses, contre l'armée, la patrie, les femmes, les faux cols durs, et corollairement de faire éclater sa foi dans une mystique ou dans les destins de l'Empire de Chine. En fait, il arrive régulièrement qu'en temps de guerre, les législateurs suspendent le droit de s'exprimer librement sur toute espèce de sujet. Toutefois, le délit d'opinion, que les tribunaux ont la décence d'habiller d'un autre nom, n'est punissable que s'il appartient à certaines catégories préalablement fixées et délimitées par la loi. On est presque confus de devoir insister sur cette évidence, mais un délit quelconque ne saurait avoir d'existence avant que soit promulguée la loi interdisant de le commettre.
En 1944, lorsque au gouvernement légal du maréchal Pétain succédait un gouvernement de fait, celui du général de Gaulle, il n'y avait pas de loi qui reconnût et réprimandât le délit d'opinion (cela n'empêchait pas les Allemands de le réprimer). Il eût été naturel d'en forger une qui déclarât passibles, désormais, de telle ou telle peine, les professions de foi hitlériennes et antigaullistes. On sait bien que les nécessités d'un gouvernement de fait ne sont pas souvent compatibles avec l'exercice de la liberté et, dans l'euphorie de la Libération, les Français auraient accepté le régime de la trique sans trop rechigner. Ils devaient bientôt comprendre qu'il s'agissait, dans le genre, de quelque chose d'infiniment plus corsé. Ayant instauré la terreur et élevé la délation à la dignité d'une vertu (souvenons-nous des affiches invitant les Parisiens à dénoncer leurs voisins et connaissances), le gouvernement du général de Gaulle chercha un moyen de conférer au pur arbitraire l'apparence de la légalité. Le diable sait où il fit cette trouvaille, car elle était sans précédent dans les annales de la Justice et en opposition avec les principes fondamentaux de toute jurisprudence. On créa donc une loi réprimant le délit d'opinion, mais une loi à effet rétroactif. Ce monument de barbarie, de cynisme, d'hypocrisie, ce crime crapuleux contre l'humanité fut alors unanimement approuvé par tous ceux qui avaient l'autorisation d'écrire dans les journaux. Les grandes voix brevetées de la conscience française se prononcèrent carrément pour le déshonneur. Au moins, la magistrature française, horrifiée par ce barbarisme juridique, allait-elle faire bloc et protester d'un seul cri ? Pas du tout, car les juges, ayant prêté serment au Maréchal, tremblaient de peur dans leurs robes et n'avaient en tête que leur sécurité et leur avancement. Ces misérables auraient pu se contenter d'être les fonctionnaires de l'injustice, mais non. Au lieu d'appliquer la loi avec modération, ils firent infliger les peines les plus dures et rivalisèrent de lâcheté, de cruauté, de bassesse. A cette occasion, le niveau moral de la magistrature se révéla, dans l'ensemble, fort inférieur à celui des prisonniers de droit commun. A vrai dire, on s'en doutait déjà.
Les « délinquants » appartenaient à tous les milieux, à toutes les professions. Il suffisait d'avoir professé plus ou moins ouvertement des opinions collaborationnistes et d'être mal vu de sa concierge pour être jeté en prison où l'on attendait six mois, un an, ou davantage, la faveur de comparaître devant un tribunal. Bien souvent, dans les premiers temps de l'occupation, le prévenu était abattu sans autre forme de procès par des F.F.I. agissant soit dans un élan de fureur patriotique, soit par manière de récréation, mais le plus souvent pour s'emparer de ses dépouilles.
Le délit d'opinion devait être retenu principalement contre les écrivains, les journalistes et les hommes politiques (y compris les conseillers municipaux) qui s'étaient exprimés publiquement à propos des événements politiques durant l'occupation. Les fonctionnaires furent également traqués dans toutes les administrations. Il y avait à ces persécutions des raisons simples, logiques. D'une part les communistes entendaient profiter de l'occasion pour éliminer le plus grand nombre possible de leurs adversaires politiques et, éventuellement, les remplacer par des hommes de leur choix. D'autres part, les chefs de la Résistance ayant décidé de se récompenser de leur patriotisme, s'étaient octroyé le pouvoir en ne consultant que leurs appétits et, peu soucieux d'avoir des rivaux qui leur eussent disputé l'assiette au beurre, redoutant également de voir surgir dans le pays une opposition qui eût dénoncé leur flagrante incapacité, ils trouvèrent commode de tuer et d'emprisonner. A ce gouvernement dont les ministres n'étaient mandatés que par eux-mêmes ou par leurs femmes, il fallait une presse dévouée qui en dissimulât les abus et la médiocrité. A la Libération, des journalistes dont la plupart n'avaient pas plus de compétence professionnelle que les nouveaux hommes d’État, s'emparèrent des journaux, des locaux et du matériel, au mépris du droit des gens, car le comportement de leurs prédécesseurs sous l'occupation, eût-il été criminel, ne saurait être une excuse. Le fait que mon voisin vienne d'assassiner sa grand-mère ne m'autorise pas à m'emparer de son argenterie. Pour légitimer ces spoliations, il devenait nécessaire de couvrir d'opprobre les journalistes du temps de l'occupation et de les faire condamner par les tribunaux avec des attendus infamants .
 Certes, il s'en fallait que tous les écrivains, journalistes et hommes politiques ayant tenu la plume ou le crachoir sous l'occupation eussent obéi à des motifs honorables. Il y en eut qui se montrèrent avec l'occupant d'une platitude écœurante mais c'était leur affaire et les tribunaux ne sont pas faits pour punir les flatteurs et les hypocrites. Pour bien d'autres, il y avait à redire quant à la pureté des intentions, comme à toutes les époques. En revanche, les maréchalistes de bonne foi étaient innombrables et même parmi les fascistes et les militants de l'Europe nouvelle, il ne manquait pas de convaincus. Du reste, quelles qu'eussent été les raisons profondes qui les animaient, tous avaient écrit et discouru dans la stricte légalité.
La répression du délit d'opinion fut organisée de façon impeccable. Les malpensants étaient déférés à des tribunaux d'exception, chargés de les envoyer au poteau, au bagne, en prison. Les jurés de ces tribunaux étaient désignés par des assemblées de conseillers généraux et d'arrondissement ; lesquels, ayant été eux-mêmes épurés, tenaient avant tout à faire preuve d'esprit partisan. Avec des jurés ainsi triés sur le volet, les débats, conduits par un président à la botte, devenaient le plus souvent une formalité pure et simple. On ne refusait rien au commissaire du gouvernement qui réclamait des peines exorbitantes afin de montrer qu'il était un grand résistant. J'ai assisté à une séance de la Cour de Justice, où l'on jugeait trois journalistes qui s'étaient rendus coupables, dans leurs écrits, de délits d'opinion. Deux furent condamnés à mort, le troisième aux travaux forcés à vie et, au cours des débats, comme l'un des avocats faisait observer que certain article reproché à son client n'avait fait que reproduire, aux termes près, les arguments de l'Humanité clandestine de 1940, le commissaire du gouvernement s'éleva avec véhémence contre ce manque d'égards à un parti tout-puissant, et le Président lui-même, craignant qu'en haut lieu on ne le soupçonnât d'impartialité, fit écho à cette protestation. L'effroyable tragédie de ces procès consistait en cela qu'ils étaient des simulacres et que l'accusé, le sachant, ne pouvait s'empêcher de défendre, comme s'il eût vraiment joué sa tête et que ses  prétendus juges ne s'en fussent déjà partagé le prix. Le Maréchal, lui, eut assez de force de caractère pour se refuser à tenir un rôle dans la farce judiciaire et à donner le spectacle d'un espoir absurde à une presse ricanante. Face aux chargés de besogne du général, il resta muet d'un bout à l'autre du procès.
Parmi les condamnations frappant des hommes qui s'étaient rendus coupables du seul délit d'opinion, les plus remarquées furent celles de Béraud, de Brasillach et de Maurras. Béraud fut condamné à mort pour avoir écrit des articles anti-anglais qui, outre-Manche, ne lui auraient pas seulement valu une amende. Il paraît que l'Ambassade de Grande-Bretagne intervint auprès du chef de l’État pour que fût commuée cette sentence idiote qui eût risqué, en des temps plus normaux, de déclencher en France une crise d'anglophobie. L'accusation était si sotte, le déni de justice si manifeste, si provocant par son évidence, que le procès de Béraud, à lui seul, montre dans quelle dépendance honteuse la Résistance tenait les juges.
Brasillach eut à répondre de ses écrits politiques sous l'occupation, que chacun était en droit de trouver déplaisants, mais dont nul ne pouvait, de bonne foi, songer à lui faire un crime. Lui aussi eut la faiblesse de se défendre et avec toutes les ressources de son intelligence et de sa sensibilité, bien qu'il sût certainement à quoi s'en tenir sur ses juges. Il y a des natures généreuses qui ne se résignent pas à désespérer, même en dépit de l'évidence. Le commissaire du gouvernement, en parfaite connaissance de cause, réclama, et bien entendu obtint, la tête d'un innocent. Il paraît que, depuis, il fait une très belle carrière et que la mort de Brasillach lui a valu un bon grade dans la Légion d'honneur. C'était un nommé Rabour ou Raboul. On espéra un moment que le condamné obtiendrait commutation de peine. Une pétition circula en sa faveur et réunit les signatures de nombreux écrivains et artistes. Parmi ceux que je sollicitai personnellement, un seul refusa, ce fut M. Picasso, le peintre. Comme je lui demandais, avec toute la déférence à laquelle il est accoutumé, de signer cette pétition pour le salut d'un condamné à mort, il me répondit qu'il ne voulait pas être mêlé à une affaire qui ne le regardait pas. Sans doute avait-il raison. Ses toiles s'étaient admirablement vendues sous l'occupation et les Allemands les avaient fort recherchées. En quoi la mort d'un poète français pouvait-elle le concerner ?
Jusqu'au dernier jour, on crut que le général de Gaulle n'était pas absolument indifférent à la littérature et qu'il aimerait gracier un écrivain innocent. On ne pouvait se tromper plus lourdement. A lui aussi, la vie d'un poète était peu de chose et importait infiniment moins qu'un témoignage de satisfaction du Parti communiste. Peut-être aussi qu'il avait du goût pour les exécutions (sinon, comment aurait-il, sans une parole de réprobation ou d'apaisement, toléré les massacres des premiers mois de la Libération ?). Durant le temps qu'il fut au pouvoir, on chercherait en vain, dans sa vie publique, la moindre manifestation de générosité, de bonté, le plus petit élan de pitié ou de charité. L'homme est sec.
Pour Maurras, il ne pouvait être question de suspecter son patriotisme et l'on savait qu'aucune considération n'aurait pu l'empêcher de dénoncer publiquement ce qu'il croyait contraire aux intérêts du pays. On le savait même si bien qu'on décida de le réduire au silence par tous les moyens. C'est qu'avant la guerre, Maurras avait en France une situation exceptionnelle qui n'a pas d'équivalent aujourd'hui. Leader du parti monarchiste, ce n'était pas à ce titre qu'il devait son importance. Mais grand maître de l'Action française où il écrivait quotidiennement ses deux ou trois cents lignes, il était le critique officiel de la Troisième république. On comprend que les nouveaux messieurs de la Quatrième aient voulu se débarrasser d'un critique ayant si souvent alerté l'opinion publique. Ils avaient presque tout à cacher : l'inanité de leur politique, la corruption dans les ministères, dans les administrations, les abus de pouvoir, l'abaissement d'un peuple abruti par la terreur et le mensonge. Imagine-t-on, en 1945, Maurras libre d'écrire comme il l'était autrefois ? C'eût été la fin du régime. Le plus simple était de le faire condamner à mort, ce qui ne souffrait du reste aucune difficulté. Comme  son innocence était patente et qu'on redoutait le mépris de nos alliés anglo-saxons dégoûtés par nos kermesses judiciaires, on n'osa pas fusiller un vieillard. La peine de mort fut commuée en celle des travaux forcés à vie. L'essentiel était qu'il se tût. Aujourd'hui encore, nos gouvernants ne sont pas pressés de lui rendre la liberté.

vendredi 27 janvier 2012

Travaux forcés



L'entrepreneur anglais à qui j'ai confié l'isolation de l'étage de ma maison est arrivé hier avec son équipe. Avec la furia inglese qui les caractérise, ils se sont mis à tout casser. En quelques heures, il n'y avait plus de cloisons ni de plafonds. Non contents de cela, ils se sont immédiatement attaqués à l'installation des armatures qui soutiendront l'isolation et les nouvelles cloisons. Questionné sur le temps que prendrait la première phase de ces travaux, le patron me déclara qu'il comptait, si tout se passait bien, finir aujourd'hui. Et là ne s'arrêta pas ma surprise. Je lui demandai combien de temps il me laissait pour installer les conduites d'eau et d'évacuation  et les lignes électriques, il me dit que si je pouvais le faire ce week-end ce serait bien car avec le froid qui s'annonce la maison sera inchauffable avec sa toiture à nu. Me voici donc condamné à effectuer tous ces travaux à marche forcée. Ma journée va être consacrée à acheter tous les matériaux qui me manquent.

De plus il m'a fallu évacuer mon bureau et m'installer tant bien que mal au rez-de-chaussée. Si jamais je me faisais rare, vous saurez pourquoi.

J'ai pourtant regardé le débat Hollande/Juppé. Je comptais en parler mais qu'en dire ? Rien sinon que j'ai eu l'impression très nette d'assister à un combat de technocrates et non d'hommes d'État c'est à dire d'hommes porteurs d'un véritable projet politique. Faire payer les riches c'est aussi beau qu'inefficace. Gérer la pénurie est peu enthousiasmant. Tout cela est bien terne...

jeudi 26 janvier 2012

Rallions-nous !

Non, M. Darmon n'est pas en train de vanter ses qualités viriles, 
il milite, c'est tout ! Belles bagouzes, quand même ! La classe !

Ici, on gagne pas gros, mais on se marre disait-on pour se consoler d’un emploi ingrat.

Si Hollande est élu, on perdra gros, mais qu’est-ce qu’on se sera marrés !

J’en veux pour preuve le clip du signe de ralliement  du PS « Le changement c’est maintenant ». Franchement, comment ne pas  penser que nos braves socialistes  sont tombés dans un piège grossier que leur aurait tendu un infiltré  de l’UMP ?

Qu’y voit-on ?  Des énergumènes qui  déclarent que « Le changement c’est maintenant »  en faisant exécuter à leurs mains un mouvement de translation horizontale. Les mains ne se touchent pas mais passent l’une au dessus de l’autre.  Comment ne pas se souvenir de la blague cruelle (et pas très drôle, reconnaissons-le) du trisomique à qui on avait promis une glace s’il parvenait à faire se toucher l’extrémité des doigts de ses deux mains ?  Si c’est le même but qui est recherché par les pathétiques politiciens, artistes et militants qui  se sont prêtés à l’exercice, visiblement, ils n’y parviennent pas.

On me dira qu’il ne s’agit aucunement d’un défi psychomoteur raté, que ce geste est rempli d’une symbolique profonde, tellement profonde qu’elle n’apparait clairement à personne. Il paraît que les mains et  avant bras formeraient ainsi le signe « égal ». Je veux bien.

Je ne puis adhérer à ce signe pour toutes sortes de raisons, la première étant que je ne veux pas de leur changement, ni maintenant ni plus tard. Ensuite, parce qu’il est anti-français : le monde entier sait que tout bon Français se reconnait à la baguette qu’il tient sous son bras. En faisant ce signe, la baguette tomberait.  Du point de vue de la  sécurité routière, les dangers sont évidents. Imaginons que deux partisans de F H se croisent en voiture et s’adressent mutuellement le signe de ralliement. Combien de collisions frontales, de classes de maternelle fauchées sur le trottoir s’ensuivraient ?

François Hollande, dans son discours historique du Bourget, déclarait refuser la France de la peur. Ses supporters ont décidé de le suivre en montrant que le ridicule ne les effrayait pas.

Je doute cependant que ce signe prenne dans le public, le sens du ridicule étant plus développé chez les gens ordinaires  qu’au sein des « élites ».

mercredi 25 janvier 2012

Demandez le programme !

Ce sémillant vieillard pourrait bénéficier prioritairement de la mesure N°9



Vu le peu d’intérêt que présentent à mes yeux les programmes des candidats aux présidentielles, j’ai décidé de n’apporter ma voix qu’à celui qui s’engagera solennellement à mettre en œuvre les  dix réformes suivantes :

1.    Dans les contrées soumises au climat Atlantique  et plus spécifiquement dans le Sud Manche : la limitation des précipitations à ce qui est strictement nécessaire et leur  interdiction de jour.

2.    L’augmentation de la durée du jour en hiver jusqu’à un minimum de 12 heures.

3.    L’obligation pour les fabricants de lave-vaisselles de produire des modèles qui effectuent eux-mêmes le rangement une fois le cycle terminé.

4.    L’interdiction totale des douleurs articulaires et plus particulièrement celles du genou droit.

5.    La suppression immédiate des taxes sur l’alcool et le tabac et le remboursement de celles injustement perçues depuis 40 ans.

6.     La création d’une amende de 10 à 150 millions d’Euros assortie d’une peine de cinq à dix  ans de prison ferme pour tout politicien  surpris à prendre son envol à partir du Bourget. Avec effet rétroactif.

7.    L’envoi pour dix ans en Corée du Nord avec interdiction d’en sortir de Daniel Mermet  et de ses Auditeurs Modestes et Géniaux afin qu’ils puissent  enfin vivre à l’abri des méfaits du capitalisme.

8.    La taxation à 100% au-delà de trois fois le SMIC de tous les revenus des artistes se déclarant de gauche.

9.    La promulgation d’une loi autorisant l’euthanasie de tous ceux qui ont participé au clip du  signe de ralliement du PS afin de leur éviter une vieillesse de remords et de honte.

10.    L’interdiction absolue faite aux chats persans de perdre leurs poils.




Cette liste n'est pas limitative.

mardi 24 janvier 2012

Grand bal des cocus, venez nombreux !



Cocus, battus, mais contents quand même.

Cette expression populaire me semble bien décrire l’heureux naturel du militant de base. C’est du moins ce que je me disais hier soir  en regardant aux actualités la foule applaudir M. Hollande  à chacune de ses paroles,  comme s’il avait dit quelque chose d’intéressant, d’innovateur, de particulièrement  intelligent. Voire tout simplement quelque chose. Tant de bonheur fait chaud au cœur. Il paraît même que le candidat aurait pris son envol. Ils ne nous l’ont pas montré, mais je veux bien le croire et j’imagine volontiers le bon François, porté par la ferveur populaire voleter entre les poutrelles du hall qui abritait son meeting.

Je suppose que les assistants sont rentrés chez eux gonflés à bloc se retenant avec peine d’entonner sur l’air d’ « En revenant d’la revue »  des paroles du genre :

Gais et contents, nous allions triomphants
En rev’nant du Bourget, le cœur à l'aise,
Sans hésiter, nous venions d'acclamer,
L’idole des Français et des Françaises
Tadadada pom pom pomp pom .
Tadadada pom pom pomp pom  etc.

Chaud au cœur ça fait, forcément. Jusqu’à ce qu’on réfléchisse un peu et qu’on trouve de fortes analogies entre ces braves gens, militants de tout bord, et la femme battue qui pardonne et se réjouit à chaque retour de l’ivrogne volage. Il a beau être de plus en plus décati, il a beau lui avoir fait le coup cent fois, pour elle, il demeure magnifique. Et puis il sait si bien trouver les mots qui l’enflamment, les caresses qui la fond fondre qu’elle en oublie tout et  ne veut plus voir en lui que le  prince charmant de sa jeunesse.

Évidemment, son entourage est plus circonspect. Il a même tendance à la mettre en garde, puis, devant son entêtement, à la plaindre un peu. A la prochaine rouste, à l’infidélité suivante, on sait d’avance qu’elle pleurera, qu’elle le maudira… Et qu’ensuite elle s’en voudra d’avoir provoqué ses coups. Elle attribuera ses incartades à toutes ces salopes qui l’aguichent. Il est un peu faible c’est tout. Qui ne l’est pas ?

Je dis militants de tout bord parce que de ces âmes simples, on en trouve partout. Leur séducteur sait trouver les mots qu’il faut, ceux qu’ils attendent, qui les font  chavirer et oublier que ses promesses il les a faites mille et une fois, qu’il ne les a jamais tenues. Décidément, cette fois-ci, c’est la bonne, il a vraiment changé, il s’est acheté une conduite…

Et la foule, sentimentale comme dit l’autre, malgré ses réticences,ne peut s’empêcher d’écraser un pleur furtif face à tant d’innocente ferveur. Sans se laisser emporter par un flot de passion, elle se dit que, quand même, pour provoquer de tels émois, l’enjôleur doit bien avoir un petit quelque chose que les autres n’ont pas…

Voilà pourquoi on continue d’organiser ces grands bals des cocus où un chanteur sur le retour roucoule ses vieux refrains sirupeux à l'oreille de danseurs enamourés .