La grande leçon que l’on peut tirer de la mort inutile du
jeune d’extrême gauche qui s’était imaginé investi de la mission sacrée d’éradiquer le fascisme est claire.
Ce brillant étudiant que l’on put voir
défiler au cri de « Pas d’fachos
dans nos quartier, pas de quartier pour les fachos » lors d’une contre-manifestation
le 17 avril dernier, semblait avoir pour
défaut de voir des fascistes partout. Traiter ainsi ceux qui s’opposaient au « mariage
pour tous » relève clairement du pire des amalgames. On peut également s’interroger
sur l’emploi de l’expression « pas de quartier ». En ignorait-il le
sens ? Disons, pour être gentil, que celui qui eût inspiré une fierté
paternelle à l’inénarrable Thomas Legrand, éditorialiste politique à la RSC™,
était d’un niveau de tolérance très moyen et qu’il n’hésitait pas à faire un
petit peu dans la provoc.
L’existence de groupuscules « antifascistes » me semble
AUSSI dangereuse que celle de leurs contreparties d’extrême droite pour la paix
civile. Lesquels sont haïssables, regroupant des imbéciles qui « pensent » qu’à
quelques uns on peut par la violence
changer quoi que ce soit. TOUS les
groupes violents, qu’ils se « battent » pour la sociale, pour le retour
du IIIe Reich, pour l’obligation de porter
des charentaises ou pour l’adoption de la forme carrée par le Camembert ne sauraient à mes yeux que rassembler des
décérébrés ou des personnes aveuglées par l’intolérance et la haine de l’opposant.
Mais venons-en à la leçon : c’est en vain que l’on
chercherait à gauche, qu’elle soit de média, modérée ou plus radicale, la moindre condamnation des groupuscules
gauchistes. On sent bien qu’existe chez nos modérés une certaine sympathie pour
ces petits gars que motivent de si
nobles aspirations. Plus que leur violence provocatrice, ils ne veulent voir
chez ces charmants bambins que
générosité et légère divergence de méthode.
Que dirait-on d’un homme ou d’une femme de droite qui sous
prétexte qu’ils se déclarent attachés à
la notion de patrie trouveraient bien excusables voire sympathiques les
skinheads qui entourent le fasciste Ayoub ?
Cette indulgence est d’autant plus curieuse qu’aux yeux des
extrémistes de gauche les sociaux-démocrates ne valent pas plus cher que les « fascistes »
et qu’ils les enverraient avec joie au poteau…
Les violents, de quelque bord qu’ils soient sont moralement
condamnables et constituent un danger pour la société. C’est à la police de
veiller à ce qu’ils ne nuisent pas.