J'entendais, hier, à la télé un journaliste déclarer sans rire que, crise oblige, les français regardaient à la dépense et étaient contraints de faire des choix. Ce qui voudrait dire qu'en période de non-crise, ils ne seraient pas contraints à ces mesquines prudences.
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi ça a toujours dû être la crise. Quel qu'ait été mon niveau de ressources, et il a amplement varié le bougre, il m'a toujours fallu regarder à la dépense et faire des choix. J'aurais bien aimé connaître ces périodes bénies ou l'on dépense sans compter et où l'on s'offre toutes ses fantaisies.
Seulement, ça n'a jamais dû exister nulle part à aucune époque. Même les plus riches sont contraints de rester dans les limites de leur fortune. Je ne dis pas que Bill Gates soit contraint de choisir entre se payer un Big Mac et aller au cinéma. Il peut s'offrir les deux. Il est également en mesure de s'acheter la salle de cinéma et le restaurant Mc Do afin d'y être plus tranquille. Mais ça s'arrête vite... Vu qu'il est philanthrope comme un malade, s'il voulait effacer toute la misère du monde ce ne sont pas ses quelques malheureuses dizaines de milliards de dollars qui le lui permettraient... Même pas foutu de racheter la dette grecque, qu'il serait, c'est dire !
Pour être plus exact, le journaliste devrait dire que, vu la crise, les gens ont tendance a y regarder un peu plus que si nous jouissions d'une croissance forte. Dire que la crise n'est pas responsable de tout, qu'elle n'affecte, au moins pour le moment, en France, que marginalement la plupart des gens, ce serait désespérant. En effet, reconnaître cela voudrait dire que la sortie de crise tant attendue ne changerait rien de fondamental. Les politiciens ne pourraient pas nous promettre un changement radical. Les indignés passeraient pour des cons. On aurait même du mal à regretter le bon temps d'avant, quand, soi-disant, on vivait au pays de cocagne.
Dieu merci, du plus loin que je me souvienne, et ça commence à faire un bout de temps, je n'ai jamais connu d'époque où nous n'étions pas en crise. Du moins selon certains...