Nuestras horas son minutos
cuando esperamos saber,
y siglos cuando sabemos
lo que se puede aprender.
(Nos heures sont des minutes, quand nous espérons savoir et des siècles lorsque nous savons ce que l’on peut apprendre.)
Belle et profonde réflexion, non ? Cependant, Antonio Machado décrivait-il bien la situation ? Il est vrai qu’apprendre vient de et génère l’impatience de savoir. L’impression que ce savoir ne sera jamais que partiel ou, pire, impossible peut engendrer un sentiment de vide face aux attentes déçues. De quoi alors meubler ce vide ?
Toutefois, ce désenchantement concerne le domaine métaphysique. Pour ce qui est de la culture du chou, par exemple, il est possible d’atteindre un niveau de connaissance opératoire satisfaisant. Ce qui mène à des récoltes abondantes et savoureuses. Pour autant qu’on aime le chou.
Maintenant, si on aborde le chou d’un point de vue métaphysique, ça se complique : Pourquoi le chou ? Où va le chou ? D’où vient-il ? Et si chou il y a, pourquoi la piéride ? Autant de questions qui mènent à des impasses.
Cela s’applique à tous les domaines de l’activité humaine. Il est pourtant des pourquoi auxquels on peut répondre : par exemple pourquoi déboucher l’évier ? Pour que l’eau s’écoule, tiens ! Un évier sans écoulement se transforme en cuvette difficilement transportable et perd tout intérêt. La question principale devient donc le comment. Plusieurs solutions simples se proposent : l’emploi d’un déboucheur chimique ou mécanique ou le démontage du siphon, toutes choses à la portée d’une intelligence et d'un savoir-faire moyens. En cas d’absence de ces derniers, il est possible encore de faire appel à un spécialiste, solution efficace mais coûteuse.
Étant totalement hermétique aux questions métaphysiques, mes heures ont tendance à rester des heures quel que soit mon niveau de connaissance. C’est triste, je sais.