..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 7 mars 2017

(Im)Pures spéculations

Turlupiné je suis. Et voici pourquoi : imaginons qu'un juge de gauche décide, pour des raisons partisanes, d'ouvrir une enquête préliminaire suite à des allégations d'un organe de presse. Qu'ensuite des juges d'instruction soient nommés afin de procéder à l'ouverture d'une information judiciaire pouvant mener à une mise en examen. Supposons qu'une des personnes en question soit le candidat de la droite à la magistrature suprême.

Bien sûr, il s'agit ici de pure spéculation car tout le monde sait qu'un juge ne saurait être partisan, que seuls le respect et l'amour de l'équité le guident, du moins en France. Mais ne peut-on pas envisager que dans des démocraties moins éprises de vertu que la nôtre de telles choses se produisent ? Que devrait faire le mis en cause ? Proclamer une foi aussi entière que sincère en la justice de son pays ? Accepter avec le sourire les poursuites dont il est l'objet ? En cas de réponse affirmative à ces questions, quelles pourraient être les motivations qui pousseraient l'innocente victime à accepter d'injustes poursuites, si ce n'est que juste ou inique la justice est intouchable, insoupçonnable et ipso facto possède un pouvoir de nuisance absolu et incontestable ?

Puisque nous en sommes à envisager l'improbable, voire l'impossible, on pourrait imaginer que les media aux mains de groupes hostiles à cet éventuel candidat décident de donner à cette pseudo-affaire, un retentissement immense au point qu'elle occupe l'essentiel de leur temps d'antenne (hors publicité, bien sûr) et que ce qu'ils en disent ne respecte que marginalement la présomption d'innocence. Vous me direz que mon esprit bat la campagne, que de tels agissements sont inconcevables dans notre démocratie et je ne pourrai que vous approuver. J'imagine simplement que , dans un pays où les media auraient d'autres préoccupations que celle de fournir une information objective (ça s'est, hélas parfois produit), de tels errements seraient concevables. Face aux torrents de boue qu'on déverse sur lui et ses proches, que devrait faire l'intéressé ? Proclamer une foi aussi entière que sincère en l'objectivité des media de son pays ? Accepter avec le sourire les libelles dont on l'accable ? En cas de réponse affirmative à ces questions, quelles pourraient être les motivations qui pousseraient l'innocente victime à accepter d'injustes attaques à son honneur, si ce n'est qu'objectifs ou frénétiquement partisans les media sont intouchables, insoupçonnables et ipso facto possèdent un pouvoir de nuisance absolu et incontestable ?

Imaginons, puisque nous en sommes à envisager l'improbable, voire l'impossible que, la personne mise en cause n'adopte pas l'attitude soumise qui sied vis à vis de ces incontestables pouvoirs. Ne serait-ce pas scandaleux ? Ceux qui naguère soutenaient ce voyou, ne seraient-ils pas en droit de lui reprocher une dérive cryptofasciste ? Bien sur que oui, mais de mauvais esprits, comme il en existe hélas, pourraient penser que leurs vertueuses réactions seraient dues à la crainte que leur inspirent ces pouvoirs en lesquels ils n'ont pas plus de foi que le peuple dit en avoir ?

Heureusement, ces remarques échevelées ne sauraient se rapporter à une (des) affaire (s) ayant récemment agité notre pays.

dimanche 5 mars 2017

Heureux !

Il arrive que je me demande pourquoi je m'agite, pourquoi je prends parti alors que je suis heureux. Attention cependant : pas béatement. Juste aussi heureux que je suis capable de l'être. Comme tout le monde, en somme. Certains baignent dans une joie optimiste et permanente, certains connaissent les tréfonds de la dépression. Chacun fait avec sa capacité au bonheur. Comme toute chose, celle-ci est inégalement répartie. Je ne sais pas si la mienne est supérieure, inférieure ou égale à la moyenne et, disons-le tout net, je m'en fous. Toujours est-il que je suis heureux.

Il faut reconnaître que j'ai pour ça de nombreuses raisons : par exemple, je suis pratiquement libre de toutes contraintes : pas d'horaires, pas d'obligations sociales, pas de promiscuité imposée. Et cela depuis bientôt six ans ! J'étais fait pour être rentier et je le suis enfin ! Je jouis d'une certaine aisance c'est à dire que mes modestes moyens correspondent à mes modestes besoins. Je suis exempt d'envie et de vraies colères. Je sais occuper mon temps de diverses manières et en tirer satisfaction. Ma santé pourrait être meilleure mais également bien pire. Elle me permet de faire ce qui me plaît et c'est l'essentiel. J'aurais du mal à gravir le Ventoux à vélo ou à skier sur ses pentes mais vu que je n'aime pas plus le vélo que le ski ou tout autre sport, pourquoi m'en plaindrais-je ? Je suis souvent seul. Ça tombe bien, j'aime la solitude. Je vis dans des lieux retirés et paisibles, loin de la course des rats et de son bruit. Un rien m'amuse. Tout un tas d'infimes satisfactions me sont offertes par la vie. Faire une liste complète de mes raisons d'être heureux serait bien fastidieux et je ne suis pas d'humeur à m'ennuyer avec une tâche aussi vaine...

Je suis d'autant plus heureux que je ne l'ai pas toujours été. Rien de plus normal : toutes les conditions n'étaient pas réunies pour que je le sois. J'ai connu, des hauts, des bas, de grosses emmerdes, de grandes joies.  Tout ça nuit à la sérénité. Après deux tiers de siècle, je l'ai atteinte. Que demander de plus, sinon que ça continue un peu ?

C'est pour tout cela qu'il m'arrive de me demander pourquoi je m'intéresse à la politique. Il se peut que ce ne soit qu'un hobby comme un autre. Car même si, à mon sens, la civilisation occidentale est poussée à la folie par des imbéciles qui se croient généreux et de nuisibles idiots prétendument progressistes, cela n'affecte que très peu ma vie et, sauf cataclysme, il est peu probable que ça vienne jamais l'affecter. Peut-être qu'en plus d'être un passe-temps, cet intérêt naît de l'agacement que provoque en moi l’œuvre de destruction systématique poursuivie par certains en un temps où sans leur haine nous aurions enfin tout pour être heureux ? Une chose est certaine : ce n'est pas l'intérêt personnel qui m'y pousse. Ma vie est faite, sa fin plus proche que son début, et mon sort me convient.

samedi 4 mars 2017

Délation et autres bouffonneries

Le journal Libération (Libé pour les intimes dont je ne suis pas) a fait paraître et met à jour une liste des défections autour de M. Fillon. On ne peut que condamner cette pratique. En effet, révéler les noms de ces déserteurs, c'est les signaler à la vindicte des électeurs de droite (et pas du centre) et compromettre les chances de succès de ceux qui se (re)présenteront aux législatives prochaines. Il ne faudrait pas oublier que le gros des troupes LR continue de soutenir M. Fillon contre vents et marées médiatiques.

Le soufflé Macron ne cesse de gonfler. Mouais. Sauf que d'après le dernier sondage en date sur les 24% de gens qui le choisiraient, seuls 49% s'en déclarent certains Ce qui ne fait que 11,76% de votes « assurés ». En revanche, les 19% de suffrages recueillis par M. Fillon, sont certains à 70% ce qui donne 13,3% de votes « assurés ». Quant à Mme Le Pen, elle laisse tout le monde très loin avec, suivant le même calcul, 20,8% !

Avant même qu'ait commencé l' « affaire » Fillon, les journalopes signalaient que sa campagne avait du mal à démarrer. Depuis ils ont critiqué la façon qu'il avait de se défendre. Et ne voilà-t-il pas qu'on annonce à grand bruit la défection de son directeur de campagne, désormais présenté comme un habile faiseur de roi. Résumons-nous : grâce à M. Stefanini, la campagne piétinait. En quoi son départ serait-il dommageable ?

Les tireurs de plans sur la comète nous parlent du « Plan J » (comme Juppé). Lequel est prôné par ses soutiens traditionnels qui, ne s'étant jamais vraiment ralliés à M. Fillon, ont décidé de quitter un navire sur lequel ils n'avaient embarqué qu'à regret. A part manifester le refus de reconnaître les résultats de la primaire, je ne vois pas ce qu'une telle candidature signifierait ni surtout ce qu'elle apporterait. Car si des sondages sont venus, fort à propos, indiquer que Le Maire de Bordeaux (dont on ne sait s'il ressemble à son père) ferait bien mieux que l'actuel candidat, il serait étonnant qu'il rallie à sa cause l'ensemble de ceux qui l'ont rejeté naguère. M. Juppé est surtout bien vu par ceux qui ne voteront pas pour lui.

L'acharnement médiatique contre M. Fillon ne se dément pas depuis plus d'un mois. Au point d'en devenir un tantinet lassant. Son efficacité est très relative. Son principal mérite me semble être d'avoir empêché tout débat sérieux en ces temps de pré-campagne.

Comme Corto et votre serviteur le signalaient avant tout ce tohu-bohu, tout candidat ne risquant d'être élu que par défaut, ce sont les législatives qui importeront vraiment. Et l'issue de celles-ci risque d'apporter des surprises (cf supra)...

vendredi 3 mars 2017

Faut-il pleurer, faut-il en rire ? Font-ils envie ou bien pitié ?

La fuite effrénée des rats UDI et Juppéistes me fait me remémorer ce refrain du regrettable Jean Ferrat. Pour moi la réponse est claire : il faut en rire et ils font pitié. Ces soi-disant centristes joignent leurs voix au long et ennuyeux lamento des gauchistes heurtés par la mise en cause de l'impartialité des juges. C'est intolérable ! On dit souvent que la perfection n'est pas de ce monde et on a tort. Car la perfection s'est incarnée dans le corps judiciaire français. C'est pourtant évident !

Mais laissons là ces « consciences ». Le départ de ces opportunistes est un bien. M. Juppé qui déclare ce matin qu'il ne se défilera pas en cas de jet de l'éponge par M. Fillon ne saurait aucunement constituer un plan B. Je serais d'ailleurs curieux de voir quel pourcentage de l'électorat de droite ce favori de la gauche réunirait sur son nom et combien, si les manœuvres de ses affidés parvenaient à leurs fins, choisiraient le plan M (LP) ou l'abstention. Car comment s'attendre à ce que ce piètre magouilleur reprenne à son compte le projet LR quand il n'a cessé de s'y opposer ? Avec un tel président, ce serait le chaos. Car dans son déni de la vérité il ne semble pas soupçonner à quel point un mécontentement du laxisme qu'il incarnerait s'est développé dans le pays.

La France a besoin d'un chef, pas d'un ectoplasme. En résistant, en se raidissant face aux épreuves, en durcissant ses positions, M. Fillon montre qu'il en a l'étoffe. Ce qui n'est et n'a jamais été le cas d'un quelconque centriste. La charité nous interdit d'évoquer M. Bayrou. Il n'en reste pas moins que M. Giscard d'Estaing a prouvé en son temps qu'à pratiquer une politique mi-chèvre mi-chou on perdait à droite ce qu'on ne gagnait pas à gauche. M. Juppé ne bénéficie que d'un soutien tactique du centre gauche. Quelle que soit la politique qu'il suivrait, il le verrait se dresser contre lui. Laissons à ceux qui y croient l'illusion que le pays rêve de centre. Si on ajoute les scores annoncés de la gauche dure (Mélenchon, Hamon), de M. Fillon et de Mme Le Pen, on dépasse les 70%. Ça ne laisse au soi-disant centre que la possibilité d'arriver au pouvoir par défaut et de se retrouver face à un mécontentement croissant et quasi-général.

jeudi 2 mars 2017

Ça, de la droite ?

Je lis ici ou là que s'il était élu, M. Fillon ne pourra pas gouverner. Et que Mme Le Pen non plus. Et qui dit ça ? Des gauchistes ? Bien sûr mais pas que ! Des gens se déclarant de droite leur emboîtent le pas. Ce qui revient à dire que seul M. Macron serait en mesure de le faire. On se demande en ce cas pourquoi on organise des élections !

Et pourquoi serait-ce impossible ? Parce que les gens descendraient dans la rue, par milliers (Millions ? Milliards?) ! Les gens, hein ! Pas les gauchistes qui le font pour un oui pour un non. Pas la CGT toujours prête à mettre le bazar histoire de s'offrir une illusion d'existence. Non, les gens, vous, moi, tout le monde ! En fait, si manifs il y avait, ce seraient toujours les mêmes qui défileraient. Ces gens de gauche pas plus capables d'accepter le résultat des urnes que les votes du parlement. Les gens de « droite » qui craignent des troubles font le jeu du camp adverse. Ils sont résignés à ce que ce soient les syndicats et les lycéens qui décident de la politique de la France. Ils ne croient pas en leur propre vote.

Je l'ai dit et redit, mais l'âge excuse mes radotages : bien que déclarant se défier des media, ils suivent les prescriptions de ces derniers à la lettre comme le gentil toutou obéit à son maître. Et cela dans les domaines les plus divers. Ainsi, ils partagent très majoritairement l'avis des faiseurs d'opinion sur MM. Poutine, Trump, Erdogan ou Hassad comme sur le danger que représentent les perturbateurs endocriniens ou sur l'impartialité des juges. Comme s'ils avaient la moindre compétence en politique intérieure des états dont ils blâment les dirigeants, en géopolitique, en médecine ou en déontologie judiciaire.

Pas plus tard que ce matin, j'apprends grâce à un sondage que « Pour 57 % des Français (contre 43 %), François Fillon a tort quand il dit ne pas « avoir été traité comme un justiciable comme les autres », alors que le même pourcentage de sympathisants LR pensent qu’il ne l’a pas été. Seuls 38 % des Français sont d’accord avec l’idée avancée par François Fillon qu’il s’agirait d’un « assassinat politique », alors que 62 % rejettent cette idée. ». Ainsi, 43% des sympathisants LR penseraient que M. Fillon a été traité comme il convient par la justice ! Et ça se dit de « droite » ! Avec une « droite » pareille a-t-on besoin d'une « gauche » ?

On leur trouvera pour excuse que plusieurs décennies de lavage de cerveau à la lessive gauchiste expliquent ces dénis de réalité. En fait, cela n'excuse rien mais amène à se demander quelles sont les raisons profondes, s'il y en a, qui poussent les individus à se réclamer de tel ou tel positionnement sur l'échiquier politique et quelle est la solidité de cette prise de position.

Je ne me sens aucune affinité avec ces résignés à la dictature de la rue, ces moutons de Panurge et ces inconsistants.


mardi 28 février 2017

Le bon interviewer

Comme c'est le cas pour les chasseurs, il est de bons et de mauvais interviewers. Essayons de définir rapidement le mauvais. Ce journaliste pose des questions à son invité, il écoute ses réponses et, éventuellement, lui demande d'éclairer certains points qui lui auraient paru insuffisamment précis.Cette fripouille reçoit des invités afin qu'ils s'expriment, laissant auditeurs ou téléspectateurs se faire leur opinion sur ce qu'ils auront dit. C'est choquant, honteux et, disons-le anti-démocratique.

Dieu merci, il y a le bon interviewer ! Observons-le à l’œuvre. Tout d'abord, il n'est pas là pour écouter son invité. Admettons que celui-ci ait commis un ouvrage sur tel ou tel sujet et que cette parution soit la cause de son invitation (intitulé, par exemple Comment sauver le monde en deux temps trois mouvements). Eh bien, notre valeureux journaliste ne va pas perdre son temps à évoquer le contenu de ce livre : ce qui l'intéresse, c'est une sombre affaire de traversée en dehors des clous commise par son auteur lorsqu'il se rendait au collège voici trente cinq ans. Un peu décontenancé, l'invité tentera de ramener le débat sur les sujets abordés dans son ouvrage. Son hôte lui coupera la parole pour lui intimer de répondre à sa question sur la grave infraction au code de la route censée préoccuper le public. Histoire d'avoir la paix, l'interviewé évoquera brièvement l'affaire avant de tenter de revenir aux moutons qui justifient sa présence. Fol espoir ! Le serviteur de la vérité ne l'entend pas de cette oreille. Il veut des détails : quelle rue a été ainsi traversée ? A combien de mètres du passage piéton a été commis le délit ? N'est-il pas concevable que le public ait du mal à accorder le moindre crédit à un délinquant ? Toute esquisse de réponse est immédiatement interrompue par une nouvelle question, entraînant une nouvelle tentative de réponse immédiatement interrompue par le reproche de n'avoir pas répondu à la question précédente. Ainsi passent les minutes et la rencontre se termine sur l'amer constat du bon interviewer pour qui l'invité n'est venu que pour éluder les vraies questions. Le public, lui, ne saura jamais en quoi consistent au juste méthodes de sauvetage préconisées par l'auteur. Heureusement, tout le monde s'en fout...

L'ancêtre du bon interviewer est sans conteste Pierre Desproges qui voici quarante ans posa des questionsfondamentales à Françoise Sagan.Toutefois, la technique s'est améliorée. Être complètement à côté de la plaque étant insuffisant, on y a rajouté de la hargne et de la mauvaise foi.

NB : Toute ressemblance avec des Patrick Cohen ou des Jean-Jacques Bourdin existant ou ayant existé serait purement fortuite.

samedi 25 février 2017

Abnégation

Ce matin, on frappe à ma porte. J'étais à l'étage, encore en pyjama. Comme je ne reçois que très peu de visites, lorsqu'on toque à ma porte (je n'ai pas de sonnette), j'en ressens toujours un certain désagrément, car pour savoir qui se trouve sur mon seuil,, il me faudrait ouvrir ma fenêtre, m'y pencher et, ce faisant, révéler ma présence, je me résigne donc à descendre. Surtout qu'on ne sait jamais : peut-être est-ce le destin ? Une créature divine ayant développé une attirance irrépressible pour les bricoleurs chenus ? Un Ivoirien, qui lassé de ne pas me voir répondre à ses mails, viendrait me livrer en mains propres les millions de dollars qu'il a dans sa musette ?

Hélas, tels ne sont jamais mes visiteurs. A part Raymond qui, exceptionnellement, vient me voir en quête d'un service ou pour me proposer un demi-agneau qui sans mon secours lui resterait sur les bras, ce sont, au moins au départ, des inconnus en quête de quelques sous : le cacochyme vendeur de billets de la loterie paroissiale qui a tant de mal à se traîner que je n'aurais pas le cœur de lui refuser l'achat d'un carnet dont je ne saurai jamais si les billets étaient gagnants ou, en novembre, les valeureux soldats du feu dont j'achète le calendrier avant de le classer verticalement. Il arrive aussi que quelque personne perdu dans le bocage vienne me demander de l'aider à trouver des gens que je ne connais pas. Et puis, il y a, comme ce matin, les Témoins de Jéhovah.

Nul besoin qu'ils se présentent : je les renifle à distance et, après un rapide bonjour, je leurs dis, tout en sourire, sans qu'ils aient le temps de placer le moindre mot, que je ne suis pas intéressé. Certains insistent un peu, d'autres, comme ceux de ce matin comprennent qu'ils perdraient leur temps, me souhaitent une bonne journée et, d'un pas alerte, partent déranger le voisin.

Je m'en veux un peu de ne pas mieux les recevoir. Je me console  en me disant qu'étant fermé à toute aspiration religieuse, le temps qu'ils perdraient avec moi serait, peut-être, plus fructueusement employé auprès de personnes plus perméables à leur discours. Mais en existe-t-il beaucoup ? Combien de refus d'ouvrir, de portes qui claquent à leur nez, de rebuffades mal aimables et peut-être même parfois d'insultes pour une brebis « sauvée » ? Et pourtant ils continuent, sacrifiant leur temps libre à leur apostolat.

Je ne peux m'empêcher d'admirer leur abnégation. Je sais les critiques auxquelles ils sont en butte. Sectarisme, refus de soins, endoctrinement de leurs enfants, etc. N'empêche que leur prosélytisme est compréhensible : comment, quand on est porteur d'une vérité, se résigner qu'au péril de leur salut éternel les autres restent dans l'erreur ?

Seulement, des porteurs de vérités intangibles, on tape dans un réverbère, il en tombe cent... Et parallèlement à cette admiration, je me félicite qu'ils soient les seuls avec les Mormons, à sillonner villes et campagnes en vue d'âmes à sauver. Si les Marxistes de la dernière heure, les Adorateurs du Saint Caméléon, les Dévorateurs de Bidoche et tous ceux qu'habite une virulente foi en faisaient autant, on n'aurait plus une minute à soi le week-end.