En guise de récréation en ce dimanche pluvieux, vu que je ne suis pas très courageux, je vous propose une courte nouvelle déjà parue sur Ecrits vains qui constituait la première des "Chroniques de Saint-Marcelin" que je présentais ainsi :
Allez savoir pourquoi,m'est venue l'idée d'un merveilleux village, blotti autour de son église, un peu semblable à celui que j'habite, à part que...
Les habitants de Saint-Marcelin ont une légère tendance à l'amoralité. Buveurs, débauchés, politiquement incorrects (ce qui n'est pas bien!), égoïstes, âpres au gain... La liste de leurs tares serait longue.
Le chroniqueur du "Petit Courrier du Baugeois" rend fidèlement compte des événements qui parsèment le quotidien chaotique de cette bourgade.
Les habitants de Saint-Marcelin ont une légère tendance à l'amoralité. Buveurs, débauchés, politiquement incorrects (ce qui n'est pas bien!), égoïstes, âpres au gain... La liste de leurs tares serait longue.
Le chroniqueur du "Petit Courrier du Baugeois" rend fidèlement compte des événements qui parsèment le quotidien chaotique de cette bourgade.
L’utilisation des nouvelles technologies a montré ses limites lors de la réunion de la commission de la voirie qui se tenait hier soir à vingt heures trente en mairie de Saint-Marcelin.
M. le maire, après lecture de l’ordre du jour, annonça qu’au lieu d’un compte-rendu écrit, il avait choisi de faire état de sa rencontre avec le nouveau sous-préfet de Corbinville-la-Houleuse en diffusant l’enregistrement qu’il avait fait de leur conversation concernant la réfection du revêtement du chemin vicinal 127 grâce à son nouveau dictaphone. Cela, affirma M. le maire, éviterait tout oubli ou mauvaise interprétation. D’un pouce assuré, il pressa la touche "Play" de l’appareil placé sur la table alors que se faisait entendre la sonnerie de son portable. Se retirant un peu à l’écart pour répondre, il laissa les membres de la commission écouter l’enregistrement.
La consternation qui se peignit sur les visages des conseillers fit bientôt place à une franche hilarité et aux « vas-y mon Jeannot » enthousiastes. En effet, au lieu de la mâle voix que l’on attend de la part d’un éminent fonctionnaire de l’état, ce furent des gémissement suraigus qui sortirent du petit appareil. Puis une voix qui ressemblait étrangement à celle de la Ginette Dubourg, prononça des paroles rendues confuses par les halètements, mais dont la teneur ne laissait aucun doute sur la nature de l’entretien. Les oreilles les plus fines crurent discerner des « Ah, f…-la moi toute », « C’est pas possible, Jeannot, t’es plusieurs ! » interrompus par la voix un peu rauque de Jean Rougier-Marcellin prononçant entre deux « Ah ! Nom de Dieu ! » des « J’m’en vas t’arranger, tu m’en diras des nouvelles » qui ne semblaient en rien relever de la promesse électorale, vues les réactions de son interlocutrice.
Un peu surpris par l’ambiance inhabituelle régnant dans cette commission généralement paisible, Jean Rougier-Marcellin, revint vers la table des réunions au moment où se terminait l’enregistrement. Mis au courant par son premier adjoint de la cause de tant de tumulte, M. le maire, un moment décontenancé, décida de repasser l’enregistrement et dût concéder, qu’en lieu et place de son entretien avec M. le sous-préfet, c’est de la réunion exceptionnelle du comité de sélection de la rosière que celui-ci rendait compte.
M. le maire précisa que, retour de Corbinville, Ginette, jeune stagiaire à la mairie, lui avait signifié son désir de faire acte de candidature pour l’élection de la rosière de Saint-Marcelin. Toutes affaires cessantes, Jean décida d’examiner les mérites de l’impétrante. Il faut croire qu’au cours de l’entretien , suite à un faux mouvement, l’appareil placé dans la pochette de la veste de l’édile, avait dû se mettre en position d’enregistrement, effaçant la conversation précédente.
Cela est d’autant plus regrettable, que, se fiant à son appareil, M. le maire avait écouté d’une oreille distraite les déclarations du jeune sous-préfet. Il lui fut donc impossible de faire un compte-rendu fidèle d’une réunion pourtant essentielle pour l’avenir du CV 127. On décida en conséquence qu’un nouveau contact serait noué avec la sous-préfecture et que faute de pouvoir traiter de cette importante question, la commission serait convoquée à une date ultérieure.
Après que les conseillers eurent entonné comme le veut la coutume le « Les Marcelin sont pas si fous, Y s’en vont pas sans boire un coup ! », Ginette Dubourg servit le verre de l’amitié et on se sépara après des conversations animées portant sur les mérites comparés du numérique et du support-papier
M. le maire, après lecture de l’ordre du jour, annonça qu’au lieu d’un compte-rendu écrit, il avait choisi de faire état de sa rencontre avec le nouveau sous-préfet de Corbinville-la-Houleuse en diffusant l’enregistrement qu’il avait fait de leur conversation concernant la réfection du revêtement du chemin vicinal 127 grâce à son nouveau dictaphone. Cela, affirma M. le maire, éviterait tout oubli ou mauvaise interprétation. D’un pouce assuré, il pressa la touche "Play" de l’appareil placé sur la table alors que se faisait entendre la sonnerie de son portable. Se retirant un peu à l’écart pour répondre, il laissa les membres de la commission écouter l’enregistrement.
La consternation qui se peignit sur les visages des conseillers fit bientôt place à une franche hilarité et aux « vas-y mon Jeannot » enthousiastes. En effet, au lieu de la mâle voix que l’on attend de la part d’un éminent fonctionnaire de l’état, ce furent des gémissement suraigus qui sortirent du petit appareil. Puis une voix qui ressemblait étrangement à celle de la Ginette Dubourg, prononça des paroles rendues confuses par les halètements, mais dont la teneur ne laissait aucun doute sur la nature de l’entretien. Les oreilles les plus fines crurent discerner des « Ah, f…-la moi toute », « C’est pas possible, Jeannot, t’es plusieurs ! » interrompus par la voix un peu rauque de Jean Rougier-Marcellin prononçant entre deux « Ah ! Nom de Dieu ! » des « J’m’en vas t’arranger, tu m’en diras des nouvelles » qui ne semblaient en rien relever de la promesse électorale, vues les réactions de son interlocutrice.
Un peu surpris par l’ambiance inhabituelle régnant dans cette commission généralement paisible, Jean Rougier-Marcellin, revint vers la table des réunions au moment où se terminait l’enregistrement. Mis au courant par son premier adjoint de la cause de tant de tumulte, M. le maire, un moment décontenancé, décida de repasser l’enregistrement et dût concéder, qu’en lieu et place de son entretien avec M. le sous-préfet, c’est de la réunion exceptionnelle du comité de sélection de la rosière que celui-ci rendait compte.
M. le maire précisa que, retour de Corbinville, Ginette, jeune stagiaire à la mairie, lui avait signifié son désir de faire acte de candidature pour l’élection de la rosière de Saint-Marcelin. Toutes affaires cessantes, Jean décida d’examiner les mérites de l’impétrante. Il faut croire qu’au cours de l’entretien , suite à un faux mouvement, l’appareil placé dans la pochette de la veste de l’édile, avait dû se mettre en position d’enregistrement, effaçant la conversation précédente.
Cela est d’autant plus regrettable, que, se fiant à son appareil, M. le maire avait écouté d’une oreille distraite les déclarations du jeune sous-préfet. Il lui fut donc impossible de faire un compte-rendu fidèle d’une réunion pourtant essentielle pour l’avenir du CV 127. On décida en conséquence qu’un nouveau contact serait noué avec la sous-préfecture et que faute de pouvoir traiter de cette importante question, la commission serait convoquée à une date ultérieure.
Après que les conseillers eurent entonné comme le veut la coutume le « Les Marcelin sont pas si fous, Y s’en vont pas sans boire un coup ! », Ginette Dubourg servit le verre de l’amitié et on se sépara après des conversations animées portant sur les mérites comparés du numérique et du support-papier